AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Il a beau continuer à vendre, pour Kamasi WASHINGTON l’effet de surprise est passé. Même si son dernier album a convaincu la presse et le public, il fallait bien attendre qu’il fait trop copieux à chaque fois et que l’on retrouve avec une bonne portion de répétition dans l’assiette, ce qui menace d’amener la lassitude à table.

Cette nouvelle sortie est pour lui l’occasion de briser la routine en proposant un peu de changement : la B.O. d’un documentaire. Chez Washington la musique s’accorde avec les images et particulièrement les films de la Blackspoitation des années 70 qui ont de toute évidence bercé son enfance comme en témoigne les clips vidéos recherchés qu’il a produits lors de la sortie de Heaven & Earth. Cette première collaboration avec le grand écran se fait… sur le petit écran de nos ordinateurs, avec Netflix pour le documentaire Becoming, qui est l’adaptation en format documentaire de l’autobiographie du même nom de Michelle OBAMA.

Sans surprises, il revient à son jazz mâtiné de soul et de funk 70’s le long de 15 pistes formant une petite trentaine de minutes. Faites le calcul, vous vous apercevrez vite que ça ne laisse pas beaucoup de place à ses longues improvisations coutumières, mais pour le coup on tombe de l’autre côté de la barrière : c’est trop court ! Un seul morceau sur les quinze faits plus de quatre minutes. Ce sont de petites vignettes pensées pour accompagner ce qui se passe à l’écran. Je n’ai pas vu le documentaire, je me passerai donc de vous dire si ça fonctionne ou pas, mais pour l’écoute du CD, c’est un peu court quand même. Vous avez à peine de vous installer dans l’ambiance d’un morceau qu’il se finit déjà. C’est bien dommage car il y a de bonnes choses à se mettre sous la dent : "I Am Becoming", le thème principal étendu de "Becoming", est lumineux et optimiste, et les deux versions de "Southside" sonnent délicieusement kitsch, alors que « Provocation » est plus sombre.

Il n’y a pas de faute ou de gros défauts à pointer du doigt. Le style est très smooth jazz, ça rappelle pas mal Grover WASHINGTON Jr, ça ne plaira pas à tout le monde mais ça a indéniablement son charme.
Qu'apporte Becoming à la discographie grandissante de Kamasi Washington ? Au delà du fait d'être associé à Michelle Obama indirectement et d'entrer même ainsi dans le cercle des artistes afro-américains qui comptent, d'un point de vue musical nous faisons toujours du sur-place. A grignoter en attendant sa prochaine livraison complète pour voir si il y a de l'évolution.