Raingods with zippos prend à contre-pied l'inécoutable Sunsets on empire avec une musique bien plus abordable. Sur Raingods, Fish effectue un retour partiel aux sources avec des parties de piano plus présentes et la guitare de Steve Wilson moins envahissante (c'est toujours lui qui joue avec Fish mais il ne compose plus ce qui explique les changements évoqués plus haut).

Raingods n'est toutefois pas un album progressif, le style abordé est davantage pop et plus aéré que ses précédentes réalisations.Et toute la force de Raingods with zippos réside dans la grande variété des compos et des styles abordés, variété qui faisait défaut sur Sunsets. On commence par du solide avec 2 morceaux rock : Tumbledown qui bénéficie d'une intro au piano magnifique, à ranger parmi les plus belles jamais écrites pour cet instrument, avant de laisser place à un morceau sautillant ! Un bon démarrage qui se poursuit en fanfare avec Mission statement, un titre encore plus rock et beaucoup plus direct, tout ça groove méchamment. Incomplete, le single de l'album, calme le jeu. Fish continue pépère avec Tilted cross, encore un acoustique.
Et hop, énorme contraste pour la suite avec le très heavy Faithhealer, et après cette petite tuerie, encore un contraste avec Rites of passage, très calme, on dirait une berceuse. Mais la 2ème partie du morceau, instrumentale, est bien plus intéressante, très atmosphérique avec quelques parties de piano sublimes.Et le meilleur pour la fin : Plague of ghosts, une longue suite de 25 minutes comme Fish n'en avait pas proposé depuis le Clutching at straws de Marillion. L'ensemble de cette suite est à classer dans le rock-progressif, avec des moments magiques, surtout dans la 2ème partie avec 3 morceaux phénoménales qui montent progressivement en puissance pour donner lieu à de superbes refrains : Waving at stars, Raingod's dancing et Wake up call (Make it happen).

On peut faire à Raingods with zippos le reproche d'être un album très facile, grand public et donc qui peut lasser très rapidement, un peu comme le This strange engine de Marillion d'ailleurs. Mais pour ces 2 albums, la qualité étant au rendez-vous, on passera l'éponge surtout quand on voit la daube qu'il va nous pondre le Fish sur l'album suivant.