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SLEAFORD MODS - Austerity Dogs (2013)
Par STREETCLEANER le 5 Mai 2018          Consultée 1534 fois

Quand Austerity Dogs sort en 2013 sur le label Harbinger Sound, Jason Williamson a déjà pas mal bourlingué en tant que chanteur mais sans jamais connaître le succès. Trouvant ses inspirations dans le courant punk, mais aussi dans le grime (dont Fearn est aussi très friand), le rap et hip-hop, Williamson chante avec un fort accent des East Midlands britanniques, plus précisément de la région de Nottingham. Il est souvent comparé à l'artiste punk anglais John Cooper Clark pour ses intonations et sa manière d'utiliser le spoken word, ou le rappeur anglais Mike Skinner (The STREETS). Difficile de faire plus britannique que SLEAFORD MODS dont le nom est tiré d'une ville (Sleaford) du Lincolnshire.

Si Austerity Dogs sort le duo de l'ombre, il faut toutefois préciser que le travail précédent de SLEAFORD MODS, et notamment le premier album de collaboration entre Williamson et Fearn (Wank en 2012), bien que très confidentiel (l'album était sorti en Cdr), faisait montre des indéniables qualités que le duo fera progresser par la suite. D'ailleurs, la majorité des titres de ce court album ont été basculés sur Austerity Dogs pour former ce nouveau disque, ce qui fait de Wank un album désormais dispensable (en plus d'être introuvable -1). Le succès de l'Album Divide And Exit en 2014 trouvera ses racines dans un travail constant, passionné, sincère, mais aussi amer compte tenu de son absence de reconnaissance. Amertume qui n'est alors peut-être pas étrangère aux addictions à la boisson et à la drogue de Williamson.

Il est difficile de voir en SLEAFORD MODS un groupe de rock puisque l'architecture de sa musique repose sur des boucles et le laptop de Fearn. En ce sens, le duo a plus à voir avec un groupe de hip-hop et de touche-à-tout de l'électronique. Mais rien n'est aussi simple car son engagement, son héritage punk, sa sincérité, son caractère offensant, son attitude en général, son « Do It Yourself » sont véritablement R'n'R. Tout comme le son raw et organique utilisé par Fearn et les riffs de guitare ou de basse (écoutez cette grosse basse sur « Urine mate, welcome to the club » ou « PPO Kissin' Behinds »).

Sur Austerity Dogs on assiste à une belle progression, notamment sur la face A ; l'immersion est graduelle et nous nous enfonçons, titre après titre, dans l'univers populaire et groovy du duo. Il est difficile de résister aux structures minimalistes, mais ô combien efficaces des Britanniques.

« McFlurry » nous impose sa lourdeur hypnotique qui finit par nous infliger un état de torpeur, « My Jampandy » est entraînant à souhait, c'est juste ce qu'on attend des Britanniques. L'épileptique « Fizzy », titre puissant de cet album, est jouissif tant il est destructeur et radical quand Williamson hurle « Fizzy » (2) comme autant de mandales qu'on se prend dans la gueule. Toute l'urgence et la hargne du punk sont dans ce titre qui rend sa pleine violence sur scène. Chanson dans laquelle il s'en prend à son manager, sans intelligence, et rappelle ses années de galère « I work my dreams off for 2 bits of ravioli / And a warm bottle of Smirnoff » (je crame mes rêves pour quelques raviolis / Et une bouteille chaude de Smirnoff). « Donkey » est un petit joyau baigné dans l'électro... vraiment. Les cloches qui résonnent, entrecoupées de braiments de l'âne qui font sourire, rendent une atmosphère étrange, presque de temple zen en clair-obscur.

Les titres qui suivent sont issus de l'album Wank, sauf le dernier et très entraînant « Bored To Be Wild ». « Don't Wanna Disco Or 2 » est une petite pépite minimaliste de hip-hop qui balance pas mal. « Kill It Clean » nous plonge dans une ambiance désabusée, c'est toujours morose sous le ciel anglais et l'état du milieu musical est pathétique « I play to a crowd of no-one but have got loads of online fans » (« Shit Streets Runny »), squatté par des groupes merdiques « crap bands ». Williamson fait aussi le point sur sa situation ; il constate qu'il devrait surveiller sa manière trop franche de parler (« I'd better watch how I speak my mind ») même s'il se fout pas mal que les gens se moquent de lui (« You laugh at me, I don't care »). De toute manière, le salaire ne paye pas (« The Wage Don't Fit »), rien à espérer de ce côté. Que reste-t-il en fin de compte ? La rigueur et l'amertume. Mais, et il ne le savait probablement pas, la fin du tunnel est proche.

Note réelle : 3,75/5.

1- en gros on peut dire que Austerity Dogs c'est Wank moins deux titres plus six nouveaux titres
2- prononcez ici fitzaï alors qu'en anglais « correct » cela se prononce fizzi

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Toujours en belle forme, merci les gars !

(+ 2 kros-express)

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   STREETCLEANER

 
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- Jason Williamson (chant, flow, spoken words, lyrics)
- Andrew Fearn (musique, laptop)
- John Paul (chant, voix)


1. Urine Mate, Welcome To The Club (with John Paul)
2. Mcflurry
3. My Jampandy
4. Fizzy
5. Donkey
6. P.p.o. Kissin' Behinds
7. Shit Streets Runny (with John Paul)
8. The Wage Don't Fit
9. Showboat
10. Don't Wanna Disco Or Two
11. £5.60
12. Kill It Clean
13. Bored To Be Wild (music By Listing Ships)



             



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