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- Style : The Beatles , Lovin' Spoonful
- Membre : Frank Zappa

The TURTLES - Turtle Soup (1969)
Par ERWIN le 29 Octobre 2021          Consultée 487 fois

On en est déjà là : Mesdames & Messieurs, vous avez devant les yeux le dernier album de la carrière des TURTLES. 4 ans de destinée discographique, voilà qui n’est pas bien long, une toute petite portion de vie, bien chargée en intensité. Et durant ce court laps de temps, le groupe a bien changé. Voyez donc les photos. D’un groupe au look improbable de BEATLES, nous voici face à des gars qui arborent une identité plutôt babas cools avec les cheveux longs et un certain détachement vis-à-vis de l’esthétique en général. Leur mojo n’a jamais été de jouer les 'bo gosses', mais là, on est carrément à l’opposé. Et malgré les vicissitudes de la vie, les tortues symbolisent toujours l’esprit d’une certaine camaraderie. Les voilà tous pieds nus dans l’eau, tout sourire dehors. Si c’est joué, c’est drôlement bien fait en tout cas ! Cinquième et dernier album des TURTLES entièrement auto-composé : dans la soupe, avec Ray DAVIES des KINKS à la console.

Nous retrouvons deux nouveaux singles chargés de faire la promotion de cet opus, comme il se doit. Le premier est "You Dont Have To Walk in The Rain", petite balade à l’orgue un peu irritant, au rythme métronomique mais dont le refrain rentre dans la totale continuité de leurs efficaces hits précédents. On y atteint une modeste 51ème place du billboard. Le dernier single de la carrière des TURTLES est "Love In The City", ritournelle me semblant bien fragile, comme au retour d’une répét'. Le bridge de corde est sympa. 91ème. Pas le fond, mais pas loin. Il semble clair que la machine est enrayée. Des singles qu’on peut qualifier de peu remarquables.

On revient dans un monde plus rock avec le titre d’ouverture, "Come Over", qui sonne très début seventies avec un Al Nichol plus volubile qu’à l’accoutumée, la transition est faite ! Il y avait d’ailleurs mieux à faire en matière de choix de singles : l’originale "House on the Hill" sonne folk psychédélique et propose des éléments très novateurs, avec des cuivres psychotropiques, un titre prometteur qui mérite pas mal d’écoutes. "Lady -O" est une superbe pièce qui fait honneur à leurs talents de compositeurs, avec la guitare de Al et de jolies cordes sur la belle voix d’Howard qui assure magnifiquement les cachous. Toujours dans le trip rock-folk, les harmonies vocales de Howie et Al sur "She Always Leaves Me Laughing" rappellent les grands du genre, notamment les EVERLY BROTHERS. Les cythares sonnent sur le blues lent qu’est "The Owl". Est-ce un hommage ? Alan "Blind Owl" le chanteur guitariste des CANNED HEAT ? Vu le style, c’est possible ! Si quelqu’un sait... "Somewhere Friday Night" est un autre essai psychédélique à la DOORS. On aime la guitare et les choeurs à la BEACH BOYS de "If We Only Had the Time".

Il est possible que le titre de l’album reflète le fait que tout le monde chante, voyez donc : "Bachelor Mother" est chantée par Mark Volman, enfin ! La voix est douce, mais n’a pas la puissance de celle de Kaylan. Le titre est mignonnet, mais oublié sitôt écouté. Puis, c’est au tour de Al Nichol, le soliste, de chanter la psyché "John And Julie", comme jouée au métronome, avec quelques arrangements de cordes classiques. Il chante aussi "Hot Little Hands" avec peu de réussite, même si le titre est déjà plus pêchu et rentre-dedans, avec enfin un solo de guitare ! Le bassiste Jim Pons est sur la comptine "Dance This Dance", désuète et peu inspirée. "Torn Between Temptations", chantée par Jim et Mark, sonne comme une compo' mineure de George HARRISON, avec un certain manque de fond. "Can I Go On" est l’un de leurs derniers enregistrements, peu ragoûtant. Les duos sont ratés, ainsi "How You Love Me" qui associe Howie et John. Enfin, l’étrange lamentation psychédélique qu’est "To See the Sun" ne parvient jamais réellement à capter l’auditeur. Rien de tout ceci n’est mémorable.

La profusion de titres vraiment inutiles n’aide pas à équilibrer le disque qui souffre de sa diversité de chanteurs sans en retirer le moindre élément positif. Howard aurait dû chanter tous les titres qualitatifs, point final. D’un autre côté, n’est-ce pas aussi le signe de l’essoufflement massif d’un groupe ayant déjà fait le tour de la question et ayant toutes les difficultés du monde à proposer quelque chose de novateur ? Nous sommes à l’orée des Seventies, le hard-rock, le progressif et le heavy metal tapent sérieusement à la porte, le rock psychédélique va peu à peu disparaître et la pop mélodique des Sixties va aussi passer à la trappe. Les BEATLES sont d’ailleurs sur le point de se séparer. Dans les mois qui suivent l'échec de cet opus, le groupe se dissout, et on retrouve les inséparables Howard et Mark sous les traits de FLO & EDDIE chez Franck ZAPPA ainsi qu’en solo. Pour un mec qui ne jouait de rien, Mark Volman finit chez ZAPPA, quel pied de nez au destin ! C’est d’ailleurs lui qui assure les tournées des TURTLES d’aujourd’hui, dont il reste le seul membre fondateur. Belle petite histoire non ? Restons toujours heureux ensemble !

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   ERWIN

 
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- Howard Kaylan (chant)
- Mark Volman (chant-guitare)
- Al Nichol (guitare-claviers)
- Jim Pons (basse)
- John Seiter (batterie)


1. Come Over
2. House On The Hill
3. She Always Leaves Me Laughing
4. How You Loved Me
5. Torn Between Temptations
6. Love In The City
7. Bachelor Mother
8. John And Julie
9. Hot Little Hands
10. Somewhere Friday Night
11. Dance This Dance
12. You Don’t Have To Walk In The Rain
13. Lady-o
14. The Owl
15. To See The Sun
16. If We Only Had The Time
17. Can I Go On



             



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