DMX a réussi avec Grand Champ à faire ce sur quoi il butait depuis le début : un album comportant des titres dédiés à la fête, tout ceci en gardant une cohésion tout le long du projet. Aucun doute, cela classe cet album comme pièce la plus aboutie de la carrière du rappeur. Pour ce qui est de la suite, on se retrouve avec un Year of the dog again bien présomptueux. DMX a acquis une confiance certaine, ayant enchaîné les tops de vente avec des productions plutôt bancales.

Le rappeur n'est plus que l'image de lui-même, il n'arrive plus à convaincre. Il enchaîne les bavures judiciaires, passant la moitié de son temps en prison, l'autre moitié à trouver comment y retourner. Plus qu'une image marketing, cette attitude reflète l'impact qu'à eu l'industrie musicale sur le rappeur, l'un des artistes à en payer le prix. Quand il scande "Lord Give Me a Sign" dans le titre clôturant le projet, la sincérité est palpable alors que le reste de l'album en manque cruellement. Si le rappeur a réussi à préserver sa voix durant toutes ses années, comme il le démontre dans "We in Here", les efforts de composition ne sont pas loin d'être inexistants ici. Il se contente de contacter des producteurs ayant le vent en poupe tels que SWIZZ BEATZ, sans renouveler aucunement la patte artistique.

Les titres sont plus proches du médiocre que du mauvais, comme dans "I run shit" qui a vraiment du mal à nous faire rester jusqu'au bout des 3 minutes. Et c'est pareil sur pas mal de morceaux, notamment "Wrong or Right", qui vit dans l'ombre des productions réussies que DMX nous proposait autrefois, ou même "Walk Theses Dogs" qui se révèle assez insipide. "Give 'em what they want" aurait pu être une excellente production s'il n'arborait pas cette instrumentation assez irritante pour l'auditeur. Même les ballades sont moins bien écrites qu'auparavant. Visez un peu ces "Goodbye" et "Life be my song" à mille lieues du "The Rain" qu'il a su nous proposer jadis.

Si l'on doit trouver quelques morceaux qui tirent leur épingle du jeu, je dirais "Blown Away" où DMX invite la chanteuse JANYCE pour créer une balade dans laquelle il confesse tous ses péchés, logique pour un DMX qui donne une place fort importante à la religion dans ses productions. "Dog Love", sans être une réussite transcendante, se montre appréciable, comme "Baby Motha" qui dispose d'une mélodie entraînante servie à la production par l'excellent SWIZZ BEATZ. L'apparition de Busta RHYMES dans "Come Thru" fait du bien à un DMX qui peine à convaincre.

DMX a subi plusieurs échecs durant sa carrière, il est probable que celui-ci soit le pire. Un album réellement bancal, à tel point que très peu de personnes le remettront dans leur lecteur cd, il va être oublié aussi vite qu'il est apparu.