Recherche avancée       Liste groupes



      
NEW-WAVE  |  STUDIO

Commentaires (3)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


PREFAB SPROUT - Jordan The Comeback (1990)
Par JESTERS TEAR le 29 Novembre 2018          Consultée 1383 fois

Ceux qui ont lu mes chroniques précédentes des albums de PREFAB SPROUT (baissez les mains, bande de fayots) savent que ce que je considère comme le plus gros défaut du groupe est l’ennui qui finit toujours par s’installer à l’écoute de l’album entier, le style bien que superbe étant trop linéaire sur le long terme.
Du coup, en jetant un coup d’œil sur la liste des titres de cet opus, et en voyant qu’ils sont au nombre de 19, ils prennent peur. Déjà que je rageais comme un client de la Poste sur la longueur dans des albums de 10 chansons, ils s’attendent probablement à la râlerie grand format, façon réunion syndicale !

Et bien que leur peur soit somme toute logique, ils se trompent. Jordan The Comeback, sorti un an après Protest Songs mais deux après From Langley Park To Memphis, dont il est chronologiquement le véritable successeur, montre un énorme progrès par rapport à ce dernier, et j’attends bien longtemps à l’écoute de cet album pour voire poindre l’ennui.

Et pourtant, étant d’un naturel fielleux, je suis à l’affût, je vous le dis. Mais le titre d’ouverture est un morceau pop intelligent et entraînant typique des bons morceaux du groupe, et le fait qu’il soit classique de leur part n’enlève rien à sa qualité. A sa suite, "Wild Horses" est un morceau plus lent mais qui sait retenir l’attention avec son refrain étrange, syncopé (je savais pas que ça pouvait exister quelque chose de lent et de syncopé à la fois, mais ils l’ont fait) et efficace. Les arrangements de "Machine Gun Ibiza" sont à toute épreuve, pour un autre morceau réussi, avant une magnifique ballade, "We Let The Stars Go".

On en est à 4 morceaux, et j’ai toujours rien à redire, mais le Hyde de mon Jekyll ne se décourage pas, et continue de fouiner vicieusement comme une concierge de téléfilm. "Carnival 2000" est géniale, avec ses percussions et ses cuivres festifs que PREFAB SPROUT arrive à marier à son style, ce qui n’était pas évident, et un refrain parfait. Le titre éponyme est une autre réussite, entraînante mais romantique, avec un passage parlé qui fonctionne parfaitement. Les deux morceaux "Jesse James" font suite, toujours sans faute, bénéficiant d’un romantisme superbe aidé par des arrangements inventifs. "Moon Dog" sonne plus moderne mais toujours aussi efficace.

Alors que la commère en moi est sur le point de crever d’inanition, "All The World Loves Lovers" enregistre la première baisse de régime de l’album. Au 10ème titre. Et encore, il est pas mauvais, juste un peu trop classique du groupe, et manquant de relief. "All Boys Believe Anything", mini morceau, relève immédiatement le niveau avec son onirisme subtil, et "Ice Maiden" mêle les voix de Paddy et Wendy de la plus belle des façons pour un morceau beau et audacieux à la fois. "Paris Smith" est un morceau à ambiance typique du groupe mais réussi, avec un beau refrain bien romantique.

C’est sur les 3 morceaux qui suivent que l’ennui finit enfin par nous rattraper. L’ambiance de "The Wedding March" aurait certainement fonctionné si l’on avait pas déjà ingurgité 13 morceaux généralement plus réussis, et pareil pour la ballade "One Of The Broken" au demeurant assez belle mais souffrant avec un "Michael" plus énergique d’être dans une petite suite de morceaux plus moyens, si loin dans l’album. Résultat, même s’ils sont à des lieux d’être mauvais, on décroche un peu. ("ON S’EMMERDE C’EST TROP LONG !" hurle avec une joie féroce mon côté franchouillard, toujours ravi de pouvoir critiquer à l’excès.)

C’est "Scarlet Nigths" qui nous réveille après un mini "Mercy" bien sympathique. Ce morceau très énergique pour le groupe possède la particularité de mettre les guitares en avant comme rarement de leur part, et c’est franchement réussi en plus d’apporter de la variété et du jus. Ce petit coup de fouet nous permet d’apprécier pleinement le morceau final "Doo Wop In Harlem", atmosphérique et plein de beauté avec le mariage des voix sur des mélodies dépouillées mais réussies.

Alors que dire de ce Jordan The Comeback à part qu’il s’agit d’un petit miracle ? PREFAB SPROUT semble avoir trouvé sur cet opus un équilibre presque parfait. Ses qualités de toujours, à savoir la voix de son leader, les chœurs de Wendy Smith et une ambiance pop synthétique intelligente, sont bien présentes. Mais là où les autres opus avaient souvent du mal à maintenir l’intérêt à cause d’un ensemble trop uniforme ou trop mou (ou les deux), l’inventivité toujours subtile des arrangements (les claviers se font il me semble un peu moins omniprésent, noyant moins le son du groupe et laissant la place à plus d’autres choses) apporte une variété et une qualité presque omniprésente sur un album pourtant très long. Seule la petite baisse de régime que j’ai signalé avec une jubilation malsaine empêche de mettre la note maximale à cet opus.

Il ne se dispute pas moins la place de meilleur album du groupe avec Steve McQueen, et mérite bien son 4 d’excellent disque.

A lire aussi en NEW-WAVE :


MAGAZINE
The Correct Use Of Soap (1980)
Excellent disque mais un peu anodin.




SEATEMPLES
Trópicos (2020)
Chili, entre feu et glace


Marquez et partagez





 
   JESTERS TEAR

 
  N/A



- Paddy Mcaloon (guitare, chant, claviers)
- Martin Mcaloon (basse)
- Neil Conti (batterie)
- Wendy Smith (claviers, chant)


1. Looking For Atlantis
2. Wild Horses
3. Machine Gun Ibiza
4. We Let The Stars Go
5. Carnival 2000
6. Jordan The Comeback
7. Jesse James Symphony
8. Jesse James Bolero
9. Moondog
10. All The World Loves Lovers
11. All Boys Believe Anything
12. The Ice Maiden
13. Paris Smith
14. The Wedding March
15. One Of The Broken
16. Michael
17. Mercy
18. Scarlet Nights
19. Doo Wap In Harlem



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod