Jean-Jacques GOLDMAN est entré avec Non Homologué et sa kyrielle de tubes dans le panthéon des meilleurs artistes français et a réussi à faire taire les innombrables chroniques qui pleuvaient sur lui depuis ses débuts. Entre Gris Clair et Gris Foncé confirme ce statut. L'album le plus riche de GOLDMAN ? Oui. Le meilleur ?... Non !
Je ne sais qu'elle est cet esprit de contradiction survenu en moi, qui a renversé l'image que j'avais de cet album au début. Un disque que j'ai adoré, et qui ne me fait quasiment plus rien aujourd'hui. Trop écouté, peut-être. Mais il est vrai qu'à part le jouissif "A Quoi tu Sers ?" (ah cette montée en puissance, le dialogue sax-guitare) et le superbe "Filles Faciles" (que je mets volontairement en fin de première partie et non en début de deuxième), les chansons de la face rock ne me font plus grand-chose. "Là-Bas" est joli et émouvant (pauvre Sirima !), "Il Changeait la Vie" contient des synthés vibrants, l'intro de "C'est ta Chance" est très réussie... Ouais mais voilà. Et dans les points noirs, il y a la montée de "Tout Petit Monde" et la fin de "Des Bouts de moi", un peu trop jusqu'au-boutistes dans l'utilisation du Failight CMI. Quant à "Puisque tu Pars", c'est bien simple, je ne jure que par la version 2003.
La deuxième partie, je passerai vite dessus, ce ne sont que de bonnes chansons pratiquement toutes meilleures à mon goût que leurs versions live. Hé oui, "Peur de Rien Blues" aussi, "Je Commence Demain" non par contre, par rapport à la version 95 je parle. Elles ont le bon goût d'être très diverses aussi, on passe allègrement de la variété pure (le très beau "Quelque Part, Quelqu'un") au presque-jazz ("Reprendre, c'est Voler"), avec le blues ("Je Commence Demain", ...), le folk ("Il y a") et même la quasi-bossa nova ("Doux").
Bel album, aventureux mais... Je n'en dis pas plus.