Les chatons sont connus pour toujours faire la gueule sur la couverture de leurs albums ! C'est une constante ! Mais là, on sent qu'ils en ont un peu ras la casquette et que la pose n'est pas qu'un gimmick. Ras le bol de se nourrir d'arêtes de poisson trouvées dans les poubelles. Il faut que cela change. Alors cette pose et ce look sont beaucoup plus punk que réellement rockab. On sent le musicos qui a faim ! Il est clair que nos matous jouent ici une de leurs dernières cartouches. Nous sommes désormais loin de la mode du rockabillly revivaL qu'ils ont lancée au tout début des années 80 ! L'effet de surprise est loin derrière eux ! A peine un an après le sous-estimé « Blast off », les chats ré-attaquent les poubelles à la recherche de poissons plus frais ! Le titre prêche pour une réussite immédiate, on crève de faim !

L'introductive « Cross of love » pose des bases bien agressives pour les chats de gouttière, mais ainsi vont la vie et le destin. La situation n'est guère florissante ces dernières années et il convient de trouver une voie qui leur permette de gagner leur pitance. Alors ce premier titre est un pur exemple de rock'n'roll moderne, seul Brian SETZER sait pondre de telles ritournelles sans y perdre son latin. Tout y est moderne, à des années lumières du rock des pionniers. Finalement, n'est-on pas en présence d'un hymne du rockabilly revival ? Certainement !

Pour le reste, en revanche, on s'éloigne considérablement de nos racines ! L'éponyme « Let's go faster » ressemble à s'y méprendre aux thèmes chers à Lemmy de MOTORHEAD. Rien d'étonnant à ce que Slim et le boss de la tête à moteur aient tant aimé jouer ensemble. Avec d'autres arrangements, ce titre aurait été une tuerie chez MOTORHEAD. Sur « Shotgun baby », si on excepte l'incroyable solo virtuose de SETZER, l'ambiance générale serait à un punk rock'n'roll de belle tenue. On imagine bien le CLASH jouer ce genre de titres, et le refrain est tout de même très sympa. « Tight black leather » et « Runaway train » ne sont pas loin d'une identité punk.

Le slow « Town of pity » a encore quelques réminiscences de vieux rock, avec une atmosphère qui oscille entre doowop, soul et rock, et une intonation quasi james bondesque. Hormis la gratte très rockab, l'analyse se tient aussi sur la chaloupée « Struck by lightning », mais le refrain déçoit et empêche la chanson d'atteindre un statut plus définitif. Nous avons une petite chanson pop avec « Things about you », beaucoup de bonne humeur, si loin du rock des pionniers. « Give it to me » et « Keep on running » sont toujours pop mais pas mémorables.

Enfin, le titre bonus « Gonna be your rock » est une nouvelle tentative pour proposer autre chose que du rock'n'roll. On sent les roots très proches, mais on évolue dans une sphère qui jouxte presque celles de cousins du sud des USA, certains groupes sudistes comme BLACKFOOT, étonnant.

On ne sait plus où donner de la tête. Il y a certes un classique dans ce skeud, le fameux « Cross of love ». Le reste manque cruellement de couilles. Le résultat est plus que mitigé : le seul élément à retenir de cette livraison est ce besoin d'échapper à leur statut d'icône du rockabilly revival. Pas simple d'analyser une telle démarche qui risque fort de ne pas plaire aux fans du groupe, et je n'imagine pas les fans de pop rock se pencher sur les chansons idoines ici proposées. Au final, un coup d'épée dans l'eau !

Note réelle : 2,5/5