Cette chronique va être rapide, très, autant que le temps passé à assimiler ce disque de COCK ROBIN, en fait un E.P., et autant qu'il en faut pour l'oublier.

Reformé depuis l'album Chinese Driver il y a trois ans, l'effectif de COCK ROBIN, qui ne garde son nom que grâce à la présence de Peter Kingsbery, est devenu un trio avec l'apport du batteur Didier Strub Ow et de la chanteuse-claviériste Coralie Vuillemin. Grâce à quelques vidéos sur YouTube, pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'assister aux concerts, on se convainc facilement de l'excellence révélée par cette nouvelle formule, y compris les arrangements pop-électro donnés aux anciennes chansons. On parle de l'aspect live seulement.

En studio, et pour faire suite à Chinese Driver, Kingsbery et ses compagnons publient un E.P. en téléchargement direct, Lollobrigida. Le choix du nom de l'une des plus grandes actrices connues de l'Italie, toujours vivante, m'est totalement impossible à expliquer, sinon pour le fait de s'accorder à la personnalité du groupe, son élégance musicale, avec un côté dandy, précieux. Cependant, si le mélange italien autant que féminin est prolongé, c'est plus par ce titre que par la présence de mademoiselle Vuillemin, une vraie et belle Française, avec le petit accent qui plaît tant aux Anglo-Saxons.

Lollobrigida est difficile à apprécier : il a un air de démo balancée telle quellle, à la va-vite ; les chansons s'enchaînent de manière abrupte et sont pour la plupart des redites. Bien sûr, on note facilement la nouvelle version de "Thought You Were on My Side", lente et très électronique, mais vraiment pas dans le meilleur sens que peut prendre le groupe aujourd'hui. Coralie Vuillemin, sans être aussi marquante qu'Anna LaCazio, simple question d'habitude, n'est pas en cause. Peter Kingsbery tente de garder la tonalité d'origine sans y arriver parfaitement mais surtout, les grosses rythmiques branchées ne peuvent meubler de façon convenable là où il manque clairement quelque chose.

Parlons alors des deux chansons extraites des albums solos de Kingsbery, "White Folks" et "The Long Last Seconds". Cette dernière, malgré un esprit enfantin et des sifflements, demeure étrange et peu mémorable. Sur "White Folks", la mélodie chantée par Kingsbery est plus laborieuse, les synthés échouent à poser une ambiance prenante et ensuite, le duo batterie-guitare part en délire fusion, sans qu'on comprenne pourquoi ni que l'on parvienne à apprécier.

Passons très rapidement sur l'instrumental qui est une plage bruitiste dans laquelle on décèle un rythme vaguement blues, pour finir avec "Roman Holiday", qui rend hommage à Audrey plutôt que Gina, bien que celle-ci soit romaine. C'est peut-être la seule vraie bonne idée de cette ambiance proposée, et encore ! Un nouvel air pop-jazzy comme COCK ROBIN en propose depuis douze ans, une chanson curieusement meilleure quand Coralie Vuillemin chante seule.

Vivement un disque entier qui expose mieux son talent, tout comme celui de Kingsbery, plus volontiers, comme avant.