C'est exactement comme on l'imagine. Une New-Yorkaise de la middle class, de parents divorcés, des éléments abusifs, ne trouvant pas sa place, s'enfuit du domicile, devient punk à chien, trouve sa voie dans les arts et peu à peu impose sa voix et son look si spéciaux. Il faut dire qu'elle en jette sacrément la petite … heu... Rouquine ? J'ai toujours été infoutu de déterminer sa couleur de cheveux, mais là n'est pas le plus important. Cyndi écume les groupes et finit par intégrer BLUE ANGEL comme chanteuse. Un album et patatras, les habituelles difficultés avec le showbiz. Quand Cyndi LAUPER débarque avec ce premier album en 83, l'effet est immédiat, elle passe en boucle partout dans les médias et devient un véritable phénomène de société. Son look outrageux, sa manière de bouger, jusqu'à sa voix unique et qui fera un flambard immédiat, tout en cette artiste faisait d'elle au départ une superstar.

Bon, dans les eighties, il fallait des singles pour devenir quelqu'un. Croyez-moi sur parole, cet album en regorge. Ce n'est pas compliqué, je suis même prêt à parier que vous connaissez tous les deux plus connus, et que les deux autres traînent quelque part dans notre mémoire collective. On débute chronologiquement par le plus pêchu, le plus connu "Girls jJst Wanna Have Fun". Quel titre d'anthologie ! Quelle révolution dans les foyers! Cette nana disait merde à ses parents et assumait son statut 'différent', sur un rythme tressautant, parfait pour danser, de la synth-pop de superbe extraction, très pop, mais incontestablement New-Wave. Une merveille de l'espace, un titre magique, un super classique !

C'était écrit : Cyndi n'allait pas être un one hit wonder : débarque alors le sublime slow "Time After Time". Là encore, tellement utilisé par des pubs, des jingles, des émissions diverses et variées ! A noter que l'artiste est sur les crédits de celle-ci ! Tout le monde la connaît, inutile d'en faire des tonnes ! La petite course éponyme qu'est "She Bop" s'ensuit, regorgeant d'énergie. Tous les tics qui la rendent célèbre y sont, la rendant presque symbolique. Beaucoup de plaisir s'en dégage. On reste dans le très haut du pavé, et Miss LAUPER n'a en 84 pas la moindre concurrence notable pour imposer ses singles. "All Through the Night" achève cette ronde des super classiques, un slow presque berceuse, onirique et superbe de bout en bout.

J'étais passé au travers du suivant "Money Changes Everything" qui propose un mix étonnant d'influences. Il y a du SPRINGSTEEN de "Dancing in the Dark" là-dedans, mais aussi du COUGAR MELLENCAMP - voyez donc cet harmonica!- donc de l'Americana très folk et très rock. Curieux, mais franchement admirable car fort différent du reste. La voix de la petite fait tout le reste, mais ce titre est superbe, indéniablement. "When You Were Mine" est en revanche beaucoup moins remarquable, même si sympathique. Et voilà pour les singles, vous admettrez que pour un début, ça démarre sur les chapeaux de roue, on n'a jamais vu ça !

Et il y a le reste, accolé à toutes ces prestigieuses chansons. Il a du mal à exister, et on n'a même pas envie d'en parler. Je souligne tout de même le maliciaux swing de "He's So Unusual", pour rire ! Un premier opus qui sera donc son chef-d'œuvre. Ce n'est pas si fréquent. Seize millions de cette petite merveille s'écoulent dans le monde. Il est même dans le prestigieux listing des 500 plus grands albums de tous les temps selon Rolling Stones. Un album que tout le monde devrait posséder, un album pour l'histoire, car Cyndi LAUPER la marque clairement en ces années 83 et 84 !