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1989 Extreme
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2008 Saudades De Rock
2023 Six

EXTREME - Extreme (1989)
Par BAKER le 6 Août 2018          Consultée 1357 fois

Extreme est un groupe mal né - born under a bad sign, dirait Albert. Ils donnent dans le hair metal, mais habitent Boston, pas une ville franchement portée sur le genre, et sortent leur premier album en 1989, soit pile au moment où la concurrence sature et où - logiquement - les ventes ne vont pas tarder à s'effondrer. Mais quand on connaît la suite de leurs oeuvres, redécouvrir ce premier album fait le même effet que retomber sur une photo d'école de votre femme : ouarf les boutons, ouarf la coupe pourrie, ouarf les dents en mode Dune du Pyla ! ...Mais vous l'aimez.

Un premier album, c'est souvent soit l'oeuvre de toute une vie, une somme d'expériences cathartique, ou au contraire une carte de visite destinée à faire connaissance. Sans conteste, Extreme - le disque - rentre dans la seconde catégorie, avec un son très typique de son époque (réverb partout), et les influences brandies bien en avant, sans les cacher : pour la guitare, VAN HALEN dont Nuno Bettencourt, virtuose fou et pondeur de riffs groovy en diable, est le véritable fils spirituel ; et côté vocalises, la grandiloquence et la précision des choeurs de QUEEN. Le tout dans un hair metal qui au départ ne semble pas original, mais joue toutes ses cartes sur l'association riffs / mélodie vocale.

Derrière, ça assure le minimum, mais au moins est-il là  : un bassiste très solide et un batteur raide comme un piquet mais qui suit le mouvement. C'est la guitare qui assure à elle seule le côté funky, le groove : en solo, Nuno abat un travail de titan (dès le premier titre, il écoeure), mais c'est surtout en rythmique qu'il se montre brillant. Les riffs semblent couler d'eux-mêmes sous les doigts, et en mélangeant un son archi-saturé à un contrôle extrêmement précis des cordes, il obtient un style unique qui en fera, en l'espace de ce pauvre petit disque, l'un des derniers vrais guitar heros.

Ensuite, l'album étant particulièrement monolithique, c'est la qualité des chansons qui fait la différence. Nous avons deux ballades et des hymnes de stade. Enfin, des chansons qui se veulent hymnes. Ca passe ou ça casse, car le groupe n'est pas encore mature et une petite moitié de titres se montre peu intéressante, à l'image de "Kid Ego" qui sera pourtant le single officiel et classé. Mais l'autre moitié tape dans le mille avec des textes particulièrement salaces ("Teacher's Pet", "Flesh'n'Blood", "Little Girls" qui piétine les plate-bandes de OINGO BOINGO...) et des refrains à brailler.

Dans ce genre, "Wind Me Up" est un joli canon, et ledit "Teacher's Pet" remporte la palme avec sa cowbell infernale. "Mutha", dôté d'une intro destinée à calmer les bouseux et les pisse-froids, tente le choeur d'enfants, et ça marche du feu de dieu. Qui n'a pas voulu, un matin, ne pas aller à l'école ? Un matin, ou une semaine entière... Ou 7 ans, hashtag soupir. Bref, dans le gras qui tâche, Extreme se loupe parfois mais globalement atteint sa cible. Mais ce sont surtout les ballades qui se montrent intéressantes à posteriori, car elles donnent un sérieux avant-goût de ce que le groupe est voué à devenir.

"Rock A Bye" est assez inconsistante puisqu'il s'agit de la première chanson comportant uniquement Nuno et Gary : la première partie est gnan gnan, mais c'est la seconde qui retient l'attention, véritable hommage aux passages instrumentaux de QUEEN. C'est Nuno en solo, une guitare et plusieurs synthés, et au moins on sait à qui on a affaire : au boss, au grand manitou, à la grosse légume, au chef, au casqué.

"Watching Waiting", bien que très loin d'être parfaite, synthétise cependant le mieux la générosité mélodique et la grandiloquence dont Extreme veut se revendiquer, sans pour le moment en avoir les moyens : choeurs de refrains à la BEATLES, guitare lyrique, mélodies dans tous les coins. Si pour ce premier album on préfère les chansons bêtes et pas méchantes qui font dung dung dung, cette façon de développer 6 minutes de ballade à la fois saccharinée et un poil progressive aux entournures laisse présager du meilleur. En serait-on restés là que ce premier album aurait été une comète sympathique, démonstratrice de talents fous mais vouée à disparaître comme pratiquement tous ses congénères aux cheveux blond filasse. Mais Extreme était bien plus que ça...

PS : Il est incroyable que le titre "Play With Me", par ailleurs pas terrible, ait été celui non retenu et donc retiré du pressage LP japonais. En effet, non seulement le groupe a toujours connu un succès phénoménal au Japon, mais s'il y a un titre typique des goûts nippons en matière de metal, c'était bien celui-ci !

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- Gary Cherone (chant, choeurs)
- Nuno Bettencourt (guitare, claviers, percussions, choeurs)
- Pat Badger (basse, choeurs)
- Paul Geary (batterie, choeurs)
- Rapheal May (harmonica)
- The Lollipop Kids (choeurs)


1. Little Girls
2. Wind Me Up
3. Kid Ego
4. Watching, Waiting
5. Mutha (don't Wanna Go To School Today)
6. Teacher's Pet
7. Big Boys Don't Cry
8. Smoke Signals
9. Flesh 'n' Blood
10. Rock A Bye Bye
11. Play With Me



             



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