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1989 Extreme
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2008 Saudades De Rock
2023 Six

EXTREME - Saudades De Rock (2008)
Par BAKER le 18 Novembre 2018          Consultée 1272 fois

Le retour d'EXTREME à la musique n'a pas été, il faut être honnête, de tout premier plan. Bien que pouvant s'asseoir sur le solide trône de deux albums cultes et adulés, Saudades de Rock n'a pas connu l'engouement, la ferveur hystérique accompagnant Porno et III Sides ; les concerts suivants n'engageant pas à un avenir éblouissant, d'autant que le groupe s'est ensuite contenté de vivre sur ses acquis avec une seconde tournée uniquement basée sur Porno. Depuis, le groupe n'a d'ailleurs pas fait grand-chose et fin 2018, le prochain EXTREME, bien que sur les rails, se fait toujours attendre. Mais d'où provient cette déception et ne peut-on pas revenir sur cet album à part en mettant de côté les attentes, les espérances ?

Car à bien y regarder, si Saudades (terme strictement portugais signifiant ni la nostalgie, ni la tristesse, mais autre chose de plus profond entre les deux) n'a pas la force pugnace de Porno ni la créativité canalisée de III Sides, il n'en reste pas moins truffé de bonnes choses. Créativité canalisée, voilà où se situe certainement le souci, car le moins qu'on puisse dire est que sur Saudades elle part en toupie. Country rock, power pop, funk rock, les styles visités sont plus nombreux qu'avant, les sonorités moins identitaires, plus diversifiées, avec plus ou moins de bonheur. Pourtant, le disque part sur une fausse piste : avec son riff immense, ses choeurs et son rythme qui nous ramène tout droit en 1990, "Star" est un pur classique EXTREME-iste comme seuls Nuno et Gary peuvent en pondre.

Dès le second titre, tout change, et si quelques détails permettent de s'accrocher aux branches (les solos, la voix de Gary notamment), le style n'est plus le même. Il y a beaucoup de funk, il y a du hard rock, mais ce n'est plus funk metal du tout, il y a une dimension rock alternatif très présente, dans le son un peu rugueux (et un poil creux, la production est assez décevante) et dans l'approche des riffs. Le groupe ne se contente pas de vivre sur ses acquis, mais va fureter dans tous les domaines : la country rock (!) rigolote et techniquement médusante de "Take Us Alive", la power ballad de "Last Hour" qui débute comme du MUSE et permet à Gary de délivrer une prestation poignante (la chanson aurait d'ailleurs mérité une production digne de III Sides), le final sobre et folk, presque KNOPFLERien (petit et grand frangins réunis), autant de choses qu'on n'aurait jamais attendu d'EXTREME. Et plutôt réussies.

Le groupe se permet même en étendant son style d'écrire de très bons titres à nuls autres pareils : "Learn to Love" au chant un peu limite mais très mélodique et intéressant - et pour les vieux fans, avec un pont unison basse/guitare à la "Cupid's Dead"), "Interface" qui est un copier coller de la chanson déjà écrite par Nuno pour le projet DRAMAGODS mais avec Gary au chant - ce qui fait toute la différence, et puis ce petit bijou qu'est "Ghost", power pop au piano QUEENien qui est un modèle de construction. L'arrivée de la caisse claire en fin de course est une exaltante délivrance ! Deux titres auraient pu être sauvés par un coup de ciseau : "Comfortably Dumb" (aux accents Waiting for the Punchline) et un "Run" rappelant que Nuno est pote avec Dweezil ZAPPA.

Malheureusement, outre le fait qu'il manque donc un petit quelque chose à la production (ça n'a rien à voir avec le petit nouveau à la batterie, qui se débrouille fort bien), quatre chansons ruinent les efforts : "Flowerman" entre alt rock et j-rock creux, "King of the Ladies" chanté par Nuno qui veut faire salace (pfffft), "Slide" sous-sous-RED HOT et "Sunrise" interminable. Ca n'a pas l'air comme ça, quatre chansons sur treize, mais leur agencement nuit gravement à l'intégrité du disque. Elles sont plus que tout le sujet de la déception, aggravée par la présence en bonus track d'une démo purement funk metal de 1985 et qui est si vivante, si addictive, qu'on en vient à regretter qu'il n'y ait pas plus de "Star" sur ce Saudades, alors que justement ce n'était pas son propos.

Demi-teintes donc que ce retour, mais avec beaucoup d'éléments prometteurs. On pourrait croire que l'alchimie d'écriture a disparu, elle s'est plutôt émancipée. Dix ans déjà, à l'heure qu'il est du jour d'aujourd'hui de maintenant présentement, que ce disque est sorti, orphelin, suppliant qu'on ne ne laisse pas tout seul, il fait rien qu'à bouffer les Craven A et fumer les chocolats. On attend, patiemment. Gary et Nuno écrivent, comme un vieux couple, dans un studio de Boston, note après note, et qui sait quelles surprises ils peuvent encore nous réserver. La voix est toujours là, les doigts en or aussi, à la magie d'opérer désormais.

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- Gary Cherone (chant)
- Nuno Bettencourt (chant, guitare, choeurs, claviers)
- Pat Badger (basse, choeurs)
- Kevin Figueiredo (batterie, percussions)


1. Star
2. Comfortably Dumb
3. Learn To Love
4. Take Us Alive
5. Run
6. Last Hour
7. Flower Man
8. King Of The Ladies
9. Ghost
10. Slide
11. Interface
12. Sunrise
13. Peace (saudade)
- bonus Track
14. Americocaine (1985 Demo)



             



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