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The CARDIGANS - Emmerdale (1994)
Par NESTOR le 6 Octobre 2021          Consultée 974 fois

Avant d’accoucher du magnifique et incontournable Long Gone Before Daylight (2003), The CARDIGANS a sorti plusieurs très bons albums, dont ce Emmerdale qui marque les débuts discographiques du groupe.
Ce disque tire son nom du Soap opera britannique créé par Kevin Laffan au début des années 70 en Angleterre.
Mais revenons sur la genèse du groupe.

Fin 1992, The CARDIGANS naît à l’instigation de deux fans de Heavy Metal, Peter Svensson et Magnus Sveningsson, qui sont rejoints par la chanteuse Nina Persson, le batteur Bengt Lagerberg et le pianiste Lars-Olof Johansson. Très vite, le groupe enregistre une première démo qui parvient au jeune producteur Tore Johansson qui n’avait alors exercé ses talents que sur le premier album de EGGSTONE, Eggstone In San Diego (1992), sachant que ce groupe était composé en grande partie de ses amis avec lesquels il venait de monter son studio d’enregistrement, le studio Tambourine à Malmö. C’est donc peu dire que ce Emmerdale est né sous le signe de l’inexpérience et de la découverte.
Dans un premier temps, l’album sort en Suède et au Japon. Et c’est seulement quatre années plus tard, en 1998, qu’il est distribué dans le reste de l’Europe et en Amérique du Nord. Si le groupe et son producteur débutent dans le business de la musique, le son si particulier de The CARDIGANS est pourtant déjà bien présent.
En effet, dès ses débuts, The CARDIGANS propose déjà cette pop légère et sucrée qui sera sa marque de fabrique. La voix douce et en apesanteur de Nina Persson imprime déjà son charme si caractéristique. Tout autant que l’orchestration, tout en délicatesse, qui fait la part belle à des nuages de guitares et de claviers que seule la batterie, dynamique au regard du reste de la musique du groupe, vient un peu taquiner.

L’album commence sur les chapeaux de roues avec l’excellent "Sick & Tired", une merveilleuse mélodie bien enlevée qui fait revivre des ambiances sixties. Le titre, enjoué au possible, est imparable, tant il se montre immédiatement efficace. Et pourtant, derrière cette apparente joie de vivre insouciante, se cache un texte des plus sombres :
Sick, tired an sleepless / Malade, fatigué et sans sommeil
With no one else to shine for / Avec personne pour qui briller
Sick of all my distress / Harassé par toute ma détresse
But I won't show I'm still poor / Mais je ne montrerai pas que je suis encore pauvre
You can always say you did no major harm / Tu peux toujours dire que tu n'as pas fait de mal majeur
You can always say that summer had its charm / Tu peux toujours dire que l'été avait son charme
Oh, spare me if you please / Oh, épargne-moi s'il te plait
Symptoms are so deep / Les symptômes sont si profonds
Something here's so wrong / Quelque chose ne fonctionne pas
Nothing is complete / Rien n'est complet

Le légèrement plus sombre musicalement "Black Letter Day" illustre bien la capacité du groupe à marier des sonorités qui paraissent frivoles et ingénues avec une ambiance de fond bien plus dépressive et mélancolique. Cette dichotomie atteint son apogée avec la reprise du "Sabbath Bloody Sabbath" de BLACK SABBATH proposé dans une version guillerette et innocente. Nous sommes ici presque dans l’exercice de style, dans la recherche de l’oxymore musical absolu, tant l’apparente candeur du groupe s’entrelace avec l’aspect sulfureux de ce titre.
C’est là une des clefs du charme de The CARDIGANS : cette capacité à fréquemment juxtaposer, à imbriquer, une expression qui met en avant tout à la fois une enveloppe sucrée et un cœur d’une noirceur insoupçonnée. Un peu comme si le groupe gérait ses démons en adoptant volontairement une attitude indolente et insouciante. Comme s’il parvenait à nous plonger dans un environnement confortable et rassurant à même de chasser la morosité de leurs paroles.
Et il le fait avec un tel aplomb, une telle aisance, que l’ensemble de l’album coule avec fluidité et efficacité.
Et c’est sans surprise que, notamment grâce à l’imparable tube "Rise and Shine", l’album reçoit un excellent accueil, tant critique que commercial. En effet, difficile de trouver un titre faible dans ce premier coup de maître.

Emmerdale est un petit trésor de bonheur ouaté, qui surfe avec grâce et élégance sur les confins de l’Easy listening. Et ce n’est que la première brillante étape d’une carrière qui en comprendra beaucoup d’autres.

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   NESTOR

 
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- Peter Svensson (guitare)
- Magnus Sveningsson (basse)
- Nina Persson (chant)
- Bengt Lagerberg (batterie)
- Lars-olof Johansson (claviers)


1. Sick & Tired
2. Black Letter Day
3. In The Afternoon
4. Over The Water
5. After All...
6. Cloudy Sky
7. Our Space
8. Rise & Shine
9. Celia Inside
10. Sabbath Bloody Sabbath
11. Seems Hard
12. Last Song
13. Pikebubbles (bonus)
14. Travelling With Charley (bonus)
15. Sunday Circus Song (bonus)
16. Closing Time (bonus)



             



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