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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Membre : Alec R. Costandinos

DALIDA - Dedie À Toi (1979)
Par EMMA le 21 Juillet 2025          Consultée 161 fois

À l’écoute du disque Dédié À Toi, sorti en 1979, l’on remarque immédiatement le kaléidoscope intime, riche en styles, en langues, en textures et en émotions, que nous offre DALIDA. En dix titres, elle joue sur les registres avec cohérence grâce à sa voix, à ses idées et à celles de son frère, et aux compositeurs talentueux qui l’entourent.

Tout commence avec la chanson qui donne son titre à l’album, "Dédié À Toi". La guitare répétitive et les textures électroniques installsent une ambiance sur laquelle DALIDA dépose sa voix claire et affirmée. Elle s’adresse et dédie sa chanson à tous ceux qui ont compté, ceux qui l’ont quittée et bien d'autres, dans un texte simple. L’arrangement minimal, pop presque folk, donne une solennité douce au morceau plutôt entraînant malgré le timbre profond de la voix. Ce fil de mémoire se poursuit dans "Vedrai, Vedrai", reprise vibrante de Luigi Tenco. La version de DALIDA en accentue la tendresse. La mélodie discrète laisse la mélancolie de DALIDA prendre les devants. Chantée en italien, elle touche sans détour, doucement dansante par moment. Elle reprend une nouvelle fois "Quand On N’a Que L’amour" dans laquelle elle évite la grandiloquence avec brio en choisissant une interprétation humble. Et puis, il y a "Helwa Ya Baladi", belle déclaration à son pays natal, composée par Jeff Barnel. Ce chant en arabe mêle instruments orientaux à un arrangement légèrement occidental plus orchestré formant un pont entre diverses cultures, à l’image de DALIDA. La musique est presque hypnotique et sa voix s’y fond gracieusement. Un beau moment de l’album, une chanson qui devient culte au Moyen Orient.

DALIDA ne s’enferme pas dans un seul registre. Une dimension théâtrale explose dans "The Lambeth Walk", pastiche du musical, le lambeth walk étant une danse de salon. Rythmique swing, piano, cuivres bondissants, tout y est pour reconstituer l’ambiance d’un music-hall des années 30. DALIDA articule, joue, se costume vocalement. C’est une respiration légère, presqu'une récréation. Cette veine se retrouve aussi en clôture d’album dans "Comme Disait Mistinguett". Là encore, l’inspiration cabaret est évidente : percussions rétro, cuivres enjoués, quelques cordes espiègles, texte ironique et lucidité mordante. DALIDA rend hommage à Mistinguett, grande vedette de la scène parisienne, quelques décennies avant elle. Elle évoque sa vie d’artiste, les illusions, les critiques et règle ses comptes dans une réponse pleine de panache appuyée par des chœurs qui la soutiennent, une façon de dire qu’elle sait ce qu’elle vaut. Cela crée un moment plein de fraîcheur.

Au milieu de cela, on retrouve "Laissez-Moi Danser (Monday, Tuesday)", avec lequel elle signe un de ses plus grands succès, qui se voit tube de l’été 79. Composé par Toto Cutugno, elle réserve à ce titre une nouvelle éclatante entrée dans le disco. Entre boîte à rythme, synthés brillants, ambiance groovy, pulsation dansante, DALIDA réclame sa liberté dans une ambiance festive, faite pour danser. Les jours de la semaine scandés servent de gimmick rythmique mémorable et dansante. Au cœur du rythme, elle ne se laisse pas happer par la production, elle la domine, sa voix reste droite, puissante, lyrique plus que légère, insufflant une touche personnelle au genre. Un hymne enthousiaste, connu de tous, repris à foison, un air de fin de soirée.

"Va, Va, Va" reste dans une veine variété pop italienne des années 70 ; entraînante mais aussi contemplative avec une structure répétitive. Piano, cuivres ponctuels, synthé s’enchaînent en boucle, donnant à la chanson une allure étonnante qui devient lancinante. "Problemorama" est un objet étrange entre funk et disco avec une ligne de basse, des guitares rythmiques en contretemps, des claviers, un rythme presque saccadé. Les chœurs interviennent en réponse, donnant une légère ambiance théâtrale. Une pièce assez singulière mais pas la plus convaincante de l’album. Et puis, "Depuis Qu’il Vient Chez Nous" revient à l’intimité. La guitare acoustique, la contrebasse, les violons et flûtes apportent à cette chanson narrative une atmosphère feutrée. DALIDA, mélancolique, chante comme une confiance cette chanson modeste qui brille par sa sobriété expressive dans laquelle elle suggère un monde émotionnel en quelques lignes.

Cet album, ni entièrement pop, ni purement variété, ni totalement oriental ou disco, est tout cela à la fois, sans se diluer. Ce n’est pas l’album le plus fort, souffrant d’inégalité ou de titres peu percutants, mais c’est DALIDA dans tout ce qui lui sied, dans la diversité des styles et des langues. Il est personnel sans être égocentrique et le spectacle, la danse et la sincérité marchent ensemble.

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1. Dédié À Toi
2. Vedrai, Vedrai
3. The Lambeth Walk
4. Quand On N’a Que L’amour
5. Helwa Ya Baladi
6. Laissez-moi Danser (monday, Tuesday)
7. Va, Va, Va
8. Problemorama (l’argent, L’argent)
9. Depuis Qu’il Vient Chez Nous
10. Comme Disait Mistinguett



             



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