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DREAM POP-DRUM\'N\'BASS  |  COMPILATION

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ALBUMS STUDIO

1992 Idylls
1994 Ardor
1996 Ever
1998 Flux

COMPILATIONS

2000 Temporal
 

- Style : Cocteau Twins

LOVE SPIRALS DOWNWARDS - Temporal (2000)
Par AIGLE BLANC le 3 Septembre 2021          Consultée 461 fois

Après une petite décennie d'existence, de 1991 à 1999, et 4 albums intéressants, pour qui apprécie son mélange unique de folk, de dream-pop et d'ambient, évoluant finalement vers un trip-hop éthéré mâtiné d'un drum'n'bass atmosphérique, LOVE SPIRALS DOWNWARDS tire sa révérence de façon quelque peu précoce.
Ryan Lum, tête pensante et fondatrice du groupe, met un terme à sa collaboration avec la chanteuse Suzanne Perry, fait d'autant plus surprenant que, sur les cendres de son groupe initial, il en profite pour former, dès 1999, une nouvelle entité, cousine de LOVE SPIRALS DOWNWARDS au prénom raccourci en LOVESPIRALS. Les deux groupes entretiennent bien évidemment des similitudes dont, pas des moindres, celle de s'appuyer sur une chanteuse au timbre de voix enchanteur, Anji Bee partageant avec sa prédécesseuse un style vocal proche de Maggie Reilly (ex-Mike OLDFIELD) et de Lisa Fraser (ex-COCTEAU TWINS). La jeune femme officie comme D.J au sein d'une radio étudiante, et a déjà travaillé avec de multiples artistes d'obédience electronica et ambient, comme THE GROOVE BLASTER, MACHINERIES OF HEAVEN, CHANDEEN et FALLING YOU.
Quant à Suzanne Perry, vocaliste de L.S.D, elle est devenue des plus discrètes après la rupture artistique (et sentimentale ?) avec Ryan Lum, formant en 2002 un nouveau groupe, MELODYGUILD, qui n'a sorti, toujours chez Projekt, qu'un E.P, Aitu, édité seulement en 2008, à cause d'un line-up instable, et intervenant comme invitée dans de rares formations comme FALLING YOU.

Deux ans après Flux, ultime opus de L.S.D, Projekt publie Temporal (2000), une compilation rétrospective qui condense les 4 albums de la maigre discographie du duo Ryan Lum/Suzanne Perry, une façon certaine de rendre hommage à l'oeuvre prématurément achevée du groupe californien, un bilan en somme fort logique.
Cependant, reconnaissons qu'une telle compilation n'a pas dû être si évidente à concevoir : en effet, LOVE SPIRALS DOWNWARDS n'était en aucun cas une formation axée sur les singles. Ses albums valent tous le détour, mais aucun ne contient LE titre emblématique, le Tube définitif entré dans l'inconscient collectif de sa génération. Ryan Lum, on le sait fortement imprégné des atmosphères éthérées des Ecossais de COCTEAU TWINS, n'avait pas son égal pour fusionner esprit folk et déambulations oniriques aux effluves sophistiquées. Dans son art, la texture dominait le fond et la forme, les climats occupant toute l'attention du guitariste-programmeur-claviériste, au détriment souvent de la structure de ses compositions. En l'absence de titres au-dessus du lot, Temporal|fi] ne saurait s'apparenter à un best of. Il nous faut donc l'écouter comme une rétrospective, soit pour découvrir le groupe, soit pour lui lancer un dernier au-revoir avant de le voir s'effacer sur les étagères de notre discothèque personnelle.
Pour rehausser un peu l'intérêt de Temporal, Ryan Lum a inséré dans son programme deux titres inédits, "Alicia" et "Misunderstood", en réalité des versions alternatives et remixées de "Alicia" et de "I'll Always Love You", issus de l'album Flux (1998). Ryan restant aux commandes de ces remixes assure leur cohérence, sans dénaturer aucunement les versions studio dont ils sont très proches, seulement un peu allongés et aux beats drum'n'bass renforcés, pour un résultat réussi quoiqu'anecdotique si on les compare aux originaux.
Le seul 'single' de LOVE SPIRALS DOWNWARDS, l'instrumental "Amarillo", édité sur le E.P Sideways Forest (1996) comme face B seulement, la face A étant occupée par le titre éponyme de l'E.P, trouve facilement sa place dans cette compilation définitive. Par la délicatesse de ses arpèges et la douceur de ses claviers, ce titre issu des mêmes sessions qu'Ever (1998) n'aurait pas dépareillé au sein de cet album, l'avant-dernier du groupe, qui commençait à intégrer la drum'n'bass dans sa folk-electro-trip hop.
Pour satisfaire ses fans, Ryan Lum dévoile deux titres rares, "Asleep" et "Mediterranea", jusqu'alors présents uniquement au sein des deux compilations d'artistes divers, Precipice Recordings Volume 1 (1998) pour le premier et From Accross This Gray Land No 3 (1992) pour le second. Ces deux intéressantes compositions, aux climats toujours aussi envoûtants, restent dans la moyenne qualitative à laquelle L.S.D nous a habitués.
Enfin, "Subsequently" nous offre un aperçu du son que dégageait le groupe en concert, ce qu'ignorent la plupart des fans dans la mesure où Ryan Lum et Suzanne Perry ne se sont jamais produits sur scène dans d'autres circonstances que celles du Festival Projekt qu'organisait chaque année leur label éponyme afin de faire découvrir au public leurs nouvelles signatures. Etonnamment, L.S.D en concert jouait exclusivement en acoustique, ce qui n'offrait aux spectateurs qu'une approche très partielle, voire trompeuse, de la musique déployée dans ses albums studio. "Subsequently" démontre pour autant que la musique de Ryan Lum n'a nul besoin de l'attirail électronique ni des effets du studio pour se déployer harmonieusement, cette version épurée s'avérant même supérieure à celle de l'album Ardor (1994), et constituant par conséquent la plus belle découverte de Temporal.
Il ne reste donc que 7 titres (sur les 13 de cette compilation) qui soient réellement issus des 4 albums, c'est-à-dire proposés dans leur version studio officielle. Un titre pour Flux, deux pour Ever, 3 pour Ardor et 2 pour Idylls. Le choix des pistes ne paraît pas des plus convaincants, non qu'il soit mauvais, mais l'écoute de Temporal souffre d'un problème de rythme dans l'agencement du programme proposé. Cette écoute se révèle moins agréable que celle de chaque opus du groupe. Comment l'expliquer ?

Ryan Lum a opté pour une rétrospective à l'envers, l'album débutant par les compositions les plus récentes, celles issues des sessions de Flux (1998), pour s'achever par les titres les plus anciens, ceux de Idylls (1992). Bien que son choix demeure cohérent, c'est après tout le sens du mot 'rétrospective', il ne fonctionne pas très bien quand on l'applique à la discographie de LOVE SPIRALS DOWNWARDS. Un respect strict de la chronologie eût permis de mieux mesurer l'évolution musicale du groupe, et notamment le fait qu'il s'est peu à peu libéré de l'ombre tutélaire de COCTEAU TWINS pour investir un espace plus personnel, inédit et jamais plus exploré voire égalé. Il ne faut pas perdre à l'esprit que la musique du groupe est partie d'une dream pop aux effluves sporadiques de shoegaze pour s'orienter vers le drum'n'bass et le jungle breakbeat, évolution originale que la compilation inverse en faisant croire que la carrière de L.S.D s'achève par une imitation de la dream pop des COCTEAU.

Temporal en l'état s'avère une compilation tout à fait recommandable, mais non indispensable. Si vous désirez faire connaissance avec le groupe sans forcément investir dans l'achat de ses 4 albums, je ne saurais trop vous conseiller de vous procurer l'album Ever (1996), l'avant-dernier opus qui synthétise assez bien les diverses facettes de L.S.D tout en annonçant l'épilogue que constitue Flux (1998).
Si vous ne souhaitez avoir qu'un album, je vous conseille plutôt de vous rabattre sur Ardor (1994), sans doute le plus beau et le plus équilibré.
Si vous êtes fan de chill out ou de lounge, de drum'n'bass et de trip-hop, privilégiez Flux.
Enfin, vous avez le droit également de préférer cette compilation qui couvre bien chaque étape de l'évolution du groupe, même si la magie des albums respectifs est quelque peu atténuée par le principe même inhérent à une rétrospective.

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   AIGLE BLANC

 
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- Ryan Lum (guitares acoustique et électrique, claviers, basse)
- Suzanne Perry (chant)
- Rodney Rodiguez (guitare nylon, titre 1)
- Doron Orenstein (saxophone, titre 2)
- Kristen Perry (chant et textes, titre 3)
- Jennifer Ryan Fuller (chant additionnel, titre 10)
- Jeff Stone (congas et shakers, titre 11)


1. Alicia (1999 Remix)
2. Misunderstood (i'll Always Love You, 1999 Remix)
3. Ring
4. Asleep
5. Madras
6. Amarillo
7. Above The Lone
8. Subsequently (live)
9. Kykeon
10. Depression Glass
11. This Endris Night
12. Ladonna Dissima
13. Mediterranea



             



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