En 2019, les Britanniques de COAST célébraient leurs 10 ans d'existence. A l'ère du zapping et des Playlists Spotify, dix ans de carrière ressemblent à un sacré tour de force. Ne nous voilons pas la face, nos rockers qui doivent autant à RUNRIG qu'à Bruce SPRINGSTEEN ne vivent pas la rock'n'roll "way of life" et, s'ils connaissent un succès remarquable tant à l'intérieur que hors de leurs frontières (en Allemagne et au Danemark notamment), leur survie est un labeur de tous les instants. Néanmoins, et alors que les précités RUNRIG ont tiré leur révérence, que BIG COUNTRY n'est plus que l'ombre de lui-même depuis le décès de son leader Stuart Adamson, COAST porte avec sa vigueur et sa fraîcheur le flambeau d'un rock grand-breton, modérément celtique, mais dont la beauté universelle affranchit les notions de styles et franchit toutes barrières.

10.2 est une version "pimpée" de 10 Years, l'album-anniversaire publié il y a deux ans. Si la tracklist est quasiment la même (son ordre est néanmoins changé), l'album initialement disponible uniquement via la boutique du groupe est désormais distribué internationalement, et bénéficie surtout de l'ajout de deux titres supplémentaires, qui méritent bien quelques lignes tant ils sont, bien que forts différents, deux ajouts de choix dans le répertoire du groupe. Placé en ouverture d'album, l'inédit "Flesh and Blood", est un festival d'envolées guitaristiques. Nous retrouvons ici les racines du groupe, électriques, énergiques. L'influence RUNRIG est particulièrement prégnante ici, et ce titre est, comme le fut "Oceanos" sur le premier album du groupe, un manifeste rock-celtique d'une beauté désarmante. Le refrain irrésistible, la voix chaude de Paul Eastham et surtout les notes flamboyantes du guitariste Finlay Wells, à la fois pures et aériennes, donnent une saveur à la fois nostalgique et résolument actuelle à ce morceau qui s'inscrit dans le haut du panier des titres "directs" de COAST.

Placé en fin d'album, "Nothing Left to Burn" porte une saveur résolument différente. Tendre et intimiste, marqué par une évidente fragilité, ce titre se présente comme une chanson d'amour qui voit piano et guitare s'entremêler discrètement dans sa première partie. Des orchestrations plus ambitieuses et de poignantes envolées mélodiques rajoutent un surplus d'émotions pour un final explosif, précédant une outro pour sa part presque timide. Une splendeur.

Aucun doute donc. Si vous avez déjà l'album des 10 ans, ces deux titres complémentaires, qui sont bien plus qu'un produit d'appel, méritent bien de remettre la main au portefeuille. Dans le cas contraire, il va de soi ce cet album 10.2 mérite toute votre attention, et constitue une preuve supplémentaire qu'en 10 années d'existence et 4 albums studio (plus quelques à-côtés), COAST est devenu un incontournable d'une scène rock celtique que le groupe illumine de sa classe. Un groupe essentiel.