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FISH - Internal Exile (1991)
Par MARCO STIVELL le 8 Juin 2010          Consultée 4639 fois

Lorsque FISH sort Vigil in a Wilderness of Mirrors en 1990, le grand besoin de l'artiste de faire de la musique et de se faire valoir en solo se fait naturellement ressentir. Cela donne lieu à de fabuleux moments musicaux, tellement que lorsque paraît l'info d'un second album à peine un an après le premier, on ne peut contenir son impatience. Il s'agit pour FISH non plus de faire ses preuves, mais de confirmer l'impact du premier album (le reproduire sera difficile).

Après une intro amorcée par des bruitages, on se prend un gros riff rock en pleine face, ce qui contraste quelque peu avec le morceau "Vigil", puis FISH se met à parler rapidement, presque sans prendre le temps de reprendre haleine. Le début de "Shadowplay" plante le décor : de l'humour et un certain relâchement au niveau musical. Même s'il sait qu'il est attendu au tournant, notre géant écossais a décidé de rompre quelque peu avec le sérieux du précédent album (sans pour autant tomber dans ce que j'appelle le travers "Big Wedge") en proposant une autre forme d'héroïsme. Comme il est en forme, revigoré par l'accueil unanime fait à Vigil in a Wilderness of Mirrors, il fait tout au second degré, pour notre plus grand bonheur. Puisque l'humeur est au beau fixe, allons y, proposons un gros riff enjoué, mettons des intonations rigolotes sur un texte déclamé et pour ne pas perdre la main, faisons un refrain en 7/4 ou 7/8... Tout dans ce "Shadowplay" donne envie de sourire, dans la première partie du moins, mais la seconde se révèle plus intéressante encore, un genre de danse où la même phrase textuelle est répétée inlassablement. C'est l'un des rares moments fiévreux de l'album et il donne sacrément envie de connaître la suite. "Credo" nous conforte d'emblée avec non pas de l'humour musical cette fois, mais une certaine classe, de l'efficacité surtout grâce aux nappes magnifiques de Mickey Simmonds (et au refrain, même simpliste, quand même).

La suite est du même acabit sans pour autant se ressembler. On remarquera seulement que FISH et ses musiciens réussissent leur pari acoustique quand il s'agit de parler des amis ou aux amis : "Just Good Friends" à écouter les jours de grand soleil, mais aussi (surtout même) le magnifique "Dear Friend". Le plus rock "Lucky" surprendra par sa ressemblance frappante avec le titre "The Uninvited Guest" de... Marillion (sur leur album Seasons End, 1989), mais bien loin de crier au plagiat, je préfère saluer l'exercice réalisé, éventuellement l'hommage si l'on peut dire... Tout cela est vraiment très bien et tient à chaque fois en haleine par rapport à ce qui va suivre. Mais si il doit y avoir un ou des moments de relâchement en ce qui concerne la qualité, on ne citera pas "Favourite Stranger" (même si elle reste quand même peut-être la moins bonne des compositions), mais plutôt le final de l'album, autrefois "Something in the Air". Il s'agit bien du standard de la fin des années 60 repris maintes fois. Ici, il nous est présenté de manière très électronique, avec un sample de cornemuse qui annonçait quelque chose de meilleur, même si cette version se bonifie avec les écoutes. Elle est quand même assez en marge par rapport au reste de l'album, et puis un tel choix de titre après une deuxième partie presque parfaite, ce n'est d'un point de vue personnel pas ce que le poisson pouvait offrir de mieux.

Car la deuxième partie, c'est d'abord bien sûr "Dear Friend", mais ensuite il y a "Tongues". Rien à voir avec un été à la plage, ici il s'agit même d'un genre de mélodrame de série B, avec des guitares qui se veulent plaintives et un FISH qui pousse des "Aouh Ouh". Mais le clou de la chanson, ça reste le milieu, la montée en puissance avec la (pour l'occasion) choriste Maryen CAIRNS. Elle se dédouble en une ribambelle de fois, essayant d'empêcher FISH de parler, mais celui-ci répète "I'm speaking !" avec insistance. Tout à fait inattendu, mais amusant, et encore ce n'est pas le plus beau. Le plus beau, c'est la chanson-titre de l'album. "Internal Exile" renoue avec la luminosité des titres précédents, en plus fort encore avec sa mélodie qui n'est cette fois pas un hommage à Soldat Louis (toute ressemblance avec "Du Rhum des Femmes" n'est que fortuite !), cette petite flûte irlandaise, le faux accordéon... La chanson est en elle-même, bien que répétitive, déjà excellente, mais en plus à la fin, ces sacrés fêtards ont trouvé le moyen de faire encore plus vibrer ma "corde sensible aux musiques celtiques" en lançant le final sur une jig rapide et endiablée. Rhaaa c'est trop bon...

Il serait à croire au vu de ma chronique pour leur avoir consacré un paragraphe à chacun (je ne l'ai même pas fait exprès je le jure) que les meilleurs morceaux (originaux) sont les deux premiers et les deux derniers. C'est tout à fait vrai, même si les deux titres acoustiques "amicaux" sont de purs joyaux également. Ce qui nous donne un excellent album avec peu de choses à regretter. Le problème c'est qu'il sera le dernier à obtenir un avis quasi-unanime, un peu comme s'il y avait un avant et un après Internal Exile (symbolisé par la présence puis le départ de Mickey Simmonds ?), un peu comme si cet album était à la croisée des chemins. FISH n'aura eu que peu le temps de savourer son triomphe...

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   MARCO STIVELL

 
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- Fish (chant)
- Mickey Simmonds (claviers)
- Frank Usher (guitares)
- Robin Boult (guitares, choeurs)
- David Paton (basse, choeurs)
- Ethan Johns (batterie, percussions)
- Ted Mckenna (batterie, percussions)
- Mr Crimson (choeurs)
- Maryen Cairns (choeurs)
- Charlie Mckerron (violon)


1. Shadowplay
2. Credo
3. Just Good Friends
4. Favourite Stranger
5. Lucky
6. Dear Friend
7. Tongues
8. Internal Exile
9. Something In The Air



             



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