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FISH - A Feast Of Consequences (2013)
Par MARCO STIVELL le 13 Septembre 2018          Consultée 2206 fois

Le dernier album de FISH à ce jour se trouve isolé comme jamais, au creux de la période la plus confidentielle de l'artiste qui se retire pour de vrai. Après la tournée Thirteenth Star/Clutching at Stars en 2007, où il mêlait ses propres chansons récentes avec celles de MARILLION écrites vingt ans plus tôt, après sa séparation avec Heather Findlay (chanteuse du groupe Mostly Autumn) et un mariage relativement court avec Katie Webb (2008-2009), après un début d'annonce d'un problème de santé important lié à la gorge et qui s'est révélé non-cancéreux, le Poisson géant du pays au chardon sentait qu'il avait besoin d'un repos à durée indéterminée, pour la première fois de sa carrière. Sans relancer véritablement celle-ci, A Feast at Consequences, paru en 2013, nous est laissé comme un cadeau, quelques mois cette fois avant que l'artiste ne prenne un aller-simple pour l'Allemagne, afin d'aller vivre auprès de sa compagne, mère d'un petit garçon.

Histoire de mieux nous remettre les pendules à l'heure et même si c'est le temps d'un album seulement, l'ensemble débute avec une cornemuse qui semble marcher dans le lointain, face au soleil couchant qui se répercute sur les Upper Highlands. Cette introduction de l'album est remarquable pour prendre son temps, puisqu'après la cornemuse, c'est une nappe de synthétiseur toute simple, suivie par une guitare classique au ton dramatique et intense. Il faut attendre qu'un rythme tribal lent se pose et développe une ambiance véritable pour amener le chant de FISH.

FISH qui, tout le long du disque, nous propose des paroles fortes, des refrains-chocs gorgés d'émotions mais rarement positives. Du premier refrain "It's no illusion, it's not a dream" à "I lock the door", toujours sur "Perfume River", le chanteur nous raconte ce qui s'apparente à une dépression en musique, une fuite totale d'une réalité difficile. Au début, sa voix la plus grave, pas toujours maîtrisée sur les albums précédents ou alors confinée à de la récitation, ici conjointe à l'ensemble des instruments, tout cela fait penser à du Peter Gabriel des années 2000. Puis on retrouve peu à peu notre FISH, un crescendo simule une sensation d'étouffement de plus en plus forte, et qui débouche sur un silence. De grosses guitares acoustiques rentrent alors et une danse folk très enthousiasmante s'installe presque jusqu'à la fin de "Perfume River". On note les grosses rythmiques assénées à chaque fin de phrase, cela fait déjà un morceau d'anthologie pratiquement !

Son groupe n'est composé que d'éléments excellents et connus. Steve Vantsis à la basse qui le soutient depuis 1999 et l'album Raingods With Zippos, Gavin Griffiths à la batterie depuis 2005 et le live Communion, Foss Patterson aux claviers qui, en pause depuis 1997, était déjà revenu en 2007. Patterson et Vantsis coproduisent l'album. Le plus surprenant vient du guitariste, puisque désormais FISH se contente d'un seul et qu'il n'a plus le concours de Frank Usher, son plus vieux compagnon musical. Robin Boult, que nous n'avions plus croisé depuis Raingods With Zippos, est désormais le seul maître guitariste, ce qui sous-entend un emballage de guitares acoustiques assez puissant comme c'était déjà le cas durant les 90's, "Perfume River" en atteste. Les tournées acoustiques de FISH ont été fort bien accueillies, et il savait qu'il devait continuer ainsi.

C'est une grande qualité d'un album qui se révèle, au final, un peu décevant, chose d'autant plus râlante que sa pochette est magnifique et que les premiers titres sont très prometteurs. "All Loved Up" est le plus optimiste, porté par un pop-rock californien efficace et les choeurs féminins de la chanteuse soul Elisabeth Troy Antwi que l'on entend tout le long du disque. Le morceau titre, dans un registre plus mordant et axé sur les guitares saturées, n'est pas autant réjouissant, que ce soit au niveau du texte ("It's a feast of consequences, seems like I'm dying alone") comme du rendu global, malgré sa 12 cordes funky. En revanche, la pureté de "Blind to the Beautiful" ("I just can't hear the beautiful anymore", autant dire que c'est raté pour la happycratie !) est saisissante de beauté avec son accordéon, son solo de violon, sa guitare acoustique arpégée et sa mélodie délicate.

"High Wood", chanson imprégnée par la guerre, commence comme "A Gentleman's Excuse Me", un piano feutré, des cordes langoureuses au diapason avec la basse et la voix de FISH à son point le plus fragile. Il est décidément très fort dans cet exercice. Néanmoins, cela change, une ambiance survient après le deuxième refrain et fait penser à du Steve Hackett sombre, choeurs forts en prime. La retombée finale, comme un souffle, fait mieux ressortir la splendeur du début de "Crucifix Corner", avec ses claviers célestes. Composition de qualité, mais une fois terminée, FISH et son groupe répètent trop souvent le schéma "début calme, développement rock" et parfois pour des fins très quelconques, qui précèdent des ouvertures à nouveau calmes et salvatrices.

Dès la fin de "Thistle Alley", le disque s'enlise sans parvenir à passionner comme avant, ce ne sera plus le cas. Seule "The Gathering", ballade celtique, se démarque par son arrangement de cuivres original et bien ficelé, apportant une harmonie différente à une chanson enjouée, contraste avec son propos désespéré ("Farewell to my life and my family, farewell to the life I once knew..."). Le mellotron de "The Great Unravelling" nous reprend un moment – A Feast of Consequences est un fort bel équilibre entre claviers et guitares, ce qui n'a pas toujours été le cas avec FISH -, mais pas de quoi sauver une dernière partie qui laisse l'auditeur sur sa faim. En dehors de cela, c'est un opus tout à fait appréciable, avec une tenue de chant (compte tenu de l'âge et des soucis) ainsi qu'une production parmi les meilleures du Poisson. Le film-documentaire proposé est très intéressant et montre que les nouvelles chansons passent bien le cap de la scène.

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   MARCO STIVELL

 
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- Fish (chant)
- Foss Patterson (claviers)
- Robin Boult (guitares)
- Steve Vantsis (basse)
- Gavin Griffiths (batterie)
- Elisabeth Troy Antwi (choeurs)
- Gosia Loboda (violon)
- Alina-lin Merx-jong (violon)
- Linda Slakhorst-custers (alto)
- Tanja Derwahl (violoncelle)
- Egbert Derix (arrangements des cordes)
- Aidan O'rourke (violon solo)
- Stuart Watson (tuba)
- Finlay Hetherington (cor d'harmonie)
- John Sampson (trompette)
- Fiona Lund (trombone)


1. Perfume River
2. All Loved Up
3. Blind To The Beautiful
4. A Feast Of Consequences
5. High Wood
6. Crucifix Corner
7. The Gathering
8. Thistle Alley
9. The Leaving
10. The Other Side Of Me
11. The Unravelling



             



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