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VARIÉTÉ INTERNATIONALE  |  STUDIO

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COCK ROBIN - I Don't Want To Save The World (2006)
Par MARCO STIVELL le 4 Octobre 2018          Consultée 2071 fois

Depuis 16 ans, le rouge-gorge était en sommeil. COCK ROBIN mettait en pratique la chanson prémonitoire qui terminait leur dernier album en 1989 : "Worlds Apart", mondes différents. Anna LaCazio, se consacrant à sa vie de famille, enregistre un album en 1993, Eat Life, qui n'est jamais publié dans ce long intervalle (ce sera le cas, mais en 2009 et en téléchargement uniquement).

Peter Kingsbery, lui, ne s'arrête jamais ou si peu, d'abord acclamé triomphalement pour sa prestation de "Only the Very Best", reprise in english de "SOS d'un Terrien en Détresse", écrite par Michel BERGER et Luc PLAMONDON pour Daniel BALAVOINE à l'époque de STARMANIA. Quatre albums studio en solo ont vu le jour, mais il faut attendre le dernier, Mon Inconnue en 2002, pour que ce grand amoureux de la France – et résidant depuis plusieurs années -, s'essaye pour de vrai à la langue de Molière. Plusieurs best-of ont permis au groupe de rester ancré dans le temps.

Même si une reprise en commun de "More Than Willing", extrait du premier album en 1985, avait été faite pour le troisième effort solo de Kingsbery en 1997, rien ne laissait présager le retour de COCK ROBIN avant 2006 et les communiqués de presse, sinon le manque. Anna LaCazio chante une chanson à ce sujet, "Italian Soul" mais à vrai dire, toutes les nouvelles qui composent I Don't Want to Save the World sont inspirées par la période béante laissée depuis First Love, Last Rites, autant que par des expériences personnelles.

Enregistré en France et aux U.S.A. (Tennessee, Texas, Californie), ce disque à la pochette enthousiasmante, pourtant très simple, la première qui ne montre pas le groupe aussi, est censé marquer le retour de COCK ROBIN. Donc à des tubes, comme on a pu en trouver sur les albums précédents, au moins un en tout cas. L'ambiance de "Superhuman" est très prenante, avec son rythme décalé à six temps, ses beaux arpèges de guitare électrique, sa mélodie profonde et la teneur épique du refrain qui réunit pour de bon les voix de LaCazio et Kingsbery. Sensationnel, mais pas un tube pour autant ! Pas besoin en fait.

Et pourtant, la chanson-titre convainc beaucoup moins, avec sa mélodie linéaire. Malgré une excellente dynamique rock à la fin des refrains rêveurs dominés par Anna LaCazio, elle introduit une forme de facilité pour la majeure partie du disque. Facilité ici, pour ne pas dire "fade", "passe-partout", car si COCK ROBIN s'est distingué par le passé grâce à son écriture, ici elle aurait tendance à le freiner sur le chemin de la réussite artistique.

Il y a une poignée de chansons très simples sur le plan mélodique, "Bo" par exemple, encore un faire-valoir de LaCazio, avec des accords ouverts, un son folk planant et très américain, résolument splendide. C'est la formule qui marche le mieux, comme le soft et magnifique "Touched", où le duo se suit de près sur un tapis d'ambiances célestes aux guitares et claviers. Comme encore la reprise très feu de camp de Michel POLNAREFF placée tout à la fin du disque, "Under a Star Which I Was Born" ("Sous Quelle Etoile Suis-Je Né ?"), vraiment jolie pour ce duo vocal à l'aise dans un domaine bluesy et d'une fraîcheur sans égale ailleurs, au cours de ce disque.

Le reste du temps, on rencontre de bonnes idées, un refrain sympathique, un pont intéressant mais trop court, une intro aux claviers aériens, mais jamais sur le même morceau. En termes de composition, l'empreinte de Kingsbery est plus jazz désormais, et le son de COCK ROBIN s'en accommode difficilement, en plus de devoir se sentir "branché" et rajouter des effets modernes, programmations etc.

Les accords sont posés à la suite, on habille en rajoutant la basse et la batterie, mais le groupe, donnant l'impression de ne pas savoir où il va, fait grossir le son et évoluer les mélodies sans jamais les ancrer dans la mémoire, ou alors par fractions. On dit que c'est soft, joli, agréable, quand on le pense vraiment. Il y a les voix certes, toujours belles, celle de LaCazio est plus douce qu'avant ; seulement, les harmonies elles-mêmes sont parfois bancales (la chanson-titre).

I Don't Want to Save the World soulevait sans doute trop d'attentes, mais si Kingsbery et LaCazio avaient poursuivi dans un style plus folk, plus évident, la majorité du disque se serait hissée au niveau des meilleurs titres susmentionnés. De quoi sonner différemment du passé, mais beau. A contrario, parfois ici, certaines doivent carrément leur salut au passé, notamment "Body Over Mind" qui emprunte beaucoup à "The Promise You Made" dans les parties de guitare – Clive Wright, membre fondateur du groupe rappelé pour l'occasion, accomplit un excellent travail sur l'ensemble du disque, aidé par Kingsbery -. La joie de retrouver COCK ROBIN est quelque peu ternie, trop rapidement hélas, même si ça tient plus à la musique qu'à ses deux grandes figures vocales.

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   MARCO STIVELL

 
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- Anna Lacazio (chant)
- Peter Kingsbery (chant, claviers, percussions, guitares)
- Clive Wright (guitare électrique, e-bow)
- Victor Indrizzio, Pat Mastelotto (batterie)
- John Pierce (basse)
- Mikal Blue, James Mccorkel (guitares électriques)


1. Superhuman
2. I Don't Want To Save The World
3. Fair Enough
4. Across The Freeway
5. Touched
6. Body Over Mind
7. Bo
8. Through The Years
9. Italian Soul
10. The Valley Below
11. Dominoes
12. Me And My Shaman
13. Under The Star Which I Was Born



             



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