Tout droit venu d’Atlanta, CHILDISH GAMBINO aka Donald Glover aka Troy Barnes – celle-ci était dédiée aux fans de la série Community – viens s’incruster dans le monde du hip-hop avec cet album Camp.

GAMBINO effectue un rap typé soul sur cet album, les racines viennent d’un peu partout mais on peut ressentir l’influence d’un certain Kanye WEST sur quelques morceaux. Mais fort heureusement les 17 titres du projet n’ont pas tous la même sonorité, bien loin de là. Notre rappeur va nous faire passer par plusieurs univers. Le voyage va nous emmener dans une colonie de vacances, où l’on suivra le rappeur tout le long avec des thématiques différentes.

« Outside » débute l’album d’une manière on ne peut plus parfaite, le chant soul est magnifiquement dosé et CHILDISH GAMBINO nous expose ses qualités de rappeur déjà confirmé alors qu’il est sur son premier album. Suivi sans transition d’un « Fire Fly » qui modifie complètement le ton avec son instrumentale truffée de synthétiseurs aux sonorités actuelles. Le rappeur parle dans ce morceau de son succès qui l’oblige à changer sa manière de voir les choses. « Not Going Back », présent seulement sur l’édition deluxe de l’album, clôture avec brio cette version car notre CHILDISH GAMBINO utilise une de ses plus belles qualités : sa voix ! Pour nous démontrer tout son talent derrière un micro.

Si CHILDISH GAMBINO est grand partisan du refrain chanté et typé soul pour donner un aspect mélodique à ses morceaux, il n’en reste pas moins fidèle aux racines du rap avec des titres très agressifs et sans chant. On peut noter « Bonfire », morceau qui a été choisi comme single de l’album, qui est un titre purement rap sans thème précis. Cependant on peut remarquer dans les paroles la qualité d’écriture du rappeur qui est constamment dans la métaphore et l’humour. Dans le même ton, « Freaks and Geeks » qui était déjà apparu sur son EP refait surface sur la version deluxe de cet album, et « Backpackers » est également un titre typé hip-hop. « You see me » fait de même dans le rap très agressif - mais tellement bien dosé - où il parle d’amour sur une instrumentale ovni.

Camp continue et nous apprécions tout ce qui se passe à l’intérieur. La beauté d’un « All The Shine » suivi d’un « Letter Home » qui se ressert de la même instrumental d’une façon plus épurée. « Heartbeat » est un morceau étonnant car son instrumentale fait presque penser à SKRILLEX, mais le texte n’en reste pas moins bien ficelé puisque notre rappeur parle des relations compliquées que l’on peut avoir avec les femmes qu’on aime, sujet qui touche plus d’un homme j’en suis certain ! « Sunrise » utilise un clavier bien pensé mais le refrain en fait un morceau qui sent malheureusement fort le réchauffé et qui ne surprend pas vraiment. « Hold You Down » va directement toucher l’auditeur grâce au chant de CHILDISH GAMBINO, d’une justesse et d’une précision plus que bienvenue entre quelques morceaux typés rap. « Kids » utilise l’instrumentale la plus censée pour parler d’enfance, encore une fois notre rappeur touche la cible.

L’album se termine sur « That Power », conclusion parfaite à ce Camp est qui vraiment une grande réussite. CHILDISH GAMBINO nous fait découvrir son monde et on a envie d’y rester, d’en connaitre plus, car sa mentalité est attachante. Camp se termine sur quelques mots qui me touchent particulièrement, je me permets donc de les citer ici en fin de chronique.
« I wish I could say this was a story about how I got on the bus a boy
And got off a man more cynical, hardened, and mature and shit
But that’s not true. The truth is I got on the bus a boy.
And I never got off the bus
I still haven’t... »