Autant j’adore les trois premiers albums solo d’OZZY OSBOURNE, autant j’ai toujours eu un plus de mal avec celui-ci. La pochette est tout aussi kitsch que les précédentes, mais me plaît nettement moins car il lui manque la touche d’humour et de second degré qui faisait le sel des premières.

Le line-up a un peu évolué, mais l’album reste co-écrit avec Jack E. Lee qui avait fait du si bon travail sur le précédent et continue à distiller des riffs et solos de belle facture tout au long du disque. Je regrette néanmoins l’absence de Bod Daisley, Tommy Aldridge et surtout Don Airey qui apportaient une touche classieuse à la musique d’OZZY. Je trouve par ailleurs qu’il y a beaucoup trop d’écho sur la batterie et même, souvent, sur le chant, et que le son d’ensemble est beaucoup moins 'mat' que sur Bark At the Moon, donc plus lassant dans la durée.
On se retrouve du coup avec un disque moins varié, souffrant d’une inspiration un peu en retrait, et auquel il manque la touche de magie des précédents.
Il n’y a ceci-dit pas grand-chose à reprocher aux 9 morceaux qui le composent. J’accorde une mention spéciale à "Never" qui débute par un riff incisif et une rythmique comme je les aime, et où le chant d’OZZY prend toute sa mesure au long des excellents couplets et refrain du titre; le solo est top également.
Mon second titre préféré est le tube Shot In the Dark, petite bombe beaucoup plus 'mainstream', parfaitement pensée, écrite et interprétée, une vraie tuerie. Le reste est de qualité, mention spéciale à "Lightning Strikes", "Secret Looser" ou encore "Thank God For the Bomb" qui ont d’indéniables atouts. "Killer of Giant" dispose d’un superbe arpège d’intro, mais échoue ensuite à prolonger cette belle atmosphère initiale, à cause notamment d’un refrain un peu balourd, c’est dommage.
Bonne nouvelle cependant : pas de slow sirupeux cette fois-ci, je finirais presque par croire que ça me manque.
Ce disque est donc indéniablement bon, mais je n’ai presque jamais envie de le poser sur ma platine. Par la suite, j’ai pris pas mal de distance avec la carrière d’OZZY. Peut-être les enregistrements précédents avaient-ils placé la barre trop haut, ou peut-être le son du disque est-il réellement trop éloigné de mes goûts ?

En tout cas, cet album vaut tout de même un bon 3,5 ramené à 3, ce qui est néanmoins un recul dans mon appréciation des œuvres solo du madman.