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- Membre : Dire Straits

David KNOPFLER - Songs For The Siren (2006)
Par BAKER le 17 Mai 2019          Consultée 1272 fois

Dôté d'une pochette étrangement attirante et distribué dans les bacs en tant que world music irlandaise (on a échappé de peu à crossover metal ou musette gabonaise), Songs for the Siren est un album méconnu mais extrêmement intéressant dans la carrière de David KNOPFLER. D'une part parce qu'il sera le dernier avant un hiatus de neuf longues années. Ensuite car loin du fastueux casting de ses deux dernières productions, David revient à un line-up plus resserré : cinq musiciens seulement, dont évidemment le copain Harry Bogdanovs ; mais cette fois icelui est un peu mis de côté et KNOPFLER va sculpter sa dernière oeuvre en binôme avec un nouveau claviériste / programmeur / producteur. C'est la première surprise : le retour des programmations, la moitié des chansons bénéficiant de boucles magnifiquement intégrées dans le folk.

L'autre surprise, c'est l'identité du binôme. Qui aurait parié sur Tony CAREY, le sorcier des synthés dans RAINBOW ? Sur le papier on s'attend à de l'anachronique. Et pourtant, l'alchimie entre les deux musiciens est évidente. L'homme sans qui Derek SHERINIAN ne serait rien se montre ici globalement discret, de bon goût. Il faut dire que les chansons de David sont tout particulièrement lumineuses. Zen. Optimistes et pastorales. De l'intro "Steel Wheels" emplie de plénitude et très bien ambiancée, jusqu'au final tout aussi reposant, KNOPFLER distille un vrai bien-être et CAREY se montre délicat, par petites touches d'orgue, de nappes éthérées, et donc de boucles souvent légères, jamais hors de propos.

L'album se montre donc bien plus léger que ses quatre prédécesseurs, ce même si Ship of Dreams allait déjà vers un propos moins sombre que The Giver. On se retrouve ainsi avec un énorme milieu de disque qui n'est pas un ventre mou, pas du tout, puisque très agréable, mais qui se montre uniformément souriant et apaisant. Ne paniquez pas ! Aucun ennui à l'horizon. Si on a quelques anecdotitres, ils n'enrayent pas la machine, et parfois se montrent d'une classe folle. De l'harmonica sur "Sophie's Song", des marimbas à la, hum, Love over Gold (désolé) sur la plus tangente "One Thing Leads...", le solo de saxophone presque clarinetté (néologisme bonjour) sur "Razor Moon", et surtout, "Somebody Kind", prenante de A à Z avec son pont saxuel en mineur, sa bonne humeur fringante, et son ambiance si Local Hero que la simple coïncidence est impossible.

Mais là où Siren se montre décidément un album pas comme les autres, c'est lorsque David laisse exploser son côté sombre. La géniale "Fire Down Below" montre le duo KNOPFLER / CAREY en pleine expérience tétrapsychique, avec une rythmique indus d'une lourdeur de panzer, une production foisonnante et des claquements de guitare wah-wah absolument fantastiques. L'intensité est prédominante, le texte clair et précis (foufoune needs bâton), on change totalement de cap. Le summum est atteint sur "Drowning Pool" : un peu moins excellente, elle possède en revanche une prod hallucinante à base de programmations agressives et, tenez-vous bien, d'énormes guitares saturées ! Elles sont reléguées dans le fond et n'empêchent pas la chanson d'être parfois aérienne, mais elles sont là. Et ça fait plaisir.

Avec "The Love of Your Life" pour calmer le jeu à travers son chant vocodé (ou autre "processing device" curieux et vaudou) et ses harmonies à la "No Quarter", David KNOPFLER revient à "The Girl and the Paperboy" de son premier album, et la boucle de se boucler : après vingt ans de pérégrinations, et une sérieuse remise en question, le petit frère tente, ose, brave, là où Mark KNOPFLER commence à doucement se pépériser. Alors oui, quelques chansons sont parfois faciles, oui, le chant commence un peu à dérailler, mais ce disque est une belle preuve de santé artistique, et j'irai même jusqu'à affirmer qu'il s'agit d'une des meilleures portes d'entrée à l'univers complexe de David.

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   BAKER

 
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- David Knopfler (chant, guitare, piano)
- Tony Carey (claviers, prog, guitare, basse)
- Harry Bogdanovs (guitare)
- Geoff Dugmore (batterie, percussions)
- Johnny Moeller (saxophone)


1. Steel Wheels
2. Fire Down Below
3. Sophie's Song
4. Somebody Kind
5. Washing Horses In Eden
6. Razor Moon
7. Accidents Don't Just Happen
8. One Thing Leads To Another
9. Drowning Pool
10. The Love Of Your Life
11. Smile And Say Okay



             



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