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Paul BUTTERFIELD BLUES BAND - Sometimes I Just Feel Like Smilin (1971)
Par ERWIN le 22 Novembre 2018          Consultée 1502 fois

Nous sommes en 1971 et les années passent et ne se ressemblent vraiment pas pour Paul BUTTERFIELD. Natif des milieux favorisés de Chicago, l'artiste s'est acoquiné avec les légendes blacks du blues de Muddy WATERS à LITTLE WALTER, a monté le premier vrai blues band blanc en compagnie de Mike BLOOMFIELD et d'Elvin BISHOP, puis peu à peu s'est engagé dans la voie du rythm'n'blues suite au départ des deux guitaristes, et a joué à Woodstock. Alors, sans doute cette pochette en plein milieu de la nature représente-t-elle une envie de liberté, de grands espaces chez notre artiste très urbain. En tout cas, nul doute à avoir en posant l'oreille sur le microsillon, même si la musique a changé, son honnêteté ne saurait être remise en doute. Peu de groupes peuvent se prévaloir d'un tel titre de gloire !

Autour de Paulo, les têtes ont encore un peu changé, et c'est Ralph Walsh qu'on retrouve cette fois à la six cordes, mais vous allez voir que les cuivres de David Sanborn et de Gene Dinwindie sont carrément au centre des débats !

En effet, "Play On" introduit l'opus de manière non équivoque : tout ça risque d'être très fonky ! Les cuivres envahissent l'espace avec une vraie énergie, impossible de ne pas taper du pied là-dessus, c'est excellent et sans la moindre prise de tête ! "Little Piece Of Dying" est un mid tempo qui oscille entre toutes les influences ayant conduit Paul jusqu'à cet album. Une base blues, mais un chant et des choeurs très souls, parfois même gospels, on signale le solo de guitare - il y en aura peu - de Walsh. Nous sommes certes en présence d'un honnête musicien, mais fort lointain cousin des deux monstres sacrés cités plus haut.

Il y a d'ailleurs de l'instrumental qui swingue dans l'air ! Le déroutant "Song For Lee" débute comme un feu d'artifice jazzy funk du début des seventies avec son orgue ondulant, voyez plutôt ces percussions soul et ce rythme funky de première bourre. C'est dansant et plutôt fiévreux, finalement festif, très sympa à entendre ! Les sax s'envolent, l'ambiance est au défoulement de l'âme. Plus loin, la superbe "Nightchild" œuvre à nouveau dans un registre soul évident, seule le vibrant et toujours volubile harmonica de Paul se rappelle au bon souvenir du blues roots des débuts.

Pour continuer dans cette logique, "Trainman" pioche quasiment dans une couleur gospel avec des vocalises dignes d'une chorale de Harlem. Les cuivres ne sont pas en reste alors que Gene Dinwindie s'égosille tel le pasteur baptiste qu'il ne sera jamais ! "1000 Ways" est, lui, un blues très rythm'n'blues que le bassiste Rod Hicks chante de manière assez personnelle. D'ailleurs, si vous écoutez un titre des deux premiers albums, vous ne vous douterez jamais qu'il s'agit du même groupe.

Finalement, seuls deux titres de cette galette sont résolument bluesy. "Drowned In My Own Tears" nous replonge magnifiquement dans la grande tradition des blues songs qui firent la réputation de Chicago. Paul y est magnifique d'aisance. Sanborn propose un solo virtuose. Certes, les amateurs de gratte pourront déplorer l'absence d'une intervention scintillante, mais le résultat n'en est pas moins magique. Enfin, "Blind Leading The Blind" trimballe un esprit presque southern, les culs terreux sont de retour, ouais, ça sonne redneck et c'est bon ! Le bridge rock groove à donf et Paul mène tout son petit monde avec un entrain évident et une vraie maestria, d'autant que les paroles sont vraiment sympas.

Ce dernier album tient remarquablement la route, mais il sera le dernier du légendaire PAUL BUTTERFIELD BLUES BAND, le groupe à avoir pavé la voie pour tous les autres en matière de blues. Reconnaissons sans plus d'ambages que sa postérité est peu conforme à ce qu'elle devrait être ! Le destin tragique de ses principaux membres n'a rien changé à l'affaire, Paul et Mike sont six pieds sous terre, et méconnus depuis belle lurette ! Leur œuvre perdure grâce à cette petite discographie, le premier, leader du P.B.B.B., va tenter de rebondir une première fois avec son BETTER DAYS, alors que le destin du flamboyant guitariste vous sera conté avec son groupe ELECTRIC FLAG. Une pièce d'histoire que ce P.B.B.B. décidément ! Ecoutez-les tous !

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   ERWIN

 
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- Paul Butterfield (chant-harmonica)
- Rod Hicks (basse)
- Palph Walsh (guitare)
- Daid Sanborn (saxophone)
- Gene Dinwindie (saxophone)


1. Play On
2. 1000 Ways
3. Pretty Woman
4. Little Piece Of Dying
5. Song For Lee
6. Trainman
7. Night Child
8. Drwoned In My Own Tears
9. Blind Leading The Blind



             



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