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COCK ROBIN - Homo Alien (2021)
Par MARCO STIVELL le 25 Octobre 2021          Consultée 1347 fois

Depuis une dizaine d'années, COCK ROBIN fait son petit bonhomme de chemin, même si de grands changements sont survenus et que tout demande du temps. Peter Kingsbery n'a jamais raccroché et bien lui en a pris, car son oiseau a pris un nouvel envol et un délai de quatre ou cinq ans n'est pas de trop pour savourer une nouvelle salve d'inspiration sur la durée d'un album entier (quitte à faire oublier certain EP sans trop de mal), sans compter la scène. Durant le même laps de temps, Coralie Vuillemin est devenue le nouveau visage féminin du duo et bénéficie d'une place de choix dans la réalisation de ce Homo Alien.

Un disque que Kingsbery aurait voulu plutôt en français, mais la présence de Vuillemin (qui co-écrit une chanson et en écrit trois seule), Franc-Comtoise d'origine et Alsacienne d'adoption, ne l'a pas poussé à changer d'un iota la direction prise pour COCK ROBIN depuis les débuts. Effort réalisé en petit comité avec Didier Strub, compagnon de Vuillemin et batteur du groupe depuis 2016, et d'une sobriété parfaite : la couverture digipack comme le livret sont faits de couleurs unies, bordeaux et jaune-ocre avec seulement les textes et quelques crédits à la fin.

L'orientation pop-jazzy bien ancrée depuis Songs From a Bell Tower (2010) n'est elle non plus point trop remise en question. Pourtant, on pouvait y croire avec le premier single qui donne son titre à l'album, une conversation entre un humain et un extraterrestre, où le premier se désole de la mauvaise nature de son espèce. On peut (veut !) croire qu'il est le seul ainsi dans l'univers, dans tous les cas c'est l'une des créations de Coralie Vuillemin, et une belle tentative de space-pop façon années 70, David BOWIE etc. Les dynamiques de ce morceau et les diversifications rythmiques, le chant féminin et les choeurs graves de Kingbsery sont proprement excellents.

Les deux autres titres co-écrits par le duo vocal sont "Great Divide" (chaloupé avec ruptures féériques, étrange mais splendide, et ces 'drums' totalement débridés à la fin !) ainsi que "Romance Without Pain". Sur cette dernière, Coralie Vuillemin installe totalement et avec beauté son chant, en complainte puis en échappée, même si Kingsbery n'est jamais très loin. Le travail d'ambiance, le son des programmations est important et brillamment mené, les compositions appellent l'attention, la réécoute...

Même si le mariage musical Vuillemin/Kingsbery est heureux, digne du passé de COCK ROBIN et trouve son aboutissement ici sur plus d'un titre ("Let Us Know Where You Are", "Fork in the Road", "Bodies on a Bed Sheet" etc), on garde bien sûr en première ligne la présence de la 'tête', du meneur et maître à penser. De 'la' voix, tout simplement. L'âge ne gomme pas le plaisir de l'entendre, on ne le dira jamais assez ! "Lasso", "Hotel Light" ou encore "Cookie Cutter Cadences" (avec les cuivres de Pierre Bertrand, déjà employés pour l'album de 2010) permettent à Kingsbery de rester à l'avant, tenir la barre avec force, sensibilité, tout en fidélisant le fan de la veille.

Parlons aussi de la basse dont il dit aimer jouer pour le plaisir (alors que le niveau est bien là !), les sons de claviers divers et l'approche un peu plus électronique ici ("Landing in Madère", "Captain Courageous" qui fait penser à un jeu vidéo) ; les parties de guitare électrique enfin, aussi mélodiques et inspirées qu'au temps des grands tubes, ou alors plutôt dans la résonance, la recherche sonore. Stéphane Bonacci, troisième Alsacien de la bande lui aussi présent depuis 2016, qui mixe et masterise l'album également, s'en charge par intermittence.

Les mélodies sont tortueuses, brumeuses, exigeantes mais très stylisées, pas de quoi se sentir dépaysé. Cette pop fine et sage que COCK ROBIN porte en lui depuis 1985 s'accorde avec la maturité, même si parfois, on regrette de ne pas trouver davantage l'évidence des débuts, du moins en place des quelques titres les moins passionnants. Les essais comme "Homo Alien", le morceau, demandent à être réitérés, ou alors "Trending", caché sur la tracklist mais idéal pour une fin d'album par rapport à "Cookie...", plus rock, plus dans l'esprit de groupe, avec Mister Kingbsery d'abord pour mener la danse et mademoiselle Vuillemin pour ramener la lumière quand on s'y attend le moins.

Longue vie au nouveau COCK ROBIN, et qu'un tel souffle perdure !

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   MARCO STIVELL

 
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- Peter Kingsbery (chant, claviers, basse, guitares, percussion)
- Coralie Vuillemin (chant, claviers, programmations)
- Didier Strub (batterie, programmations, ambiances, chant)
- Stéphane Bonacci (guitares)
- Pierre Bertrand (arrangements des cuivres)


1. Bodies On A Bed Sheet
2. Great Divide
3. Lasso
4. Landing In Madère
5. Merry As We Go
6. Romance Without Pain
7. Hotel Light
8. Homo Alien
9. Fork In The Road
10. Let Us Know Where You Are
11. Captain Courageous
12. Watering The Roots
13. Cookie Cutter Cadences
14. Trending



             



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