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- Style : The J. Geils Band , Blood, Sweat & Tears, Al Kooper

CHICAGO - Chicago Xi (1977)
Par ARCHANGEL le 15 Juin 2025          Consultée 594 fois

Publié en septembre 1977 après une petite décennie d’expérimentations souvent brillantes, Chicago XI présente quelque chose de tragique et de sublime à la fois. C’est un disque qui ne cherche pas à clore quoi que ce soit mais qui se retrouve par la force d’un destin cruel à le faire malgré tout. C’est la dernière fois que CHICAGO enregistre avec Terry Kath au Caribou Ranch, en effet, le guitariste au jeu viscéral décède un peu plus de trois mois après un coup de feu accidentel.

Dès l’ouverture avec "Mississippi Delta City Blues", on reprend direct les choses là où on les avait laissées : autour de la guitare et de la voix de Terry, évidemment. À coups de riffs glissants comme de l’huile brûlante, Kath chante comme il joue, muni d’une nonchalance électrique qui imprime sa patte sans effort dans un bain de cuivres qui termine toutes ses phrases. On sent que le groupe contient son énergie, davantage qu’auparavant ; ici la basse est aussi musclée que l’est le funk, mais c’est parfaitement millimétré et savamment relevé par la section de cuivres qui éclate comme le soleil en plein bayou.

Comme d’habitude, il y en a pour tous les goûts car il y a toujours ce va-et-vient chez CHICAGO : la fièvre de Kath et la tendresse romantique de Peter Cetera, qui sait lui aussi s’imposer et insuffler sa sensibilité pop au milieu des influences du groupe. Le single "Baby, What A Big Surprise", par exemple, un hit à la mélodie immédiate dont les jolis arrangements de cordes ne m’empêchent pas de le trouver un peu mièvre. Ce n’est une surprise pour personne, les ballades de ce genre se positionnent assez mal dans mes classements, tout comme "‘Till The End Of Time" écrite et chantée par James Pankow qui parvient tout de même à rendre les cuivres doux comme de la soie.

Le batteur Danny Seraphine pond le single bien nostalgique "Take Me Back To Chicago", chanté par Robert Lamm. Même si certains passages tirent en longueur, le morceau finit par s’envoler de plus en plus, porté par les harmonies riches de Chaka Khan. Robert retrouve sa casquette de compositeur en signant l’orchestration bondissante de deux titres plutôt funky ; le ton est militant dans "Vote For Me" sur lequel sa voix serpente entre les lignes de cuivres en fanfare, et plus posé dans le superbe "Policeman" dont j’adore les choeurs. De son côté, le trompettiste discret Lee Loughane chante tranquillement, sans en faire trop, avec une interprétation franche et assumée sur "This Time" où Kath déroule un solo de guitare lent et ciselé que j’aime beaucoup.

Terry fait cracher sa guitare comme une bête blessée sur "Takin’ It On Uptown", un titre au rock sale, qui crépite d’amour pour le groove, d’une efficacité redoutable. Ici, rien que de l’impact. La voix de Kath s’impose naturellement mais c’est surtout sa technique phénoménale et le son carnassier qu’il tire de sa guitare que je retiens encore et encore. C’est deux salles-deux ambiances car "The Inner Struggle Of A Man" change totalement de décor. Composée par l’américain Dominic FRONTIERE, cette instrumentale mystique est immédiatement pleine de tension. Pas de rock, pas de groove, tout se passe avec cet ensemble de corde angoissé, étrange et sublime qui semble nous prévenir d’une tragédie à venir.

C’est la coutume, Kath prend le micro une dernière fois pour tirer le rideau de Chicago XI en entonnant la jolie berceuse "Little One" et son prélude. La mélodie plane sur un arrangement orchestré avec douceur et les choeurs se mêlent à ravir à la chaleur et à la tendresse qu’on perçoit dans les vocalises de Terry. Ajoutez les cuivres, et ça y est, moi je frissonne car on se trouve en présence non pas d’une démonstration, mais d’une offrande, un dernier au revoir.

Chicago XI. Deux lettres romaines, onzième chapitre et un point final - celui de Terry Kath, guitariste fou, voix rauque, l’âme de CHICAGO. Bien entendu, cela ne sonne pas la fin du groupe, mais il ne sera plus jamais le même. L’album ne repose pas uniquement sur Kath mais sa perte est colossale et on ne peut qu’écrire sur ce géant avec la peur de ne pas en dire assez. Au milieu d’une discographie parfois inégale, il y avait toujours ces éclairs de génie : les instants où Terry prenait possession des chansons, au chant ou en lâchant un riff, on pouvait encore sentir le reste du monde s’effacer. Cet opus, sans l’annoncer, devient un testament, une célébration qu’on écoute avec les oreilles du coeur. Et dans le vrai CHICAGO, quelque chose rugit encore. Terry Kath, à jamais dans l’ampli.

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   ARCHANGEL

 
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- Peter Cetera (chant, basse)
- Terry Kath (chant, guitare, percussions)
- Robert Lamm (chant, piano, claviers)
- James Pankow (chant, trombone, claviers, percussions)
- Lee Loughnane (chant, trompette)
- Walter Parazaider (saxophone, clarinette, flûte)
- Danny Seraphine (batterie, percussions)
- Laudir De Oliveira (percussions)
- Chaka Khan (chant)
- David Wolinski (claviers)


1. Mississippi Delta City Blues
2. Baby, What A Big Surprise
3. ’till The End Of Time
4. Policeman
5. Take Me Back To Chicago
6. Vote For Me
7. Takin’ It On Uptown
8. This Time
9. The Inner Struggles Of A Man
10. Prelude (little One)
11. Little One



             



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