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- Style : Roddy Woomble , Séan Mccann , Bap Kennedy , Alistair Ogilvy
- Membre : Oysterband

Ray COOPER - Between The Golden Age & The Promised Land (2018)
Par BAKER le 25 Août 2018          Consultée 1714 fois

Un troubadour n'a pas de frontières. Il erre de contrée en région, de royaume en province, pour conter ses histoires. Ray Cooper est un troubadour à n'en point douter. Anglais exilé en Suède, il se considère comme apatride et parcourt le monde (pas encore la France, messieurs les promoteurs à vous de jouer) pour faire des spectacles "seul en scène" dans la grande tradition folk. Techniquement, l'homme possède un solide bagage. Outre une voix claire et pas trop maniérée, il s'accompagne à la guitare, piano, harmonica, violoncelle et grosse caisse. Une pluridisciplinarité qui lui permet le luxe de faire des albums studios seul, sans absolument aucune aide extérieure.

D'où linéarité musicale et ennui ? Non ! Car justement, au gré des thèmes, il adapte les orchestrations, et si l'on peut le catégoriser en tant qu'artiste de folk pure, quasiment aucun titre ici présent n'est du style "guitare folk / voix", il rajoute toujours un, deux ou trois instruments donnant aux chansons l'épaisseur désirée. Quels thèmes ? Pour cette fois, il joue la carte de la nostalgie, et tout est dans le titre : l' "âge d'or", qui peut être celui d'une personne ou d'un pays justement, et la "terre promise" qui peut être interprétée de tant de façons différentes. Ce sera le petit souci du disque : si notre homme est d'un naturel jovial, cette cuvée 2018 n'incite pas trop à la gaudriole.

En revanche, maîtrisant son art et alègeant son propos avec moults références de mélodies traditionnelles (certaines bien velues), Ray Cooper vous fait voyager à moindres frais tout en faisant réfléchir. Débutant par un simpliste mais réjouissant "Drunk on summer" qui narre ses aventures de jeunesse éthyliques (...en France. Ben voyons), puis se permettant de parler des morts de la grande guerre de façon presque optimiste (après tout, avant de mourir, le personnage principal avait 17 ans, trois grammes et un nombre fluctuant de centimètres !), il parle ensuite de choses moins joyeuses, mais, c'est la clef, sans vrai pathos. Pas de trémolos de bazar, c'est le principe même du troubadour : narrer l'histoire au seigneur local sans risquer de se faire étriper (voir l'excellent sketch de Didier GUSTIN sur les messagers !).

Un sens du tragique retenu qui donne lieu à deux excellents titres : "Love & Vengeance", qui après 12 minutes de musique 6-cordiste introduit le piano avec fracas et panache, et qui à travers un storytelling efficace introduit des harmonies plus complexes. Le final, notamment, est presque prog et mériterait largement un traitement avec groupe de rock complet, tout en suffisant déjà à lui-même. Autre réussite assez inattendue : "Adieu Sweet Spanish Ladies", une des deux pures reprises de chants traditionnels (ici chanson à boire maritime de type Assassin's Creed Black Flag / Jack Sparrow / De Kersauzon). Au départ décevante, cette chanson se voit affublée d'un harmonium qui magnifie le tout. Je vous l'ai dit : dans sa simplicité apparente, le garçon sait quoi utiliser, et surtout quand.

Le reste de l'album se laisse écouter très agréablement : du SPRINGSTEEN avec "The Promised Land", du romantisme rigolo sur "Valentine's Day", que l'on pourrait résumer par : "Tiens ! Marc ! Tiens ! ...Sécu !", et qui nous replonge dans l'atmosphère d'un bon film de Rob Reiner. OK, donc dans un VIEUX film de Rob Reiner. "Ocean of Storms" voit Ray sortir la grosse artillerie : le violoncelle, instrument grave, frémissant et évocateur s'il en est (on n'est pas loin d'un Sufjan STEVENS). La musique n'est pas toujours exceptionnelle, mais elle conserve tout du long un côté soigné, relativement écrit, et jamais pesante, jamais donneuse de leçons - croyez-moi, ce n'était pas évident.

Avec ce troisième album solo, Cooper continue donc son exploration du folk en tant que vecteur d'émotions et pas seulement d'espèce de bible musicale intouchable et immuable. S'il ne va pas aussi loin dans l'expérimentation que par exemple Sturgill SIMPSON, il n'en reste pas moins attachant et plus concerné par le plaisir de l'auditorat qu'enchaîné à des préceptes musicaux. Disponible dans un magnifique digipak avec liner notes (beuh et la krizdudisk ? quel punk ce Ray !), voilà un album charmant qui demande surtout à connaître une seconde vie en live, l'opulence (mot un peu fort je l'admets) des arrangements permettant une grande latitude d'adaptation. En deux mots : well done !

Note finale : 3,5/5

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- Ray Cooper (tout)


1. Drunk On Summer
2. The Unknown Soldier Has A Name
3. Little Flame
4. Love & Vengeance
5. Valentine's Day
6. Ocean Of Storms
7. Adieu Sweet Spanish Ladies
8. The Promised Land
9. The Golden Age
10. Wayfaring Stranger



             



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