Life est le second album de The CARDIGANS. Dit ainsi, cela semble assez simple. Mais la réalité est un peu plus compliquée.
L’album est sorti en Suède en mars 1995, puis au Japon en avril 1995, et enfin dans le reste du monde en mai de la même année. C’est ainsi le premier à bénéficier d’une diffusion internationale, Emmerdale n’étant initialement paru qu’en Suède et au Japon. Et de fait, cela joue sur sa configuration. En effet, la liste et l’ordre des morceaux que vous trouvez ci-contre ne correspondent qu’aux éditions japonaise et suédoise. Dans les autres pays, trois de ces titres ("Pikebubbles", "Sunday Circus Song" et "Closing Time") disparaissent au profit de morceaux issus de Emmerdale. A savoir, "Sick And Tired", "Rise And Shine", "After All" et la reprise de BLACK SABBATH, "Sabbath Bloody Sabbath".
Si on considère que le long "Closing Time" est totalement dispensable, interminable titre en effet qui se veut probablement humoristique et consistant en un patchwork de différentes petites compositions à l’ambiance excessivement joyeuse rappelant parfois l’esprit des chants de noël, suivi d’une longue plage sans son qui précède un ghost track tout aussi inutile, que "Pikebubbles" est une chansonnette guillerette aussi surannée que superficielle, et que "Sunday Circus Song", un peu décousu, ne brillant ni par son originalité ni par son pouvoir de séduction, n’est guère plus exaltant, on est en droit de penser que ce nettoyage n’est pas une mauvaise idée.
Surtout que les autres morceaux sont, eux, d’un tout autre calibre. A commencer par le tubesque "Carnival" qui s’inscrit dans la lignée d’un "Sick And Tired" ou d’un "Rise And Shine". Le style est globalement le même que dans leur premier album, à savoir une Pop très sucrée et légère, portée par une voix toute d'innocence et de sensualité, le tout d’une efficacité imparable. La recette fonctionne à merveille et on retrouve alors sans peine la magie de Emmerdale.
C’est ainsi le cas de "Tomorrow" qui possède un petit côté Motown, ou du très bon "Hey! Get Out of My Way", un tantinet plus Rock. Il en va tout autant de l’indolent "Beautiful One", également très séduisant.
Il n’y a guère que "Travelling with Charley" qui aurait mérité de faire partie de la charrette épuratrice évoquée plus haut, tant ce titre présente peu d’intérêt.
Au final, si on juge Life dans sa forme originale, on ne peut être que déçu en considérant qu’un tiers de ses morceaux est d’un intérêt quasi nul, la qualité, incontestable, du reste de l’album ne parvenant que partiellement à atténuer un sentiment de déception.
En revanche, si on considère la version européenne de Life, sans connaître son prédécesseur, on ne peut que tomber sous le charme d’un album composé presque uniquement de petites pépites Pop Rock.
Et il y a lors lieu de s’extasier devant ce florilège de morceaux à la beauté presque irréelle, mené par une musique limpide et une voix envoûtante.