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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Membre : Alec R. Costandinos

DALIDA - Gigi In Paradisco (1980)
Par EMMA le 24 Juillet 2025          Consultée 257 fois

Cette année-là, DALIDA se produit tous les soirs pendant trois semaines, dont plusieurs fois au Palais Des Sports. Autour d’elle, nombre de danseurs et de musiciens pour une mise en scène signée Lester Wilson, chorégraphe de "Saturday Night Fever". Au début de l’été, elle apparait avec son nouveau disque Gigi In Paradisco, rideau rouge, lumière, dans un souffle disco, une trainée de sequins et un battement de cœur électrisé. Nous sommes en 1980, mais l’atmosphère est intemporelle, c’est le cabaret des âmes flamboyantes.

Vous vous souvenez de "Gigi L’amoroso", le lover à l’italienne, star des sérénades ? Eh bien, DALIDA le fait mourir… pour mieux le faire danser au paradis, six ans plus tard. Dans "Gigi In Paradisco", elle orchestre la suite de sa comédie musicale : douze minutes de disco sur fond de nappes électroniques, de rythmes frénétiques et de chœurs célestes, entre lamento tragique et explosion stroboscopique, toujours avec ce supplément d’âme méditerranéenne. C’est kitsch au possible, on en rigole et on ne sait plus vraiment si on écoute une chanson ou si on assiste à une cérémonie, une pièce de théâtre, en tout cas, Gigi danse au paradis.

Sur cet album, DALIDA dialogue avec les fantômes du music-hall. On retrouve "Comme Disait Mistinguett" de l’album précédent, qui trouve en ce disque un écrin parfait. C’est gouailleur et tendre, à la fois sincère et second degré, férocement cabaret, un clin d’œil malicieux, un hommage aux grandes dames du music-hall. Le décor change. "Alabama Song", allemande à l’origine, écrite dans les années 20 et mise en musique par Kurt Weill, rapidement traduite en anglais, est largement reprise notamment par David BOWIE et THE DOORS. Chez DALIDA, c’est un tableau à la musique presque hypnotique, répétitive. L’on garde le côté cabaret mais avec une vision plus aérienne, plus pop, toujours un peu troublante.

"Il Faut Danser Reggae" surprend, mais dans cette opus tout est permis. On y entend d’un côté l’envie de coller à l’air du temps, d’explorer des territoires sonores, de l’autre, la fusion reggae-disco qui sonne parfois forcée, un peu maladroite, mais qui crée aussi le charme kitsch et décomplexé de l’ensemble. C’est ce genre de chanson, inattendue, qui s’invite en fin de soirée, kitsch oui, à prendre au sérieux, non.

Dans "Money Money", adaptation du numéro de la comédie musicale "Cabaret" qui se déroule dans le Berlin des années 30, de John Kander et Fred Ebb, on transpose le tout au disco et DALIDA endosse un rôle de performeuse ironique. L’introduction musicale est longue, un peu trop, mais le ton est donné, et quand la pièce prend vie, c’est théâtral et mordant. Bien sûr, ça ne vaut pas l’original.

Puis vient "Je Suis Toutes Les Femmes" et le rideau tombe doucement. On touche ici à une forme de vérité, derrière les paillettes, DALIDA livre une jolie déclaration, ne se présente pas comme la meneuse de revue, mais comme toutes les femmes, toutes les époques et les combats sur une musique à l’air de cabaret moderne. La guitare électrique se mêle à une orchestration de cabaret dans un moment doux et entraînant, signant la plus belle réussite du disque.

Gigi In Paradisco n’est pas un album parfait et c’est tant mieux. Certaines chansons passent sans se retenir, certaines sont kitsch, d’autres peu séduisantes mais dans le mouvement de l’album, on s’y laisse emporter. L’ensemble forme une revue musicale totale, un cabaret cosmique, l’expression d’une artiste qui ose tout, même le too much, et qui s’impose comme une figure hybride : tragédienne disco, meneuse de revue, prêtresse des dancefloors, chanteuse de cabaret. C’est un disque qui scintille de mille feux, parfois aveuglants, mais toujours sincères. Et lorsqu’on voit DALIDA, bras levés, après une performance, on se dit que le costume lui sied à merveille. Une jolie déclaration à la scène.

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1. Gigi In Paradisco
2. Comme Disait Mistinguett
3. Alabama Song
4. Il Faut Danser Reggae
5. Money Money
6. Je Suis Toutes Les Femmes



             



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