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HAIR / FUNK METAL  |  STUDIO

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EXTREME - Pornograffitti (1990)
Par BAKER le 14 Septembre 2018          Consultée 2440 fois

On parle souvent de l'énergie du désespoir. Pour le hair metal, EXTREME fut le dernier cri de rage et d'audace d'un style voué à une disparition rapide. Leur premier album était rempli de promesses, techniques surtout, mais rien ne laissait présager la tornade qu'allait devenir Porno. Album concept devenu très rapidement indispensable via le bouche à oreilles, et paradoxalement porté par un single monstrueusement hors du temps, Pornograffitti est l'explosion à grande échelle d'un groupe qui a décidé de se donner tous les moyens de réussir.

Même si l'on doit toujours rendre grâce à la section rythmique, raide mais solide (avec un Pat Badger qui sur ce disque fait preuve d'un talent souvent sous-estimé), c'est toujours le duo Cherone / Bettencourt qui rallie tous les suffrages. Le premier est plus à l'aise qu'un an auparavant, empruntant autant à Freddie MERCURY qu'à Roger DALTREY, et réussissant à transposer en studio la folie qui l'anime à chaque concert. Mais ce n'est rien comparé à la révélation Bettencourt : de talent à suivre, il devient ici leader incontestable et fait preuve d'une insolence technique et créative hors du commun.

En solo, il a peaufiné ce qui le caractérise le plus : la précision. Métronome vivant, il fait parfaitement ressortir chaque note, y compris en accords (ce qui est le plus dur à faire), et se permet d'ailleurs une reprise du "Vol du Bourdon" de RIMSKY-KORSAKOV renvoyant MALMSTEEN chez mémé. Mais c'est surtout en riffs, funky et gras, qu'il est impérial : les déliés sont magiques, la main glisse sur le manche avec une facilité écoeurrante, il est la parfaite synthèse entre VAN HALEN et PRINCE. Le son de guitare est grassouillet comme un pourceau, mais ce n'est pas un artifice derrière lequel il se cache : après tout, l'un des highlights incontestables de cet album est le petit pont funky en son clair sur "Pornograffitti" : entre Nile RODGERS et les RED HOT, mais en mieux.

Nuno règne sur ce disque comme euh... (insérer ici la réponse la moins caduque) sur les Sept Couronnes, mais si ce disque a eu autant de succès, c'est aussi grâce à des chansons devenues rapidement des tubes : l'intro "Decadence Dance" au riff terrifiant, "Lil' Jack Horny" génial et rehaussé par des cuivres fantastiques, un groove infectieux sur "Get The Funk Out", et puis donc "Porno", une chanson ouvertement scandaleuse et qui ferait headbanguer un mort. Quant à son côté sobre, il faut rappeler qu'au delà du succès colossal de "More Than Words", ballade uniquement acoustique guitare seule + 2 voix (une performance incroyable pendant cette période légèrement pré-MTV Unplugged !), le côté un peu gnangnan de la chanson peut être oublié au profit du travail d'orfèvre sur la guitare.

Avec les années, il est vrai que ce disque a souffert de titres un peu moins réussis ; en cause avant tout le son de piano abominable qui renvoie SAVATAGE au rang de récital LANG LANG. Quelques riffs se montrent un peu moins bons que les autres ("It's a Monster", "Suzy", "He-Man") mais il faut dire que la compétition est ravageuse - et que le groupe y met quand même tout son coeur. La ballade jazzy "When I First Kissed You" souffre terriblement de la production, et quand je dis terriblement, c'est à ne plus savoir où se mettre. Des passages "à vide" (le vide étant une notion subjective) qui ne supportent plus trop le poids des années.

Mais quand arrive le titre final, "Song For Love", tout est pardonné. Intense, belle, généreuse, audacieuse et naïve dans le sens le plus pur du terme, cette chanson est alors la quintessence d'Extreme. Oh certes il y a bien plus de synthétiseurs que de guitares (encore que ce solo... quelle gifle), mais cette chanson possède quelque chose, une âme, une pureté, elle parle de partage, de rédemption, d'harmonie. BEATLES meets QUEEN meets... EXTREME. Une fin d'album qui fera vomir certains de par sa haute teneur en bonnes ondes, et qui ravira d'autres, la bouche en coeur.

Curieusement, "Hole Hearted", qui fait désormais partie de tous les pressages existants, était une face B, donc ne faisant pas partie du concept. Mais quelle bon dieu de face B ! C'est un pur chef-d'oeuvre dans son genre. La fluidité de la guitare (mais quelle maîtrise !), les choeurs, le tempo addictif, tout est réuni dans ce titre pour faire un carton - et carton il fera ! Alors certes, avec l'âge Pornograffitti a un tout petit peu vieilli. Un tout petit peu. Moins que nous. Mais il aura marqué durablement autant un genre, un instrument, une époque. Un succès qui prendra EXTREME de court, d'autant plus que "Hole Hearted", face B donc et encore acoustique, qui se classe en haut des charts, ça ne leur a pas forcément fait plus plaisir que ça. Mais ceci est une autre facette de l'histoire, une des trois existantes.

Note finale : 4,5

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- Gary Cherone (chant, choeurs)
- Nuno Bettencourt (guitare, claviers, chant, choeurs)
- Pat Badger (basse, choeurs)
- Paul Geary (batterie, percussions)
- Dweezil Zappa (guitare)
- Barbara Glynn (guest)
- Pat Travers (guest)
- Jeanne Moultrie (guest)
- Rick August (guitare)
- Lil' Jack Horny Section (cuivres)


1. Decadence Dance
2. Lil' Jack Horny
3. When I'm President
4. Get The Funk Out
5. More Than Words
6. Money (in God We Trust)
7. It('s A Monster)
8. Pornograffitti
9. When I First Kissed You
10. Suzy (wants Her All Day What ?)
11. He-man Woman Hater
12. Song For Love
- bonus Track Sauf Vinyl Et Premier Pressage
13. Hole Hearted



             



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