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SLEAFORD MODS - Divide And Exit (2014)
Par STREETCLEANER le 22 Avril 2018          Consultée 2100 fois

SLEAFORD MODS est un groupe de punk/rap britannique de la région de Nottingham qui s'est formé en 2006. Le line-up actuel comprend Jason Williamson au chant/flow/spoken words et textes, et Andrew Fearn à la musique. Le groupe est remarqué avec son album Austerity Dogs (2013) mais c'est ce Divide and Exit qui assure la renommée du groupe.

Dans une interview de 2017, Williamson affirmait « qu'il faut constamment rappeler aux gens l'essence du rock'n'roll ou du punk : être soi ». SLEAFORD MODS a donc trouvé sa voie et sa voix, avec notamment un chant qui navigue entre le flow, le spoken word et le chant punk scandé, mélange qui rend ce groupe très particulier, comme si les SEX PISTOLS, groupe qui a largement inspiré Williamson (avec The JAM), avaient fusionné avec PUBLIC ENEMY, WU-TANG CLAN et The BOLLOCK BROTHERS. Si les éphémères SEX PISTOLS avaient été montés de toute pièce en un temps record, Williamson a, lui, pas mal pris son temps, une vingtaine d'année...

Très engagé politiquement à gauche, le groupe évoque régulièrement la consommation culturelle de masse, l'abêtissement général, la décomposition sociale... le parti Ukip (et plus tard le Brexit) dans l'incontournable et fantomatique « Tweet, Tweet, Tweet ». Nos deux compères sont deux vrais cols bleus, issus eux-mêmes de la « working class », inutile de vous expliquer que tout ceci sent le pub, la bière, les murges de prolos et l'urine le long des murs, les endroits glauques et la crasse plutôt que les petits fours et le champagne de chez l'ambassadeur. Même s'il convient de préciser qu'ils ne se sont jamais revendiqués comme des portes-parole de la « working class » et que c'est plutôt la presse qui leur a collé cette étiquette, le duo, méfiant, voulant lui-même éviter les clichés. Il n'en reste pas moins que SLEAFORD MODS trouve sa raison d'être dans la colère de classe et la remise en cause du système ; même si cette colère est volontairement accentuée pour les besoins de la cause selon Williamson.

En tout cas le duo est l'antithèse de la pop star attitude, cette musique de merde, on est loin du bling-bling, de la joaillerie, de ces stars qui parcourent le monde en jet... d'ailleurs dans le tubesque « Tied Up In Nottz », au refrain qui vous reste bien gravé en tête (une des caractéristiques de chacun des titres de ce Divide & Exit qui fait de cet album l'album phare du duo), il faut bien comprendre « Tied up in Nottz, with a Z, you cunt » comme le constat de cols bleus dans l'impossibilité de s'extraire de la nasse de Nottingham, collés dans un putain d'endroit avec des jobs inintéressants et mal payés, condamnés à une vie austère, à l'alcool ou à la drogue, à une « Liveable Shit », une vie merdique tout juste supportable.

Dans cette ligne, Divide & Exit est un vrai petit joyau minimaliste de chansons expéditives qui sort de toute cette merde formatée environnante. Les riffs de la guitare ou de la basse, vous happent, façon vicelarde, les boucles électroniques vous hypnotisent, les textes sont vomis plus que chantés, et les refrains surgissent comme autant de mandales qu'on reprend en choeur...

Le rythme frénétique inspiré du funk de « Under the Plastic and NCT » ou « Liveable Shit » vous met en transe, ces titres sont des tueries totales sur scène ; tandis que « You're Brave » ou « Smithy » baignent dans une atmosphère lourde et oppressante tout en conservant la recette d'un groove irrésistible et que le post-punk endiablé de « The Corgi » ou « Middle Men » vous lessivent dans une dernière danse tribale.

Les textes composés par Williamson, souvent parcourus de flashs de vie quotidienne, ne sont en revanche pas aussi directs que la musique tant ils sont jalonnés de références, d'allusions, de sous-entendus... comme par exemple sur « Tiswas » où « The Land That Time Forgot is on repeat » fait référence au film le Sixième Continent dans lequel les rescapés d'un naufrage sont confrontés à une île préhistorique, peuplée de dinosaures et d'hommes primitifs, allusion du duo à la scène rock londonienne, implantée notamment sur « Denmark Street », que Williamson brocarde régulièrement. Bien entendu, les oreilles chastes éviteront comme la peste nos deux compères tant les textes baignent dans un langage grossier (cunt, twat, fuck off!...)

Divide And Exit est à ce jour l'album le plus fort du duo britannique. Chaque titre de cet album est une petite pépite en son genre qui fait partie d'une collection plus large, difficile d'extraire de son cerveau des titres aussi directs que ceux qui jalonnent cet album. Un indispensable tout simplement, dans la limite d'un public apte à accepter un style aussi inclassable ou particulier.

Note réelle : 4,5/5.

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   STREETCLEANER

 
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- Jason Williamson (chant, flow, spoken words, lyrics)
- Andrew Fearn (musique, laptop)


1. Air Conditioning
2. Tied Up In Nottz
3. A Little Ditty
4. You're Brave
5. Strike Force
6. The Corgi
7. From Rags To Richards
8. Liveable Shit
9. Under The Plastic And N.c.t
10. Tiswas
11. Keep Out Of It
12. Smithy
13. Middle Men
14. Tweet, Tweet, Tweet



             



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