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- Style + Membre : Soldat Louis

Renaud DETRESSAN - Carré Noir (1985)
Par MARCO STIVELL le 15 Septembre 2019          Consultée 1055 fois

Troisième et dernier album en solo avant longtemps ! Carré Noir est clairement imprégné de son époque, beaucoup plus que les deux premiers opus de Renaud DETRESSAN. Les vagues de synthés et percussions programmées se superposent aux guitares, à la batterie électronique Simmons aussi. Le son est froid et on pourrait craindre le pire, mais non, cet album n'est pas moins bon pour autant ; par certains aspects, il pourrait même se révéler meilleur que ses grands frères !

Au niveau du chant d'abord, même si le timbre reste égal à lui-même, DETRESSAN trouve ici une façon plus convenable de l'utiliser sur toute la longueur d'un disque. Les arrangements de choeurs sont bien écrits, comme c'est le cas du refrain cavalier de "Viens" ou celui-ci fort mignon de "Noumea". Les sujets de paroles restent les mêmes, de manière renforcée par rapport à avant en ce qui concerne les filles, car il n'y a pas un seul texte guerrier, si l'on excepte la progression épique des "Mots tendres", amour transformé en haine puis redevenu optimiste. Tout juste le morceau "Carré noir" s'écarte-t-il un peu pour s'adresser au public du chanteur, avec le voeu de ne pas se sentir oublier.

Un morceau annonciateur grâce à son blues-rock façon années 80, très synthétique. C'est le troisième single extrait de l'album en 1986. Plus loin, il y a le deuxième, "Jeena", plus légère et la moins intéressante de l'ensemble, où l'on entend ronfler le saxophone de Patrick Bourgoin, pour la seule fois ("Les mots tendres" use de quelques cuivres discrets). On lui préfère "Lola", malgré ses synthés kitsches. Le ton insistant d'un homme amoureux qui se sent inutile ("Lola, réponds-moi Lola, faut pas m'laisser comme ça...") parvient à nous convaincre ! Mieux que tout cela, "Les mots tendres" a quelque chose de terriblement addictif : DETRESSAN sait écrire de très belles chansons, même lorsqu'il cherche à élargir son propos.

Chose très surprenante, il profite de la première face pour enfiler à la suite les ballades country ensoleillées, les morceaux de routier. "Hey Babe" n'est cependant pas une indispensable (constat qui n'est pas dû à la boîte à rythmes !) alors que "Noumea" se présente joliment tel un nouveau passeport pour l'évasion, "De ville en ville, les bars sont bien les mêmes..." est le genre de phrase qu'on entend sur "Je traîne", pendant que l'orgue chantonne et les guitares tissent de beaux arpèges, des mélodies fortes.

Aux guitares, il y a Basile Leroux, les désormais habituels Patrice Tison et, à la basse, Guy Delacroix, mais à côté d'eux, on rencontre Bernard Paganotti, le patron du studio Bernard Estardy qui joue de quelques synthés, ainsi que l'équipe de Bernard LAVILLIERS : François Bréant (claviers) et Pascal Arroyo (basse). Ce disque n'est peut-être pas le meilleur exemple d'union remarquable pour ces super musiciens, mais une fois de plus, les idées ne manquent pas.

C'est qu'il y a, au milieu de tout cela, un petit bijou appelé "Si loin". La mélodie est on-ne-peut plus simple, entêtante mais caressante, imprégnée de la tendresse des paroles. Les percussions, le rythme chaloupé et les sons aériens apportent une touche exotique pour ce qui se révèle être le premier single de Carré Noir. Le chant de DETRESSAN, plus beau que jamais, passe de son registre éraillé à un ton plus grave, effet magique, comme l'arpège folk.

Il y a quelque chose de marin, et ce n'est pas pour rien si, avec le recul, on décèle à travers ce morceau des éléments communs avec la suite inattendue de la carrière de l'artiste. Coïncidence ou non, sur ce disque, un certain Serge Danet contribue aux participations de guitare, il me semble même sur ce morceau-là, précisément ! Si vous voulez connaître la suite des aventures, dans la barre de recherche de notre site, tapez SOLDAT LOUIS.

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   MARCO STIVELL

 
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- Renaud Detressan (chant, guitares, choeurs)
- Basile Leroux, José Souc (guitares)
- Patrice Tison, Philippe Matras (guitares)
- Serge Danet (guitares)
- Guy Delacroix, Pascal Arroyo (basse)
- Bernard Paganotti, Emmanuel Binet (basse)
- Philippe Leroux, C. Seikora (batterie)
- Jeff Leroux (percussions)
- François Bréant, Bernard Estardy (claviers)
- René Michel (claviers, choeurs)
- Patrick Bourgoin, Michel Gaucher (saxophones)
- Pierre Dutour (trompette)
- Chantal Richard (choeurs)


1. Carré Noir
2. Viens
3. Je Traîne
4. Noumea
5. Hey Babe
6. Si Loin
7. Lola
8. Les Nuits S'enchaînent
9. Jeena
10. Les Mots Tendres
11. When Will I See You Again



             



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