Comme promis, cinq mois à peine la sortie de l’excellent Darkfighter, RIVAL SONS nous revient avec ce Lightbringer enregistré durant les mêmes sessions que son prédécesseur. Alors que le premier opus frôlait les 40 minutes, celui-ci se contente de 34 pour six titres. Difficile dans ces circonstances, et malgré les dénégations du groupe, d’y voir autre chose qu’un disque bonus, voire la seconde partie de ce qui aurait pu être tout bonnement un double-album.
Alors que nous raconte cet opus nimbé de lumière, alors que son prédécesseur s’avançait dans l’ombre, le tigre a-t-il les crocs toujours aussi acérés et va-t-il nous servir notre rasade de Hard-Rock inspiré et hargneux gorgé d'électricité et de Blues ?

Le titre d’intro "Darkfighter" (vous suivez ?) nous rassure : sur près de 9’00, on y retrouve l’inspiration et l’ambition développés dans l’opus précédent. De beaux arpèges, une superbe mélodie, un démarrage pied au plancher et des variations de rythme et d’ambiance lui apportant une touche progressive bienvenue. Et bien entendu la superbe voix de Jay Buchanan alliée au jeu de guitare flamboyant et inspiré de Scott Holiday fait parfaitement le job.
Les autres pièces sont toutes d’excellente facture, sans toutefois atteindre le brio de la première piste. "Mercy" déploie un riff biscornu comme Page savait en pondre, pour un titre bien accrocheur doté d’un superbe solo gorgé de Fuzz. "Redemption" est également une belle réussie, jolie ballade teintée de rock sudiste et fortement évocatrice de NEIL YOUNG, avec une prestation top de Buchanan. "Sweet Life" développe un feeling un peu psychédélique sur le riff d’intro, et un refrain légèrement Old School qui reste bien en tête et devrait bien cartonner en single. "Before The fire" se déploie à partir d’une jolie ligne de guitare slide, d’un riff légèrement oriental et d’un refrain fédérateur et un tantinet épique, c'est un fort joli titre. Il nous reste "Mosaïc ", également réussi mais légèrement en retrait car plus consensuel et un tantinet moins inventif.

Nous nous trouvons finalement face à un beau prolongement de Darkfighter sans toutefois l’égaler, tant ce premier opus 2023 avait su renouveler le style d’un groupe trop souvent cantonné au rôle de clone de LED ZEPPELIN. On se prend vraiment à imaginer quel immense double-album ces deux opus auraient pu (du ?) constituer.
Lightbringer représente probablement, comme l’indique son titre, une facette plus mainstream de RIVAL SONS, qui cherche visiblement à élargir son audience au-delà des amateurs de rock teigneux imprégné de sonorités issues des 70's. On ne peut que lui souhaiter un succès à la hauteur de celui de ZZ TOP en son temps, ou des BLACK KEYS plus récemment car le talent et l'inspiration sont bien au rendez-vous.
Ainsi, malgré les quelques réserves exprimées ci-dessus, je maintiens pour cet opus une note élevée tant il confirme la grande forme du moment des Californiens, et il s’inscrit bien dans la continuité de l’excellent album précédent.