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GRYPHON - Raindance (1975)
Par MARCO STIVELL le 18 Février 2019          Consultée 909 fois

Nous attaquons donc la deuxième partie de carrière de GRYPHON, celle qui voit leur succès décliner considérablement au point de précipiter le départ de certains membres et, presque aussitôt après, leur séparation. Le bassiste Philip Nestor se retire et laisse sa place à Malcolm "Bennett" Markovitch. Raindance est le premier témoin du changement, et d'abord d'un point de vue qualité.

Enregistré en Cornouailles, aux Sawmills Studios (qui, beaucoup plus tard, accueillent aussi les STONE ROSES, THE VERVE, OASIS, MUSE...), ce disque est un hybride sur le modèle de Midnight Mushrumps. Seulement ici, le morceau long se retrouve à la fin ! Et Richard Harvey compose seul, non seulement celui-ci, mais aussi plusieurs pièces courtes (Raindance marque ainsi le retour aux individualités).

Le fait est qu'en 1975, il est capable du meilleur comme du pire, mais heureusement, le pire est limité et il n'en est pas l'unique responsable. Le titre "Le cambrioleur est dans le mouchoir", de Graeme Taylor pour moitié, est une parenthèse humoristique qui sonne proche de l'esprit fanfare militaire, percussions d'Oberlé à l'avenant, Harvey s'essayant à la clarinette. Le meilleur moment de ce morceau est... le début à la guitare acoustique ! Il est poursuivi par son outro, "Ormolu" de Harvey, récréations pour vents et bruits horlogers, bien loin d'emporter nos faveurs.

"Dont Say Go" est beaucoup trop court. Ca partait pourtant bien ; du flingage de solo de guitare inspiré en règle ! Ok, c'est l'effet "Horizons" de GENESIS, le morceau très court avant le très long. Et puis "Down the Dog", avec son piano électrique funky et son esprit pailleté, mélangé au caractère folk et héroïque du groupe que l'on connaît depuis 1973, bon... Cela présage l'orientation prise pour l'album suivant, au moins.

Le ton surf music de Wallbanger, déjà plus séduisant, met la basse très en avant ainsi que le clavecin d'Harvey. Comme d'habitude, GRYPHON propose des structures diverses, passe allègrement sur "Fontinental Version" d'un son soft rock à un chant très théâtral, celui de Brian Gulland. Le basson nerveux, les flûtes à bec douces, la basse élancée, le synthétiseur fou s'y côtoient avec un certain bonheur. Transitions rudes parfois, mais de quoi convaincre l'amateur de prog.

Plaisir partagé également pour la reprise de "Mother Nature's Son", un des plus beaux titres méconnus de Paul McCARTNEY, avec ou sans les BEATLES. Les cuivres laissent place au basson et aux flûtes, des percussions s'ajoutent, mais il reste une partition de chant (une des rares du disque) fort bien taillée pour Oberlé, avant les errances de l'album suivant.

Parmi les nouveautés, gros attachement pour le morceau-titre, un instrumental d'Harvey qui commence comme du CAMEL et se finit comme du Mike OLDFIELD. Loin de la Renaissance anglaise, cette pièce a quelque chose de tribal, d'incantatoire, de tout simplement génial car très axée sur les claviers. La flûte traversière de Bennett, les arpèges de Taylor contribuent à sa magie.

Harvey est décidément au sommet entre cette "Raindance" et le fameux "(Ein Klein) Heldenleben", référence au poème symphonique de Richard STRAUSS, dont la longueur atteint 16 minutes. Seize minutes brillantes, avec bien sûr les thèmes royaux et médiévaux traditionnels, mais aussi quelques escapades funk/disco (rien à redire pour le coup !), en Europe de l'Est (l'intro brumeuse au basson), pour se finir en hymne religieux, oui mais avec du Mellotron et une guitare franchement lyrique.

Passionnant de bout en bout, ce nouveau chef-d'oeuvre pour GRYPHON souffre quelque peu d'arriver après "Midnight Mushrumps", le morceau, et bien sûr les longues pièces de Red Queen to Gryphon Three, ce qui lui laisse moins d'impact. En revanche, il en a encore plus si on le considère par rapport à la suite !

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Gulland (basson, chant, choeurs)
- Graeme Taylor (guitares, choeurs)
- Richard Harvey (pianos, orgue, synthétiseurs, flûtes à bec)
- Malcolm (bennett markovich )
- David Oberlé (batterie, chant, percussions)


1. Down The Dog
2. Raindance
3. Mother Nature's Son
4. Le Cambrioleur Est Dans Le Mouchoir
5. Ormolu
6. Fontinental Version
7. Wallbanger
8. Don't Say Go
9. (ein Klein) Heldenleben



             



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