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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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 Excaliburtrilogy (2145)

Alan SIMON - Excalibur V - Move, Cry, Act, Clash (2021)
Par GEGERS le 4 Novembre 2021          Consultée 2028 fois

Move, Cry, Act, Clash. C’est une injonction, un appel, que lance Alan SIMON à travers Bernie Shaw (URIAH HEEP), interprète de ce morceau qui ouvre le cinquième volet de ces aventures forgées dans les profondeurs du granit breton. Move, Cry, Act, Clash, avant qu’il ne soit trop tard. Parangon du multiculturalisme, l’intarissable globe-trotter fait de son melting-pot musical un manifeste artistique, empreint d’une hargne inédite. Fortement marqué par les mesures successives qui ont mis le monde de la culture à genoux, le touche-à-tout (autant musicien que cinéaste et écrivain) est également (et surtout) un citoyen du monde ravagé autant que celui-ci par les dégâts que l’Homme lui inflige. Trois longues années de labeur auront été nécessaires pour donner naissance à cet Excalibur V qui se révèle rapidement être bien plus que la somme des grands noms qui l’habillent. Pour les archives, notons tout de même ici la présence, sans ordre particulier, de Steve Hackett (GENESIS), John Helliwell et Jesse Siedenberg (SUPERTRAMP), Martin Barre (JETHRO TULL), Jeremy Spencer (FLEETWOOD MAC), Michael Sadler (SAGA), Roberto Tiranti (LABYRINTH), Jerry Goodman (MAHAVISHNU ORCHESTRA), ainsi que des chanteuses Shira Golan et Miriam Toukan. Essuyez-vous la commissure des lèvres, vous bavez.

Sur des bases rock progressif que nous lui connaissons, Alan SIMON construit un album autant qu’envoûtant qu’exigeant. Pas de zapping permis ici, les 49 minutes de musique ici présentées demandent une attention qui se verra rapidement récompensée par la richesse du propos et des arrangements. Les fidèles seront, avec plaisir, bousculés dans leurs habitudes avec cette entame d’album qui résonne comme un cri, portée par une vigueur et une mise en son sèche, directe. Les arrangements symphoniques enveloppent sans adoucir des « claps » et l’interprétation vocale particulièrement habitée de Bernie Shaw qui, péremptoire, réclame de l’action, voire l’insurrection, pour stopper l’effondrement de ce monde décrit comme absurde. Féroce, tout autant que ce riff électrique qui introduit « The Prisoner », presque metal dans sa construction. La guitare lourde, puissante, tend à faire réagir l’auditeur, à l’impliquer, tandis que le violon « épais » de Jerry Goodman flamboie, comme s’il jetait des flammes supplémentaires sur les cendres du monde. Nous avons ici affaire à une poésie sombre, mais la déchéance décrite est empreinte ici de révolte, pas de mélancolie.

La voix chaude et envoûtante de Michael Sadler, étoffée par une guitare acoustique délicate, nous narre l’envol du dernier oiseau (« The Last Bird »), poursuivant dans cette veine sombre et désabusée. Ce début d’album se déploie ainsi dans l’ombre, mais cet Excalibur V est à l’image de son géniteur, multi-facettes. Ainsi, peu à peu, et bien que le propos reste résolument marqué par ces ambiances sépulcrales, les sonorités parviennent parfois à percer le noir pour trouver la lumière. Ainsi, et bien que « Messaline » évoque la guerre, ce titre pleinement, profondément et amoureusement folk se fait d’une beauté pure qui en fait à n’en pas douter un des moments forts de l’album. Les amoureux du deuxième volet de la saga (The Celtic Ring) seront ici aux anges, à l’écoute de ce titre ambitieux, dont les arrangements symphoniques exhaussent la saveur des instruments celtisants. Chef-d’œuvre. Folk-rock rythmé, « Shout » navigue dans des eaux similaires, des arrangements cuivrés et des chœurs imposants lui apportant une belle énergie. Le blues fleuri, gorgé de feeling, de « The Lady Of The Lake » se fait pour sa part porteur d’ambiances plus détendues, une certaine insouciance noble étant ici personnifiée par le saxophone de John Helliwell. Cette seconde moitié d’album prend parfois le contrepied de la première, ajoutant à la lourdeur des guitares à des ambiances presque psychédéliques (« Wake Up »), permettant à la voix céleste de Roberto Tiranti de faire des merveilles sur le floydien « Hey » à la forte charge émotionnelle. L’album se paye même le luxe de se terminer deux fois. Une première avec le fabuleux « A brand new Day », titre à la fois orienté folk et world music, gorgé d’espoir, mêlant chant en anglais, hébreux et arabe dans une intensité optimiste qui donne foi en l’humanité. Les voix du duo vocal israélo-palestinien Shira Golan et Miriam Toukan porte en lui tout l’amour du monde. Seconde conclusion, le titre « The Vision », enregistré il y a plusieurs années en compagnie du regretté John Wetton (ASIA / KING CRIMSON), permet à Alan SIMON de rendre un bel hommage à cet artiste. Le morceau, qui reprend la même mélodie que le titre « De l’Autre Côté » (sur l’album The Celtic Ring), présente des arrangements folk celtisants, à la fois légers et mélancoliques, qui permettent à l’album de s’achever avec délicatesse et poésie.

Peaufiné jusque dans le moindre détail, Move, Cry, Act, Clash, est une œuvre militante et engagée de la part d’un artiste qui a toujours considéré l’expression artistique comme un voyage plus que comme un aboutissement. A l’heure des incertitudes, où une profonde inquiétude nourrit des terreaux nauséabonds, ce nouveau volet d’Excalibur exhorte à l’action, décrivant la laideur du monde, célébrant sa beauté. Face à ses contradictions, l’Homme trouve ici de quoi verbaliser ses peurs, apaiser ses maux, se donner du courage. Cette réalisation musicale, sans doute la plus mordante et agressive proposée jusqu’ici par Alan SIMON, n’est pas vaine. Par sa richesse et ses sonorités variées, elle enveloppe l’état du monde pour mieux le dénoncer. Une nouvelle fois, la table ronde musicale de l’artiste démontre que si chacun peut faire le bien, c’est dans l’union que les utopies deviennent réalité.

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- Alan Simon
- John Wetton (asia / king crimson)
- Steve Hackett (genesis)
- John Helliwell (supertramp)
- Jesse Siebenberg (supertramp)
- Bernie Shaw (uriah heep)
- Martin Barre (jethro tull)
- Jeremy Spencer (fleetwood mac)
- Michael Sadler (saga)
- Roberto Tiranti (labyrinth)
- Jerry Goodman (mahavishnu orchestra)
- Shira Golan (the peace tent project)
- Miriam Toukan (the peace tent project)


1. Move, Cry, Act, Clash
2. The Prisoner
3. The Last Bird
4. Messaline
5. I Said Shout
6. Heaven
7. The Lady Of The Lake
8. When Your Feelings Grow
9. Wake Up (before The Last War)
10. Hey
11. A Brand New Day
12. The Vision



             



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