D'albums en albums, MUSE corrige ses défauts. Je ne veux pas dire par là que Showbiz est leur moins bonne galette et Black Holes leur meilleure, non, je dis juste que MUSE gomme peu à peu de ses albums les expérimentations foireuses et les fillers. Black Holes & Revelations était plus court que les autres, plus solide. Plus lissé et formaté également, mais pas autant qu'on le dit.

Personnellement, j'attendais l'album parfait. Un parcours exemplaire, un cru de 2006 prometteur et surtout, une symphonie, OUI, une symphonie d'un quart d'heure en fin d'album ! J'en était sûr, The Resistance allait être divin.

"Uprising" démarre. Riff des lignes de chant conquérantes et fédératrices, un tube puissant et martial, mes doigts tremblaient à ce moment là. "The Resistance" arrive et c'est l'explosion : quel refrain ! Grandiose mes amis, grandiose.

Puis rapidement, on ouvre les yeux : The Resistance est un bon cru, mais reste un album relativement décevant. Le problème ne vient pas du relatif manque de guitare puisqu'elles restent tout de même bien présentes, ni de la voix de Bellamy puisqu'il s'est enfin calmé avec ses excès vocaux, mais plutôt de certaines compositions tel l'insipide "Undisclosed Desires", beaucoup trop calibré ou même "United States Of America". Dans ce titre c'est l'inverse, on retrouve la démesure propre au groupe, mais l'ensemble manque de réelle accroche, d'inspiration. Quant à l'exercice "I Belong To You", on saluera la finesse de sa réalisation, mais tout de même, voilà un titre assez ridicule.

MUSE n'a pas oublié les guitares et en voilà la preuve : le monstrueux "Unnatural Selection" et ses riffs de malades. Le meilleur titre de l'album avec "Resistance". "MK Ultra" est assez surprenant, mais largement appréciable et je dois avouer planer gentiment sur le très beau "Guiding Light".

Et la symphonie « Exogenesis » ? Eh bien... Elle ne répond pas tout à fait à mes attentes (on était en droit d'imaginer des montagnes) mais reconnaissons qu'elle a le mérite d'être très bien réalisée et qu'elle contient quelques moments grandioses.

Voilà donc pour cet album "décevant" qui se bonifie tout de même au fur et à mesure qu'on l'écoute. MUSE est toujours grand, c'est déjà ça.

3,5/5 arrondi à l'inférieur après maintes réflexions.