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1981 2 Faith
1982 3 Pornography
1984 1 The Top
1985 1 The Head On The Door
1987 1 Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me
1989 2 Disintegration
1992 1 Wish
1996 1 Wild Mood Swings
2000 1 Bloodflowers
2004 1 The Cure
2008 1 4:13 Dream
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1983 1 Japanese Whispers
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The CURE - The Cure (2004)
Par RICHARD le 2 Mai 2020          Consultée 5274 fois

En 2004, à l'image de ces dessins effectués par les neveux et les nièces de Robert Smith et composant la pochette bigarrée du nouvel album, les CURE ont à l'évidence retrouvé une nouvelle jeunesse. Peut-être les avions nous enterrés trop tôt. Il faut dire qu'en ce début d'été, nous les fans, on ne s'attendait pour ainsi dire à rien. On en avait désormais pris notre parti. On savait que Bob le Jardinier en pépère tranquille préférait planter des bulbes dans son jardin à Brighton qu'effectuer d'incessantes tournées et qu'il avait de plus en plus de mal à écrire. L'inspiration semblant se tarir, il fallait occuper autrement le terrain.Depuis le très beau Bloodflowers sorti en 2000, le groupe n'existait qu'à travers des parutions qui faisaient la part belle au bilan. Ainsi sortit une nouvelle compilation de singles avec deux inédits dont le superbe "Cut Here" qui est un émouvant hommage de Smith à Billy McKENZIE le leader des ASSOCIATES. Puis vint en 2003 le plus intéressant Trilogy, un DVD qui captait deux concerts donnés à Berlin et qui démontrait si ceci devait être encore le cas que les CURE sur scène étaient plus que performants.Puis, pour finir, en ce début d'année, Smith nous gratifiait de l'excellent coffret Join The Dots qui regroupait toutes les faces B et inédits de nos Britanniques cultes. C'était bien beau toute cette nostalgie lucrative, mais on restait quand même quelque peu sur notre faim. Mais où est donc alors ce second souffle ?

Cette fraîcheur se ressent d'abord indirectement sur de nombreux groupes qui n'hésitent pas à parler des CURE comme une influence directe dans leur travail. D'INTERPOL à THE RAPTURE, de HOT HOT HEAT à MOGWAI, l'ombre de Smith plane plus ou moins pesamment. Ceci fait grandement plaisir au leader et le remet indubitablement en selle. L'élan pris par les Anglais tient énormément également au producteur de ce douzième album. En effet, c'est Ross ROBINSON producteur de KORN, LIMP BIZKIT entre autres et grand fan de Smith qui va se retrouver derrière les manettes. Il a tanné au maximum le groupe pour que celui-ci accepte de travailler avec lui. Même si Bob reste seul maître à bord du vaisseau CURE, l'Américain par ses méthodes de travail le fera tanguer quelque peu. L'enregistrement doit se faire dans des conditions de prise directe et cette façon de procéder va incontestablement se matérialiser par l'énergie débordante qui irrigue cette galette. Les CURE et c'est l'une des premières fois de leur carrière doivent accepter un regard extérieur. Si Gallup le bassiste est à deux doigts de fracasser son instrument sur ROBINSON, pour les autres membres, cette irruption américaine même si elle surprend fait du bien et a pour résultat de donner à ce jour le dernier album intéressant du combo.

The Cure s'ouvre sur le surprenant et surpuissant "Lost". A côtoyer le monde du nu metal voilà notre Anglais qui pousse les amplis à fond. Ce titre dénote du spleen habituel par ce tourbillon de guitares agressives et surtout par la voix de Smith qui est ici tout bonnement phénoménale. Jamais la rage et le désespoir n'ont été aussi palpables que lorsqu'il hurle "I Can't Find Myself". Il s'agit sans aucun doute d'un des meilleurs titres de l'histoire du groupe. A bien y réfléchir, la galette aux dessins enfantins présente une forme de synthèse de l'univers des CURE. En effet, Smith joue avec un plaisir non dissimulé avec l'ombre et la lumière. Ce n'est évidemment pas la première fois qu'il pratique cette alternance mais c'est bien sur cet album qu'elle apparaît comme étant la plus aboutie et réussie. Le temps qui passe sans doute, la bouteille (l’expérience, hein, pas l'autre pour Smith cette fois-ci). Le groupe est donc encore capable de nous exposer d'imparable envolée au lyrisme tout électrique. "The Promise" avec ses plus de dix minutes fiévreuses nous transporte plus qu'il nous ennuie. Smith en fan d'ambiances psychédéliques tisse des toiles qui serpentent, soufflant le chaud et le froid. L'inspiration est revenue et le combo n'est pas prêt de la lâcher.

Les CURE nous offre avec ces douze titres pas mal de plaisir coloré. Cet album hétérogène dans ses ambiances demeure néanmoins cohérent car il n'est en rien décousu. Smith déroule avec savoir faire son fil d'Ariane émotionnel. Il continue dans une veine rock avec les catchy "Before Three" et "Us Or Them" où sa voix toujours enfantine fait des petites merveilles. Robert est en colère et les relations de couple sur fond de guitares aiguisées et de basse lourde en prennent littéralement pour leur grade. La patte ROBINSON fait incontestablement sortir les Anglais de leurs gonds et ça leur réussit plutôt pas mal. The Cure est animé par une verve que l'on croyait à jamais diluée dans une mélancolie par trop automatique. Les habitués du combo savent également que les Anglais sous des atours gris sont aussi pop et fleur bleue. Si on peut oublier le carrément NEW ORDER "The End Of The World" quelque peu crispant, on s'attardera plus volontiers sur le léger "[I Don't Know What's Going] On" ou l'efficace et aérien "Taking Off". Pour la petite histoire, ce dernier morceau servira de matrice à la bande originale que Smith composera pour l'excellente série d'animation Chasseurs de Dragons où l'on retrouve toujours avec plaisir les sympathiques GWIZDO et LIAN-CHU. Si les CURE voient momentanément la vie en rose, le naturel revient toutefois vite au galop. Cet album se termine sur l'excellent et émouvant "Going Nowhere". Smith s'il n'a sans doute pas encore trouvé toutes les réponses à ses questions semble comme apaisé et dépouillé du superflus. Superbe épure.

The Cure est sans conteste une très efficace cuvée CURE 2004. Smith et sa bande ont réussi avec cet album solide et varié à prendre un inattendu nouveau départ. Les Anglais comme un remède évident au temps qui passe.

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   (2 chroniques)



- Robert Smith (chant, guitare)
- Simon Gallup (basse)
- Perry Balmonte (guitares)
- Roger O'donnel (synthés)
- Jason Cooper (batterie)


1. Lost
2. Labyrinth
3. Before Three
4. The End Of The World
5. Anniversary
6. Us Or Them
7. Alt.end
8. (i Don't Know What's Going) On
9. Taking Off
10. Never
11. The Promise
12. Going Nowhere



             



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