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James BROWN - The Payback (1973)
Par LE KINGBEE le 28 Octobre 2022          Consultée 1295 fois

James BROWN a traversé les sixties en cumulant de nombreux best-sellers. A l’orée des années 70, le Father of Soul change de crèmerie, quittant le label King pour Polydor, firme qui va pleinement s’enrichir grâce aux succès de sa vedette. En 1972, BROWN a le malheur de soutenir Richard Nixon, candidat républicain à l’élection présidentielle. Cet appui lui vaut une bordée de reproches du public noir qui s’éloigne alors d’un chanteur qui tournait à guichet fermé dans toute la planète.

Comme souvent en Amérique, la fée hollywoodienne intervient en faveur du chanteur. Suite aux succès de Curtis MAYFIELD et d'Isaac HAYES dans le domaine de la Blaxploitation, BROWN enregistre coup sur coup la bande-son de deux nanars : Black Caesar ('Le parrain de Harlem') avec Fred Williamson et Slaughter’s Big Rip Off ('L’exécuteur noir') avec Jim Brown et Don Stroud dans le rôle du méchant. A partir de février, il élabore plusieurs titres en prévision du film Hell Up In Harlem ('Casse dans la ville'), toujours avec Fred Williamson et Gloria Hendry. Le producteur Samuel Arkoff, big boss de l’American International Pictures, refuse les titres au profit d’Edwin STARR.

En juin, James perd son fils adoptif, Teddy, dans un accident de voiture. Dévasté par cette tragédie, il se réfugie alors en studio tout en multipliant les concerts. De ces sessions enregistrées à Augusta (Géorgie) à l’International Studios (son propre studio) et peaufinées à New-York, sort "The Payback", premier single en deux parties. Revanchard, James BROWN, également inquiété par le fisc américain, ne s’en tient pas là : un double-album avec deux titres par faces sort en décembre 73, recueil qui grimpe sur la première marche des charts Soul pendant deux semaines et intègre même le Top 40 Pop, se classant à la 34ème place. Un beau pied de nez dont le titre prend du coup une autre signification.

The Payback est constitué de huit titres (deux par faces). La pochette nous montre le chanteur au regard visant les cieux, arborant un chapeau. Il se tient à côté d’un arbre déraciné, une variante d’un arbre de vie, tandis que deux paires de mains s’échangent des photos. Tout en bas à droite, figure un couple dont la femme est représentée sans vêtement, tandis qu’à l’extrême droite on croit distinguer deux colonnes ou deux immenses cheminées, la symbolisation d’un ghetto. La double pochette intérieure nous dévoile un fermier sur un tracteur labourant un grand lopin de terre.

L’album s’ouvre sur "The Payback" qui donne son titre à l’album. Un long Funk de plus de 7 minutes agrémenté d’une guitare wah-wha, chose rare dans le répertoire brownien. Chaque instrument claque comme une machine infernale dédiée au rythme. Si le chanteur déclame maintes fois sa colère et un esprit de revanche par rapport à certains évènements contraires, un passage a longtemps prêté à polémique car mal interprété : I don't know karate, but I know ca-razy (yes, we we do). En fait, il s’agit d’une réplique de Clay Tyson auquel on demandait s’il pratiquait le karaté. Le comique qui ouvrait parfois certains concerts de la James Brown Revue afin de chauffer la salle expliquait qu’il n'avait pas besoin de pratiquer le karaté, préférant le maniement d’un coupe chou. Samplée par plusieurs rappeurs, la chanson figure au générique de nombreuses séries télé et dans plusieurs films (Arnaques, crimes et botanique, When We Were Kings).
Changement de cap avec "Doing The Best I Can" *, une douce litanie entre Soul et Blues sur le repenti et les faiblesses d’un homme suppliant son amour de revenir. Long de presque 8 minutes, on ne compte plus le nombre de fois que BROWN implore sa bienaimée avec ses I'm only a man - I miss you, darling - Show me the way - Doing the best I can. L’homme est incontestablement à genoux, impression renforcée par la participation de trois trompettes.

Si vous aimez les titres longs, écoutez "Take Some, Leave Some", montant en gamme en termes de durée. Si le rythme s’avère moins expansif, BROWN philosophe sur le quotidien, n’oublie pas de s’en prendre aux politiciens, spéculateurs et arnaqueurs de tout poil. Si la basse se fait plus ronde et plus présente, le reste du groupe s’offre des permutations rythmiques venant en contrepoint des vociférations du leader.
Porté dans un premier temps par les cuivres, "Shoot The Shot" s’annonce comme une sorte de jam improvisée entre Funk et Jazz dans laquelle BROWN interpelle tour à tour Fred Wesley et Maceo Parker. Une agressivité à la frontière de la méchanceté épouse le texte, on ne sait pas très bien quelle signification donner aux mots "shoot" et "shot". S’agit-il du renvoi à un règlement de compte ou à un acte plus intime ? Toujours est-il que ce premier disque se termine sur cette explosivité de rythmes. Question subsidiaire : combien de fois les mots "Shoot" et "Shot" sont-ils prononcés dans la chanson ● ?

"Forever Suffering" distille plus de douceur, à cheval entre Deep Soul et Slow Blues, un titre dont la souffrance et la solitude sont les éléments moteurs, deux aspects qui n’ont cessé de jalonner la vie du chanteur depuis son enfance. Les chœurs répétitifs de Martha High renforcent ce sentiment de détresse.
Sixième morceau, "Time Is Running Our Fast" est non seulement le plus long (plus de 12 minutes) mais est quasi instrumental si l’on excepte trois strophes et un wagon d’onomatopées. Les musiciens déroulent comme une sorte de jam improvisée dans laquelle s’emboîtent Jazz, Free, Funk et un curieux assemblage regroupant percussions africaines et Brass Band. Si les différents musiciens laissent libre court à leur fantaisie, le rythme hypnotique ne découragera pas les plus impatients.

Deux titres de 10 minutes agrémentent la dernière face. Implacable et sans concession, "Stone To The Bone" qui pourrait se traduire par 'occis jusqu’à l’os', est un prétexte à un long groove, tandis que BROWN martèle son chant un peu à l’image d’un bongo alors que chaque musicien est invité à nous offrir une démonstration de son talent. En fait, BROWN met des paroles sur un Groove, procédé qu’on peut considérer comme un proto Rap.
Le disque s’achève sur "Mind Power", long titre dans lequel le chanteur nous livre un ressenti sur le quotidien de la population noire avec un texte parfois plus proche de l’élucubration que de la normalité. Un dernier prétexte au Groove et à une densité rythmique rare, chaque musicien intervenant à un moment donné, Maceo Parker lâchant même son saxophone au profit d’une flûte tandis que la basse de Fred Thomas se révèle comme la gardienne de ce temple fait de folie et de fusion.

Note réelle : 3,5/5


*Titre homonyme à ceux de Gilbert O ‘Sullivan et Elvis Presley.
●"Shoot" est prononcé 27 fois, "Shot" à 28 reprises.

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   LE KINGBEE

 
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- James Brown (chant, piano)
- Jimmy Nolen (guitare)
- Hearlon Martin (guitare)
- Fred Thomas (basse)
- John 'jabo' Starks (batterie)
- John Morgan (percussions)
- Johnny Griggs (tambourin 1-2-5)
- Maceo Parker (saxophone, flute 8)
- St. Clair Pinckney (saxophone, flute)
- Darryl 'hasaan' Jamison (trompette)
- Isiah 'ike' Oakley (trompette)
- Jerome 'jasaan' Sanford (trompette)
- Fred Wesley (trombone)
- Martha High (choeurs)


1. The Payback
2. Doing The Best I Can
3. Take Some, Leave Some
4. Shoot Your Shot
5. Forever Suffering
6. Time Is Running Out Fast
7. Stone To The Bone
8. Mind Power



             



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