Voilà la preuve si il en fallait une que THE SOUNDTRACK OF OUR LIVES était un groupe d'originaux: En 2012 son chanteur et fondateur Ebbot LUNDBERG déclare que leur album à venir sera leur dernier, car il avait prédit dès le début de l'aventure que le groupe s'arrêterait en 2012 à leur sommet. Une décision d'autant plus surprenante que leur précédent album Communion avait reçu une bonne réception critique et de bonnes ventes. Il faut du courage pour décider de tout arrêter quand le vent tourne en votre faveur, mais je ne peux qu'applaudir ce choix. En guise d'au revoir ils sortirent un dernier album joliment intitulé Throw It To The Universe, et qui me conforte dans l'idée qu'ils ont pris la bonne décision. Petite explication:

Cet album est le plus atypique du groupe. Ils s'y éloignent de leur son habituel en accentuant plutôt l'aspect psychédélique de leur musique. Sans retomber dans les longues jams de leurs débuts ils s'inspirent plutôt des PINK FLOYD période Piper at the Gates of Dawn mais surtout des FLAMING LIPS pour le côté psychédélique pop. Un disque très hippie dans l'âme qui voit le retour sur trois morceaux du guitariste Björn OLSSON, autre membre fondateur du groupe. Plus apaisé et moins rock, on y ressent toujours l'influence du Tommy des WHO avec ces guitares claires qui mélangent acoustiques et électriques. Dommage qu'ils ne se soient pas inspirés de Townsend pour les paroles: psychédélisme oblige elles sont encore plus métaphysique qu'à l'habitude, pour ne pas dire complètement idiotes - oui, “Busy Land”, c'est à toi que je pense, avec ton histoire de nain perdu dans une forêt-. TSOOL n'a jamais été un groupe à paroles, certes, mais pour le coup la musique non plus ne suit pas les standards auxquels ils nous ont habitués.

Les meilleurs moments du disque, à savoir la chanson-titre , la mélancolique “Freeride” et “What's Your Story” qui commence sur une valse et évolue sur du rock, auraient été considérés sur leurs précédents albums comme les moments les plus faibles du disque. Que dire alors des morceaux restants ? Si on veut rester simple, c'est mollasson. A l'écoute de “Where's the Rock ?” par exemple, on lutte pour retenir un bâillement poli. On y retrouve la fadeur du deuxième album du groupe, que je ne porte pas particulièrement dans mon cœur, vous l'aurez compris à la note que je lui ai attribué. Comme toujours chez nos suédois ce ne sont pas les idées qui manquent, mais leur application laisse à désirer, ce qui est bien dommage car la production est toujours aussi impeccable et met vraiment l'instrumentation enchevêtré des morceaux.

The Soundtrack of our Lives aura jusqu'au bout fait les choses à sa manière. Connaissant l'habitude du groupe pour les albums surchargés on aurait pu s'attendre à double, voire même à un triple-album regorgeant de chansons pour leur dernier tour de scène, mais au lieu de ça ils nous offrent l'album le plus court de leur carrière, et certainement leur plus intimiste. Peu importe, au final, que cet au revoir ne soit à la hauteur des attentes: c'est le panache du geste qui compte et qui conclut en beauté leur carrière.