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SHADOWS - Dance With The Shadows (1964)
Par ERWIN le 15 Mai 2022          Consultée 681 fois

Les SHADOWS ont un emploi du temps bien chargé entre la carrière de Cliff RICHARD et le groupe, difficile d’aligner les albums avec régularité. Le temps qui passe à la vitesse de l’éclair en cette décennie des sixties les a rattrapés, les BEATLES et le british boom en Grande Bretagne, les mouvements folk et soul aux USA, c’en est terminé de leur domination des charts. Cela aura duré trois ans. Mais tout n’est pas perdu pour autant, la musique populaire se révolutionne de jour en jour et le groupe britannique a encore des choses à dire, ne serait-ce que du point de vue instrumental, leur influence est déterminante pour tout un tas de jeunes guitaristes, bassistes ou batteurs en herbe. Ce Danse avec les ombres est seulement leur troisième opus !

"Fandango" est probablement le grand fait d’armes de l'album : la ligne dynamique soutenue par une rythmique sans faille et le grand Brian Bennett aux baguettes, quel petit miracle, avec ce bridge jazzy au milieu ! Ah, ne partez pas sans l’avoir écouté au moins une fois ! D’ailleurs, dans le trip hispanisant, la version de "Lonely Bull" par Herb ALPERT est sortie deux ans plus tôt et on retrouve à nouveau le plaisir d’écouter les SHADOWS, avec ce son si particulier qui, soixante ans plus tard, est devenu classique. D’ailleurs, "Temptation" sort aussi de la péninsule ibérique, les transitions sont excellentes et les ombres semblent à leur aise sur ce titre.

Plusieurs titres sortent des besaces du groupe. Ainsi, la facile et laidback "Blue Shadows" se laisse bien écouter. Deux titres cosignés par Hank Marvin et Bruce Welch sont chantés par le guitariste aux lunettes. "That’s The Way It Goes" nous rapproche d’un coup des BEATLES avec des harmonies vocales bien efficaces. Surprenant, on y apprécie la rythmique en cavalcade de Bruce, à mon sens le meilleur guitariste rythmique de l’histoire. "Don’t It Make You Feel Good" sort du même tonneau, comme si le groupe voulait prouver qu’il n’appartient pas qu’au passé et peut s’adapter aux modes du moment. Le chant est efficace et les portions instrumentales sont évidemment excellentes, comme il se doit. Brian Bennett propose ici deux instrumentaux, dont on peut aisément deviner qu’ils sont prétextes à débauches de batterie : "Big B", bien dans l’air du temps d’alors, sonne très B.O, mais ses parties solo sont, il faut l’admettre, moins impressionnantes que celles de son aîné "Little B", ça reste bien sympa. Il y a aussi "French Dressing" au joli lick de guitare.

On reste toutefois dans le rétro le plus complet avec "Chatanooga choo choo", reprise du grand Glen MILLER, mais franchement avec la concurrence en place, quel espoir de capter quelque peu l’attention des djeuns ? A moins que les SHADOWS aient fait leur deuil d’être les meilleurs et se contentent de faire ce qu’ils aiment. Dans le même registre, leur version de "In The Mood" manque franchement de ressort. Un big band fait toute la différence, demandez donc à Brian SETZER ce qu’il en pense ! Rien de désastreux, juste un peu inutile. Plus loin, j’ai toujours trouvé dommage que "Dakota" soit le prétexte à une partie d’harmonica en lieu et place de la guitare de Hank.

Reprendre GERSHWIN n’est pas chose aisée, il faut se confronter à un répertoire sacré de haute volée. "Tonight" - tiré de West Side Story - n’est pas vilaine : le son clair de Hank Marvin est logiquement adapté à ce genre de bluette, mais l’orchestration me semble vraiment trop kitschounette. "Zambesi" est un classique du répertoire afrikaaner, on y sent de la joie et de la bonne humeur, c’est festif, et Hank se laisse aller à quelques divagations guitaristiques de bon aloi. Plus aucun djeun ne sait aujourd’hui qui est John Wayne. Mais les quincas et quadras s’en souviennent comme moi et il était la star de Ecrit sur du ciel dont la B.O "The High And The Mighty" est ici reprise par nos instrumentistes. L’originale est bien sûr du grand Dimitri TIOMKIN, cette reprise n’est que moyenne.

Mais il faut resituer ce disque dans son contexte, 1964 est une année phare de la révolution sonique. De ce point de vue, et mis à part les deux titres chantés par Hank, tout à fait respectables, on reste sur notre faim. Nous devons donc nous rabattre sur les classiques ici présents, au nombre de… un : le fameux "Fandango" dont la réputation n’est plus à faire. L’ensemble a plutôt bonne tête, mais il semble difficile d’atteindre une vraie bonne note avec si peu d’arguments de modernité, les aspects les plus rétros étant même peu ragoutants. Un moment réservé aux aficionados du genre mais peu recommandé aux autres. Je reste sur un trois stable.

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   ERWIN

 
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- Hank Marvin (chant-guitare)
- Bruce Welch (guitare)
- John Rostill (basse)
- Brian Licorice Locking (basse sur 2-9-10)
- Brian Bennett (batterie)


1. Chatanooga Choo Choo
2. Blue Shadows
3. Fandango
4. Tonight
5. That’s The Way It Goes
6. Big B
7. In The Mood
8. Lonely Bull
9. Dakota
10. French Dressing
11. The High And The Mighty
12. Don’t It Make You Feel Good
13. Zambesi
14. Temptation



             



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