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FAITH AND THE MUSE - Elyria (1994)
Par RICHARD le 8 Avril 2020          Consultée 1316 fois

Débuter la discographie quasi parfaite de FAITH AND THE MUSE, c'est s'attarder à l'évidence sur l'un des projets les plus intéressants des univers sombres, tout style et toute époque confondus. Si ce duo américain composé de Monica Richards et William Faith n'a sorti en tout et pour tout que cinq albums (1994-2009), son empreinte musicale dans la sphère gothique perdure et ce même encore en 2020. Les deux protagonistes avant de nous proposer Elyria n'étaient pas vraiment des débutants non plus. En effet, Faith a été membre auparavant des cultes CHRISTIAN DEATH et MEPHISTO WALZ et Richards de la plus discrète formation de Washington que fut STRANGE BOUTIQUE. Ces deux combos pratiquant alors un death rock d'excellente facture plus ou moins pesant et malsain. La logique aurait sans doute voulu qu'on tienne ici un super groupe pratiquant une musique poisseuse et lourde. Il n'en fut rien.

Sorti en pleine folie dark-wave et electro allemandes, l'américain Elyria apparaissait déjà comme une galette un peu à contre-courant, hors du temps. On pouvait simplement y entendre des références discrètes aux maîtres de l'ethereal goth que furent THIS ASCENSION par exemple, mais ceci semblait être le seul point d’ancrage référentiel. Elyria était unique. Ceci ne l'a pas empêché d'obtenir quasiment instantanément le statut d'album classique. C'était outre sa qualité l'une des raisons évidentes. Il faut dire qu'à une belle expérience passée, une identité visuelle forte sont venues s'ajouter des ambiances qui réussissaient le tour de force d'être à la fois très diversifiées et extrêmement cohérentes. Elyria, c'est l'exemple d'artistes qui se laissent guider par leurs envies, libres de toute contrainte et qui ne laissent parler que leur art.

FAITH AND THE MUSE est un duo parfaitement complémentaire qui déclinera cette formule tout le long de sa trop courte carrière. Sans qu'il soit question de sexisme mal placé, à Richards seront dévolus les morceaux féeriques et angéliques et au géant Faith les ambiances nettement plus abrasives et torturées. Les Américains, à l'image de la pochette d'illustration qui pourra rappeler les figures que l'on retrouvait sur les poteries antiques, puiseront durant cette décennie d'existence au meilleur de la source des mythes, de la mythologie et du folklore dans son sens le plus noble. Il en ressortira des ambiances riches à la production soignée et particulièrement accrocheuse.

La figure centrale est assurément celle de Monica Richards. Artiste complète puisqu'elle écrit également des poèmes et illustre des livres de fantasy, elle confère au projet une évidente sensualité, discrète et pourtant tellement magnétique. Sa voix, si elle évoque parfois celle de SIOUXSIE (c'est indéniable sur le glaçant "Iago's Demise"), se caractérise surtout par un timbre légèrement nasillard et puissant, reconnaissable entre mille. Je vous rassure toutefois, ses intonations ne sont pas celles d'un CORGAN ou d'un MOLKO au féminin. Pour preuve, comme sur les deux pièces néo-classiques que sont "Vervain" et "Heal", l'Américaine réussit à nous souffler tout en douceur au creux de l'oreille ses délicates paroles. Ce qui rend Elyria à ce point convaincant, en plus de tous ces attraits, c'est l'éventail des paysages sonores proposés.

FAITH AND THE MUSE n'a donc pas peur du grand écart et ceci leur réussit plutôt bien. Le duo distille sans difficulté apparente des notes qui évoquent avec l'instrumental "Interlude:Maleficio" un DEAD CAN DANCE californien tandis que "When To Her Lute Corinna Sings", la reprise d'une chanson de Thomas CAMPION datant de 1600 en mode cabaret malsain et moite, préfigure ce que feront les DRESDEN DOLLS dix ans plus tard. Le duo nous emmène même avec lui dans les landes irlandaises au son de l'enjoué "The Unquiet Grave", ballade gracile aux effluves médiévaux. Elyria se paye même le luxe de contenir deux très grands classiques des univers sombres. "The Trauma Coil" avec Faith au chant interpelle par le désespoir de ses mots, la puissance de la voix et surtout par ces guitares tranchantes qui font de ce morceau une référence en matière de death-rock. C'est un peu l'opposé avec l'autre pièce maîtresse qu'est le superbe "Sparks". Sur ce long morceau, les sonorités, si elles ne sont pas nécessairement moins tortueuses, prennent un peu de hauteur. On se laisse bercer par le son de la voix de la fée Richards et par ces guitares lancinantes.

Elyria n'a rien perdu de sa superbe. Le temps ne semble avoir aucune prise sur lui. FAITH AND THE MUSE en 1994 ne le savait pas encore, mais il était déjà un essentiel des mondes gothiques. Magistral !

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   RICHARD

 
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1. Elyria
2. Sparks
3. All Lovers Lost
4. Interlude: Annabell
5. Vervain
6. The Unquiet Grave
7. Iago's Demise
8. Interlude: Maleficio
9. When To Her Lute Corinna Sings
10. Caesura
11. The Trauma Coil
12. Mercyground
13. Heal
14. Epilogue: Twilight



             



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