Mais que c’est bon un album de Hard-Rock qui vous explose comme ça à la figure ! Je dois avouer m’être ces dernières années largement tenu à l’écart du concours du meilleur clone de Led Zep dont les Californiens de RIVAL SONS ont longtemps été un des principaux candidats avec leurs homologues du Michigan de GRETA VON FLEET.
Autant dire que je n’étais pas totalement convaincu en posant sur ma platine Darkfighter, qui est en fait le premier volet d’une œuvre qui sera suivi en fin d’année d’un second opus dénommé Lightbringer. Et j’ai été bien puni de ces mauvais sentiments car je me suis pris une belle baffe à l’écoute d’un album impeccable, totalement inspiré et magnifiquement exécuté. Certes, le groupe est fortement ancré dans un son très 70’s, vintage jusqu’au bout des ongles, mais les réminiscences des grands groupes (et chanteurs) anglais des 70’s, mais aussi beaucoup des BLACK KEYS, voire parfois du stoner, sont cette fois parfaitement digérées et mises au service d’une belle créativité. Le tigre sur la pochette nous prévient : RIVAL SONS sort ses griffes et ne fera pas de quartier.

Dès l’intro de "Mirrors", une superbe mélodie jouée au grand orgue, avant l’arrivée d’un excellent riff à la Page sur un tempo bien lourd, on comprend que c’est du haut niveau qui nous attend. Et que dire du timbre exceptionnel de Jay Buchanan qui envoie un refrain magnifique et brillera de mille feux tout au long du disque ? Dès lors, les perles s’enchaînent, le single "Nobody Wants To Die" déboule avec son riff bien énervé et son refrain canon dans un trip superbement Blues-Rock. Parmi les autres grands titres, j’ai un gros faible pour "Guillotine", gorgé d’intensité et de sons Fuzz avant un étonnant refrain amorcé en acoustique puis délivré en version ultra-électrique. Ce titre au potentiel énorme est en plus doté du meilleur solo de gratte de l’album. J’adore aussi la dernière pièce du disque, "Darkside", avec son gros riff d’intro, ses couplets superbes où la voix de Buchanan est particulièrement émouvante, sa grosse batterie si évocatrice de Bonham, son super solo de Scott Holiday et sa belle fin aux couplets fredonnés.

Mais ne nous y trompons pas, "Bird in the Hand" est également un super titre avec son intro basse-banjo du meilleur effet, son rythme shuffle et son petit côté ZZ TOP des premières heures. A l’écoute de "Horses Breath", on pense au grand Neil YOUNG pour le placement et le timbre de la voix, après une surprenante intro atmosphérique, et aux BLACK KEYS pour le chouette refrain teinté de pop. "Bright Light" est également un joli titre à l’ambiance brute et joliment pastorale sur le refrain, alors que "Rapture" délivre un riff psychédélique au rendu quasi-stoner et une belle alternance entre guitare acoustique et électrique au son très fuzz.

RIVAL SONS frôle le sans-faute dans ce superbe opus qui nous prouve qu’une démarche sincère et viscérale, teintée d’une bonne dose de sauvagerie et d’âpreté, permet encore de produire des étincelles dans un genre où il est presque impossible de tricher. Du coup, nos Californiens semblent parfaitement aptes à tenir la place un peu abandonnée par certains de leurs aînés au firmament du gros Blues-Rock ricain. C’est tout le mal qu’on peut leur souhaiter, en attendant avec impatience la suite de leurs aventures.