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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1967 2 The Doors
1 Strange Days
1968 Waiting For The Sun
1969 2 The Soft Parade
1970 2 Morrison Hotel
1971 L.A. Woman
Other Voices
1972 Full Circle
1978 An American Prayer

ALBUMS LIVE

1991 In Concert

COMPILATIONS

1995 Greatest Hits

The DOORS - Strange Days (1967)
Par PINHEAD le 29 Décembre 2010          Consultée 8487 fois

Quelle pression pour le groupe Californien : après avoir pondu un chef-d'oeuvre en guise de premier album, les Doors doivent prouver qu'ils ne sont pas qu'un groupe opportun qui profite de la percée du rock psychédélique à l'ouest des Etats-Unis pour faire son beurre dans la mêlée. En 1967, le groupe est donc attendu au tournant et se doit de livrer un album au moins aussi bon que le premier, chose difficile s'il en est.
Sorti moins d'un an après le glorieux éponyme, Strange Days déçoit au niveau des ventes en ne se plaçant "que" à la troisième place des charts Américains. En effet, ce qui manque à Strange Days pour devenir un succès commercial, c'est un single porteur, un "Light My Fire".

Cependant, Strange Days ne se différencie pas seulement du premier album par l'absence d'un tube. Les deux albums ne se ressemblent en aucun point, ils sont complètement antagonistes.

Ce qui marque tout d'abord l'écoute de Strange Days, c'est son ambiance feutrée et mélancolique en totale opposition avec le précédent album qui transpirait la joie. Les mélodies sont désormais plus réfléchies, plus complexes, mais pas pour autant moins accessibles. Des morceaux comme "Strange Days", "Unhappy Girl" ou "I Can't See Your Face in my Mind" débordent de mélancolie, tant dans les textes que dans les harmonies. Les musiciens se sont surpassés pour produire des compositions si complexes tout en s'adaptant aux mots du chanteur qui ne joue d'aucun instrument et qui ne peut donc composer que les textes.

Jim Morrison qui chantait l'amour libre et la fête sur le dernier album a lui aussi mûri. Ses textes sont plus délicats et sensibles. Jim Morrison chante aussi bien la tristesse qu'il chante le bonheur. Il déclame ses poèmes avec un recul de glace, domine son spleen d'une voix ténébreuse et impénétrable. Et même si ses mots sont à l'amour ("Moonlight Drive"), le chanteur sait modérer ses émotions. Que ce soit sur son poème "Horses Latitudes" où il conte la détresse de chevaux abandonnés en pleine mer, ou sur "Unhappy Girl", l'émotion du chanteur parait absente, voire nonchalante. Ce recul que prend le chanteur sur ses textes permettent non seulement d'éviter aux chansons de tomber dans la mièvrerie (contrainte difficile quand on traite de tels thêmes), mais également de permettre au groupe de sortir de l'ombre de Morrison. En effet le chanteur et ses musiciens jouent comme un bloc ou chaque entité a une importance équivalente. En effet, c'est à partir de cet album que le guitariste Robbie Krieger ose créer des riffs consistants (Love Me Two Times, People are Strange), ne laissant plus le monopole de la mélodie à l'organiste Ray Manzarek.

Et quand Jim Morrison se place sous le feu des projecteurs, cela donne le plus beau morceau de l'album: "When the Music Is Over". Le groupe réitère l'exploit de "The End" en plaçant à la fin de leur album un morceau de plus de 11 minutes. Poèmes symbolistes, apogées orgasmiques, improvisations psychédéliques... Le morceau final est le seul point commun entre les deux albums, ou comment clôturer un album parfait. Changeante sans être incohérente, la chanson est marquée par son engagement politique et par sa construction complexe, modèle de composition.

A leurs risques et périls, les Doors se sont aventurés dans des horizons complètements différents de ceux de leur succès précédent, tout en gardant leur son et leur style si unique. Si le premier album était celui de la joie et de l'innocence, son antithèse s'appelle Strange Days: un monument de psychédélisme mélancolique.
Encore une fois, les Doors ont montré qu'ils étaient des visionnaires. La fin d'un époque d'amour et d'insouciance est sur le point de s'achever, à peine entamée.

5/5
Coup de coeur: "When the Music Is Over"

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   (2 chroniques)



- Jim Morrison (chant)
- Ray Manzarek (claviers)
- Robbie Krieger (guitares)
- John Densmore (batterie, percussions)


1. Strange Days
2. You're Lost Little Girl
3. Love Me Two Times
4. Unhappy Girl
5. Horse Latitudes
6. Moonlight Drive
7. People Are Strange
8. My Eyes Have Seen You
9. I Can't See Your Face In My Mind
10. When The Music's Over



             



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