« Blast off » est le cinquième album des Cats, il fait suite à Rock Therapy, pour leur première reformation. Un opus complexe à analyser, le moment de grâce du début des 80’s est clairement derrière nous. L’album ne manque pourtant pas de qualités. Les garçons ont muri et leurs roots avec eux. Cela ne les empêche pas de nous pondre une oeuvre de qualité.

Mais embrayons plutôt avec les standards de la galette : « Blast off » qui débute le skeud, rappellera les heures glorieuses de « Runaway boys » et son riff en acier trempé. Un bon titre d’introduction. Clairement les trois chatons ronronnent toujours en coeur avec le même plaisir.
Je reste frappé d’admiration à l’éxécution de « Gene and eddie », connaissant les passions de nos félins pour les pionniers Gene Vincent et Eddie Cochran, une chanson hommage semblait couler de source. En revanche, parvenir à inclure dans un rythme rock tous les classiques de ces deux monstres sacrés relévent de l’exploit mythologique. Chaque phrase est prétexte à une petite digression qui sur Cochran avec «  Summertimes blues », « Skinny jim », « Cut accross shorty » ou « Lets get together ; qui sur Vincent avec « Be bop a lula », « Blue jean bop », « Race with the devil », « Red blue jean and a pony tail », pour ne citer que les plus connus, et le blondinet hilare de se lancer dans un solo de guitare dont il a le secret. C’est d'ailleurs aussi une ode à Cliff Gallup-guitariste des Blue caps de Gene- dont les licks aériens contrastent de belle manière avec les riffs plombés d’Eddie Cochran.
Enfin, « We’re gonna rock with Gene and Eddie “, c’est franchement cool !
“Bring it back again”, sur un rythme de cavalcade entraînant, voit Brian Setzer poser sa voix de manière veloutée. Une jolie réussite pour ce nouveau classique.
Mon titre préféré est cependant « Nine lives », sur une variation du thème ultra célèbre de Peggy Lee « fever », même rythme, même intonation, un petit chef d’œuvre de polissonnerie! Connus pour leurs rock songs enjouées et rapides, les cats prouvent une fois de plus leur versatilité en enregistrant ce titre ô combien symbolique de leurs errances, mais n’est-ce finalement pas la réelle signification du « stray » de leur nom ? En tout cas, un morceau que je vous conseille de toute urgence d’autant que les interventions à la guitare de Brian sont tout bonnement délicieuses.

Sinon, nous tournons autour des rythmes et des sujets propre au Rockabilly cher à nos matous « Slip slip slippin in » ne révolutionnera pas le monde du groove, et « Rockabilly world » inaugure la voix plus personnelle que va emprunter le Setzer avec le Big Band de son futur Orchestra, le refrain sympa ne saurait vous laisser de marbre. Le ton plus Hard Rock de « Rockin all over the place » rappellera l’ambiance de « Gonna ball ». Seul bémol, je trouve cependant « Rockabilly rules » et « Everybody needs rock’n’roll » un peu moyennes. Finissons sur « Gina » qui présente des réminiscences des chevauchées de Gene Vincent.

En bref, un album de bon aloi, qui propose des moments de magie comme « Nine lives » ou « Gene and Eddie » mais qui ne serait être comparable aux albums de la première période.
Allons, Il est dur de vieillir, mais ils ne s’en sortent pas si mal !