Hail To The Chief ou l'album le plus politique de RADIOHEAD. Difficile d'imaginer Thom YORKE en Zach DE LA ROCHA pourtant. Effectivement, RADIOHEAD ne devient pas non plus le RAGE AGAINST THE MACHINE de 2003. Mais les titres 2+2=5, Sit Down.Stand Up, ou encore We Suck Young Blood ne peuvent être apolitiques. Rien de scandaleux, RADIOHEAD privilégie cependant encore l'atmosphère et les émotions (Where I End And You Begin).

Après les expérimentations des sessions Kid A/Amnesiac, les anglais se calment un peu en aplanissant logiquement le tout, ou comment digérer ses folies électroniques, pour les recracher plus proprement, insérées dans des arrangements pop/rock somme toute classiques. Des ersatz (Backdrifts, The Gloaming) ponctuent cependant l'album. Ersatz corrects mais qui auraient amplement suffi en face B des singles de la période Kid A (à noter qu'il n'y a en a eu en réalité...aucun !). Pour la première fois, la voix de Thom YORKE devient un défaut sur les poussifs I Will et Scatterbrain qui gémissent comme un bébé affamé.

L'album reste cependant un monument de créativité et se laisse écouter très facilement d'une traite grâce à la grande variété des titres, tant au niveau musical que vocal. Les nombreux effets sur la voix laisse d'ailleurs penser aux plus persiffleurs que RADIOHEAD ne désire toujours pas récupérer cette image de "groupe à voix" qui leur collait à la peau à l'époque The Bends/OK Computer.