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- Style : The J. Geils Band , Blood, Sweat & Tears, Al Kooper

CHICAGO - Night & Day: Big Band (1995)
Par ARCHANGEL le 4 Juillet 2025          Consultée 241 fois

En 1995, alors que les charts commencent à être envahis par les boys bands pop, le grunge et l’alternatif, CHICAGO prend tout le monde à contre-pied. Oubliées les ballades AOR 80’s, le groupe effectue un virage inattendu et fait un choix qui va totalement à l’encontre des tendances : un retour salutaire vers leurs racines musicales profondes. Un revirement de situation baptisé Night & Day: Big Band qui me laisse profondément optimiste. En effet, le collectif mythique, qui semblait en errance artistique depuis quelques années déjà, rend hommage aux big bands des années 30 et 40 et renoue avec la richesse orchestrale. Enfin ! Tout vient à point à qui sait attendre, non ?

Ce sera donc un album de reprises, dont le jazzy "Chicago" écrit par Fred FISCHER dans les années 20 ouvre les festivités comme une déclaration d’intention et une lettre d’amour à la ville du groupe. Robert Lamm a repris du poil de la bête et assure le chant tel un paon fier de ses belles couleurs. Et il y a de quoi : ça glisse, ça roule, ça éclate dans un jazz de parade qui nous ramène à la qualité dont faisait preuve CHICAGO vingt ans plus tôt. On le sent, ceux qui furent un jour les rois du groove ont affûté leurs cuivres pour redonner de l’âme là où il en manquait terriblement.

C’est bien parti et Lamm ne s’arrête pas en si bon chemin, reprenant sa juste place derrière le micro pour incarner d’autres standards du jazz sur lesquels on ressent à nouveau le plaisir du jeu collectif, de "Take The « A » Train" à "Caravan", un titre signé Duke ELLINGTON qui reçoit ici un traitement ultra dynamique aux teintes doucement latines. Lamm s’attaque à "Don’t Get Around Much Anymore" et "Sophisticated Lady" (ELLINGTON, toujours) en harmonisant respectivement avec Bill Champlin et Scheff mais la quiétude ambiante manque un peu de peps à mon goût. L’accompagnement est peut-être un peu trop tamisé mais cela n’en fait pas moins de jolis morceaux, bien que je leur préfère la ballade swing "Moonlight Serenade" de Glenn MILLER.

Le "Night & Day" de Cole PORTER prend une allure totalement différente avec une introduction pleine de grenouilles croassantes et de percussions marquées, ma foi, pourquoi pas après tout ? CHICAGO continue d’honorer le Great American Songbook avec d’autres titres plus enjoués comme "Blues In The Night" où le groupe déploie tout son potentiel dramatique et où je ne déteste pas l’interprétation de Champlin - oui, tout arrive. Il chante dans un murmure pendant que l’orchestration se construit crescendo avec la langueur d’un blues théâtral et cette tension sourde portée par les cuivres, entrecoupée d’un solo de guitare et de touches d’harmonica.

Superbe, tout comme la version très stylisée de "Goody Goody" mais les pionniers du rock cuivré progressif semblent trouver une véritable renaissance dans le jeu subtil de "Dream A Little Dream Of Me" ou de "Sing, Sing, Sing", l’une des pièces maîtresses de l’album, sur laquelle la puissance des cuivres rend un hommage éclatant à Benny GOODMAN - un joli accomplissement pour Walter Parazaider qui rêvait de jouer comme lui. Les percussions sont tonitruantes, dansantes et l’intensité est maximale, rappelant que CHICAGO sait incarner la musique avec esprit. On continue sur l’incontournable et indémodable "In The Mood" que le groupe reprend en respectant parfaitement le groove des années 40. Tout y est : les appels et réponses entre les cuivres, l’ambiance big band, le crescendo rythmique et ces petites ruptures qui interviennent toujours pour relancer le swing… C’est pleinement rétro, certes, mais puissamment vivant.

Et moi qui pensais que CHICAGO allait être abonné aux mauvaises notes, quelle belle surprise. Il manque toujours Terry Kath et Peter Cetera, mais hormis cela, Night & Day: Big Band marque une élévation au niveau artistique et musical par rapport aux productions lisses qu’on a pris l’habitude d’entendre sur les livraisons du groupe dans la décennie précédente. Un retour aux sources, à l’amour du son et à la virtuosité. Plus d’égarement, CHICAGO retrouve ici sa flamme originelle, son attirance pour les cuivres, les arrangements complexes et la volupté instrumentale d’un vrai big band. Entre ça et les huit derniers albums, il y a un monde. L’écart est tellement énorme que c’en est presque jubilatoire de retrouver pour la première fois depuis longtemps un CHICAGO libre, plein de fraîcheur, prouvant qu’ils restent d’abord des musiciens de coeur.

Note réelle : 3,5

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- Robert Lamm (chant, clavier)
- Bill Champlin (chant, claviers, guitare)
- Jason Scheff (chant, basse)
- Lee Loughnane (trompette)
- James Pankow (trombone)
- Walter Parazaider (saxophone)
- Bruce Gaitsch (guitare)
- Tris Imboden (batterie, harmonica)
- Luis Conte (percussion)


1. Chicago
2. Caravan
3. Dream A Little Dream Of Me
4. Goody Goody
5. Moonlight Serenade
6. Night And Day
7. Blues In The Night
8. Sing, Sing, Sing
9. Sophisticated Lady
10. In The Mood
11. Don’t Get Around Much Anymore
12. Take The « a » Train



             



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