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- Style : The J. Geils Band , Blood, Sweat & Tears, Al Kooper

CHICAGO - Hot Streets (1978)
Par ARCHANGEL le 21 Juin 2025          Consultée 518 fois

Quelques mois se sont écoulés depuis la mort de Terry KATH mais la bande de CHICAGO revient malgré tout avec Hot Streets, un album qui porte enfin un nom et qui met des visages sur les membres du groupe. Pour remplacer Terry, ils recrutent Donnie DACUS, chanteur-guitariste blond qu’on aperçoit à l’extrême gauche de la pochette. Il a joué pour toute une ribambelle d’artistes, de Billy JOEL à DEEP PURPLE en passant par Véronique SANSON et vient de donner la réplique dans le film Hair. Mais comment remplace-t-on Terry KATH ? La vérité, c’est qu’on ne le remplace pas, on s’adapte et on apprend à marcher autrement. Parachuté dans les rues venteuses de CHICAGO, Donnie pourra-t-il laisser sa marque au sein de la légende ?

L’arrivée de DACUS est couplée au départ du producteur James William Guercio au profit de Phil Ramone qui travaille à la même époque avec Billy JOEL. Cela impacte forcément le groupe qui semble amorcer un son plus orienté FM, on peut l’entendre dès le début du single super enjoué "Alive Again", composé par James PANKOW, toujours en quête d’espace pour sa fanfare lumineuse de cuivres. Peter CETERA entonne cette chanson d’amour avec quelques lignes qui rappellent l’absence de KATH (Yesterday I would not have believed/That tomorrow the sun would shine). DACUS joue proprement son rôle, avec une belle technique, sans avoir la rugosité de Terry, mais pour le moment, l’énergie est là et ça passe si bien qu’on se force un peu à sourire.

L’ambiance est très soft sur la ballade "The Greatest Love" qui tente de reproduire la formule de "If You Leave Me Now" sans jamais en retrouver la vraie saveur. La production est plate mais ça passe tout juste grâce à la jolie voix claire de Peter et un refrain rassurant auquel on peut tout de même se raccrocher. Ce n’est pas vilain mais c’est lisse comme tout, la faute à des arrangements sophistiqués mais trop sages pour CHICAGO, de la même manière que dans le morceau titre composé et chanté par un Robert LAMM qui tente de retenir le jazz-rock qui caractérisait jusqu’ici la musique du groupe. La production est méticuleuse et laisse une large place aux cuivres tout en incluant un superbe solo de flûte joué par Walter PARAZAIDER, que demande le peuple ? Peut-être un peu plus de magie tout simplement ?

On peut entendre Peter et Donnie se partager le micro et glisser sur le single soft-rock "No Tell Lover" dont l’orchestration soyeuse a très bien marché dans les charts bien que ça ne transperce pas vraiment si vous voulez mon avis. Le seul morceau qui envoie suffisamment pour dépasser la moyenne, c’est "Little Miss Lovin’", écrit et interprété par CETERA. Changement d’ambiance total, place à un funk-rock plein d’aplomb où les BEE GEES accompagnent Peter sur les choeurs et où on tend l’oreille pour écouter le solo de DACUS qui propose un jeu pop-rock net et précis.

Pour le reste, ça va de mal en pis et il faut faire le deuil de ses attentes car les autres chansons coulent les unes dans les autres de manière très insipide. On frise le ridicule sur "Show Me The Way", "Take A Chance" est une ballade à l’instrumentation langoureuse que la voix surjouée de DACUS vient plomber, comme sur le titre plus rythmé "Ain’t It Time" où son style sévit également. La vibe de "Love Was New" est délicatement ennuyeuse et même la compo plus vivace de CETERA, le single "Gone Long Gone", toutes deux sont extrêmement radio-friendly et me laissent beaucoup trop sur ma faim.

Hot Streets est tout sauf un chef-d’œuvre. Une page s’est tournée et c’est donc l’album de transition d’un groupe qui a choisi de regarder vers l’avenir plutôt que de pleurer. Bien sûr, CHICAGO n’a pas remplacé KATH, ça, personne n’en est capable. Avec lui disparaît l’alchimie unique de ce big band barré qui nous a tant fait voyager. Il fallait s’attendre à un retour quelque peu bancal et il faut bien reconnaître que DACUS a le courage de rejoindre un groupe endeuillé sans chercher à imiter son prédécesseur. Le groupe avance maladroitement mais dignement en réinventant leur son et en cherchant la lumière mais malheureusement le résultat est plus que tiède et si on devait comparer cet album au premier, alors on dirait que CHICAGO s’effondre doucement, comme un gratte-ciel vidé de ses fondations. 2 est une note un peu rude, d’accord, mais on espère qu’après le grand incendie de CHICAGO, le groupe saura renaître de ses cendres.

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   ARCHANGEL

 
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- Robert Lamm (chant, claviers)
- Peter Cetera (chant, basse)
- Donnie Dacus (chant, guitare)
- Danny Seraphine (batterie)
- Laudir De Oliveira (percussions)
- Lee Loughnane (trompette)
- James Pankow (trombone)
- Walter Parazaider (flûte)


1. Alive Again
2. The Greatest Love On Earth
3. Little Miss Lovin’
4. Hot Streets
5. Take A Chance
6. Gone Long Gone
7. Ain’t It Time
8. Love Was New
9. No Tell Lover
10. Show Me The Way



             



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