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Paul BUTTERFIELD BLUES BAND - East West (1966)
Par ERWIN le 9 Octobre 2018          Consultée 1423 fois

Nous sommes en 66 et grace à un premier album ayant débuté la révolution des mentalités, les membres du PAUL BUTTERFIELD BLUES BAND sont devenus du jour au lendemain les tenants du blues rock américains. Alors, puisque c'est la fête à sweet home Chicago, les gars remettent le couvert le plus rapidement possible. De saines évolutions sont au programme, BISHOP commence à sortir de son complexe face à BLOOMFIELD et impose sa marque sur plusieurs solos. Ce deuxième opus est probablement plus roots que le premier, qui répondait aux standards du blues très rock de Chicago. Le tempo va ralentir, les solos s'enchaînent comme autant de perles sur un collier de Janis JOPLIN. C'est notamment dans les portions instrumentales que le groupe va aujourd'hui se tailler une part de lion !

"Oubli"-?- majeur du premier album consacré aux géants de Chicago, les gars reprennent "Walkin blues" pour débuter l'album un standard de Robert JOHNSON... D'un coup, nous voici revenus sur les lieux du delta du Mississippi, le pays des serments et du roots. L'harmonica et la gratte sont immédiatement au centre des débats, et le résultat est étonnant de maîtrise. A tout seigneur tout honneur, leur mentor Muddy WATERS est bien sur de la partie avec "Two Trains Running", dans un traitement toujours finalement plus rock que blues. Un titre sympa, les solos de Mike déchirent là encore, et on sent le second guitariste Elvin BISHOP qui commence à pointer le bout du nez avec un talent consommé.

Plusieurs titres traditionnels sont de la partie, l'ambiance est vraiment à la tradition. Bien smooth "I Got A Ming To Give Up Livin'" impose un écrin de choix pour les interventions incessantes de Mike BLOOMFIELD. "All the se blues" est plus proche d'un répertoire Doowop que réellement blues, l'ambiance est d'un coup plus détendu, mais l'harmonica de Paul se charge de diversifier le propos avec une verve redoutable. "Never say no" propose une atmosphère très très smooth et profondément traditionnelle, un orgue d'église vient même renfoncer dette impression de sud profond.

Un piano presque boogie participe à "Get of my life Woman", c'est la première fois, mais c'est aussi une composition d'Allen TOUSSAINT. Nous voilà définitivement dans le sud ! Après le Mississippi, la Louisiane ! Plus surprenante la présence d'un titre de Michael Nesmith, le leader musical des MONKEES – mais oui souvenez-vous, le gars au bonnet qui tenait à tout prix à être considéré comme un musicien au sein du groupe riva des BEATLES américains - . Voila un grand écart qu'il est beau, d'un coté, les purs de dur du blues, incorruptibles et intransigeants, de l'autre un groupe préfabriqué de toutes pièces, oeuvrant dans la pop la plus débonnaire. Ce qui est drôle, c'est qu'on reconnaît la patte de Nesmith !

Nous arrivons au plat de résistance : les instrumentaux ! "Work song", standard du hard bop de Nat ADDERLEY, sort du répertoire et permet à Michael de briller de mille feux. Je confirme mes propos précédents. Personne n'approche ce diable de BLOOMFIELD en 66... Vous pouvez aligner CLAPTON et HENDRIX... Vous ne me convaincrez pas ! Alors oui, bien sur, l'insomniaque Michael était tellement modeste et toujours prêt à se glisser dans l'ombre que forcément, face aux flashy concurrents précités, la comparaison n'est pas à son avantage. Mais écoutez ces solos de dingue  et comparez la concurrence à cette époque ! Même Paul a du mal à le tenir avec son harmonica magique.

"East West" est le grand moment du disque, un rythme léger, une basse véloce, et un BLOOMFIELD qui prend le pouvoir comme un beau diable. Des consonances orientales s'immiscent dans le titre, qui est reconnu pour être le premier morceau d'acid rock de l'histoire...Des légions de fans et de musiciens vont se faufiler dans l'ouverture ici créée par le PAUL BUTTERFIELD BLUES BAND. Les digressions sont presque free par instant. Voila une jam essentielle pour l'histoire de la musique populaire. Les musiciens sont heureux et se complètent remarquablement. Un pour instant de jouissance ! Elvin et Michael se répondent du tac au tac. Une merveille du psychédélique ! Certains licks ont du ici passer l'oreille d'un certain Jimmy Page …

Ce nouvel album est tout aussi bon que le premier, tout en étant très différent. Les jeunes gens imposent peu à peu leur marque sur le blues idolâtré de leurs aînés et prennent leur envol. Le talent est incontestable, le son moderne et original. Une foule de groupes vont se ruer sur ce son et cet état d'esprit ! Michael BLOOMFIELD a définitivement posé sa pierre à l'édification de la grande cathédrale de la guitare rock. Mais cet album sera sa dernière contribution au groupe. La suite s'annonce passionnante non ?

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   ERWIN

 
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- Paul Butterfield (chant-harmonica)
- Michael Bloomfield (guitare)
- Elvin Bishop (guitare)
- Mark Naftalin (claviers)
- Jerome Arnold (basse)
- Billy Davenport (batterie)


1. Walkin Blues
2. Get Out Of My Life, Woman
3. I Got A Mind To Give Up Living
4. All Theses Blues
5. Work Song
6. Mary, Mary
7. Two Trains Running
8. Never Say No
9. East West



             



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