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CHICAGO - Chicago Xxxii: Stone Of Sisyphus (2008)
Par ARCHANGEL le 8 Juillet 2025          Consultée 180 fois

Cet album est resté quinze ans dans les tiroirs de CHICAGO, refusé sèchement par son label en 1993. Si vous voulez mon avis, il aurait peut-être mieux valu qu’il y reste, enfermé à double tour avec les autres erreurs de parcours. Finalement, Chicago XXXII : Stone Of Sisyphus se matérialise en 2008 à la faveur d’un changement de maison de disque. Mais le groupe de la ville du vent - déjà en mal d’identité dans les années 80 et 90 ultra-commerciales - pourra-t-il vraiment se retrouver en déterrant un projet daté ?

CHICAGO veut frapper fort : Robert Lamm donne tout ce qu’il a dans le ventre sur la chanson-titre "Stone Of Sisyphus", comme pour réveiller les morts. La batterie ne s’arrête pas, les guitares sont saturées et les cuivres montrent qu’ils existent bel et bien. Chouette, mais bon, on n'y est pas encore car le refrain pompeux prétend soulever des montagnes mais n’a pas vraiment la carrure de ses ambitions. C’est bruyant mais pas très puissant.

"All The Years" est un titre moyen et complètement creux, même si Lamm essaie de se réconcilier avec les messages politiques qu’il faisait passer dans sa musique durant les années 70 et qu’une jolie place est accordée à la section de cuivres. Par contre, c’est regrettable, sans prévenir, on bascule dans le grotesque avec "Sleeping In the Middle Of The Bed", un des moments les plus gênants du disque. On sent que l’idée était de faire un funk-rock moderne, quelque chose de percussif et d’un peu sexy, pourquoi pas ? Mais ça part en cacahuètes à cause de ces passages de rap maladroit déclamé sans flow. C’est terrible mais en dehors de cette interprétation fatidique, l’instrumentation est plutôt cool.

Je m’ennuie de plus en plus à l’écoute de "Plaid", un morceau qui ne choisit jamais son camp, un pseudo funk-pop à la rythmique rebondissante et aux lignes de basse pleines de bonnes intentions, mais le tout s’effondre dans un gloubi-boulga sacrément pénible. Quant à "The Show Must Go On", chanté par Bill Champlin, on rit de l’ironie car, à ce stade, on n'est plus vraiment certain que CHICAGO puisse se sortir d’affaire. Evidemment, cet hymne de résilience ne résiste pas à la comparaison avec QUEEN car ici l’arrangement instrumental est inintéressant au possible, y compris le solo de guitare.

"The Pull" commence par un groove tendu et des riffs de cuivres syncopés assez prometteurs, secs et bien agencés, qui attirent l’oreille avec ce petit air de défi. Pendant un instant, on se prend à espérer mais l’illusion retombe illico, dès que Jason Scheff se met à entonner ses couplets avec une routine vocale banale. Ce n’est rien par rapport aux multiples chialantes parsemées dans le projet : "Let’s Take A Lifetime" avec ses synthés dégoulinants, sa guitare soyeuse et sa mélodie partisane du moindre effort ; la structure plate et les claviers pâteux de "Here With Me (A Candle For The Dark)" ou encore "Cry For The Lost", un sommet larmoyant de guitares sans aspérité.

La palme du mauvais goût revient à la ballade "Bigger Than Elvis", chantée par un Jason Scheff qui joue la carte d’un storytelling familial sans inspiration, en hommage à son père (bassiste pour le King dans les années 70). Malheureusement, ce qui devait être touchant frise le ridicule à cause de sa réalisation. Choeurs tristounets sans frisson, instrumentation convenue sans élan, ne cherchez pas le climax, il n’y en a pas. Au milieu de ce bazar, je retiens surtout "Mah-Jong", la seule chanson où l’on sent un éveil rythmique, un vrai jeu d’interaction entre les instruments mais aussi une certaine légèreté et du fun dans l’interprétation. Les cuivres ne se démarquent pas vraiment face à cette guitare funky et mordante mais, pour une fois, l’alchimie reprend.

Je ne vais pas vous faire un dessin, Stone Of Sisyphus n’est pas un album qui vous donnera des palpitations car c’est aussi fade qu’un chewing-gum oublié. Ça colle un peu, ça conserve un vague goût d’autrefois mais le temps est passé par là. Deux étoiles par politesse, soyons réglo, certaines chansons font l’illusion si on est distrait et ce n’est pas non plus une catastrophe absolue. Mais quand CHICAGO nous ressort de vieilles reliques poussiéreuses en tentant de remonter la pente, la pierre roule et le groupe chute avec.

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   ARCHANGEL

 
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- Robert Lamm (chant, claviers)
- Bill Champlin (chant, claviers, guitare)
- Jason Scheff (chant, basse)
- Lee Loughnane (trompette)
- James Pankow (trombone)
- Walter Parazaider (saxophone)
- Tris Imboden (batterie, harmonica, percussions)
- Dawayne Bailey (guitare)


1. Stone Of Sisyphus
2. Bigger Than Elvis
3. All The Years
4. Mah-jong
5. Sleeping In The Middle Of The Bed
6. Let’s Take A Lifetime
7. The Pull
8. Here With Me (a Candle For The Dark)
9. Plaid
10. Cry For The Lost
11. The Show Must Go On



             



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