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FAITH AND THE MUSE - Ankoku Butoh (2009)
Par RICHARD le 19 Juillet 2021          Consultée 662 fois

En reprenant chronologiquement la discographie de ce duo américain culte, j'ai hésité un court laps de temps à écrire quelques lignes sur The Burning Season (2003), l'album sorti quatre ans après Evidence Of Heaven. Ces lignes seront peut-être pour une autre fois, un autre temps, lorsque la Muse me taquinera. Tout pourrait être dit en effet en quelques mots. Pourquoi? Je ne l'ai jamais apprécié et ceci dès sa parution. Il est incontestablement le premier faux pas de FAITH AND THE MUSE. Le couple nous avait sans doute trop facilement habitués à une qualité de haut vol. Puis là, pas d'excitation, pas de petite flamme qui font frétiller les ailes des corbeaux. Trop peu de morceaux suscitant de l’intérêt et un nombre conséquent de titres développant de l'ennui, voire même pire, une désagréable surprise puisqu'on pouvait y découvrir des effluves électro du plus mauvais goût. Il demeurait heureusement le magnétisme sensuel de Monica Richards, même si ceci au final faisait quand même bien peu.

Lorsqu'Ankoku Butoh passa, lui, timidement la tête en cette fin d'année 2009, une chose était certaine. C'était quitte ou double. Soit les Américains confortaient leur statut de figure majeure de la sphère gothique après cette longue absence de six ans, soit ils décrochaient définitivement et emmenaient en même temps leurs fans dans leur chute fatale. Même si le duo n'a jamais aimé faire du surplace, The Burning Season n'était peut-être pas assez paradoxalement FAITH AND THE MUSE pour en contenter certains dont moi. Ce n'est heureusement pas le cas avec ces treize nouveaux morceaux. Les tourtereaux abandonnent la mythologie celte, les ambiances féeriques et médiévales, pour tourner leur regard vers le Pays du Soleil Levant. Plus que dans les notes, ce sont les mots empreints de légendes, de philosophie et de Shintoïsme qui confortent cette idée, d'ailleurs.

Comme à leur habitude, les Américains soignent particulièrement les ambiances qui s'avèrent ici variées et globalement réussies. Le duo fait ce pour quoi on l'aime tant. A savoir proposer la subtile alternance de morceaux death-rock et de titres beaucoup plus épurés et atmosphériques où la voix de Richards demeure l'une des forces essentielles. Dans la première catégorie, ce sont encore et toujours les guitares coupantes de William Faith qui donnent le tempo. Qu'il n'y ait pas de méprise. Il n'est pas question de redite mais plutôt de son d'emblée reconnaissable. La palme dans cette catégorie revient sans conteste aux imparables "When We Go Dark" et "Sovereign". La puissance rythmique, les variations vocales de Richards et l'évident côté direct un peu rentre-dedans font de ces titres un bel exemple de rock sombre.

Puis, comme il est d'usage avec ce groupe, l'auditeur se laisse emporter sans contrainte majeure par cette alternance de styles qui cette fois-ci n'est pas décousue. Le duo expose alors de petits bijoux que ne renieraient pas SIOUXSIE et autres MEPHISTO WALZ. On a souvent rapproché le ton de l'Américaine à celui de la diva anglaise. Sur le superbe "The Red Crown" que l'on croirait extrait de The Rapture, dernier album des BANSHEES, ou sur l'introductif "The Woman of the Snow", c'est patent. La voix de Richards est un souffle froid que viennent supporter des guitares aiguisées et une basse hookienne en tout point. Japon oblige, à l'instar des CREATURES et de Hai !(2003), le couple laisse également la part belle au Taiko, le tambour traditionnel. Le mariage comme sur "Battle Hymn" ou "Nine Dragons" (avec un Faith particulièrement énervé) entre ces percussions et ces climats gothiques est inattendu mais plutôt réussi.

Il est rassurant de constater que FAITH AND THE MUSE a terminé sa très belle histoire avec ce plus que solide album. Varié, un peu différent dans son approche thématique, Ankoku Butoh n'est pas pour autant un triste adieu. Il est la dernière pierre d'un édifice gothique flamboyant construit par l'un des groupes les plus intéressants de cette scène. A (re) découvrir, donc.

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   RICHARD

 
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1. The Woman Of The Snow
2. Kamimukae
3. Blessed
4. Battle Hymn
5. Bushido
6. Nine Dragons
7. Harai
8. When We Go Dark
9. The Red Crown
10. Kodama
11. She Waits By The Well
12. Sovereign
13. To Be Continued



             



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