Nous voilà au coeur de l’été, le soleil crame la peau et la couche d’ozone; c’est alors le bon moment pour se changer les idées, allumer un petit joint et se plonger dans les vingt titres du quatrième opus de Slightly STOOPID, Closer To The Sun sorti en 2005. Dans cet album, le groupe délaisse les rythmes effrénés de punk-rock pour se concentrer principalement sur des compositions reggae et ska qui nous laisseront enthousiastes et relax (ok, le joint aide sûrement aussi un peu.)

On entre dans l’ambiance dès "Intro", une instrumentale évocatrice à la guitare apaisante, puis c’est top départ pour le reggae punchy et riche mais toujours décontracté de "Babylon Is Falling". Les rythmes marqués du reggae sont présents tout au long du projet comme sur "Till It Gets Wet" aux guitares travaillées, le très bon "See It No Other Way" en featuring avec le chanteur jamaïcain Barrington LEVY et Mr. MUTTON ou encore "Fat Spliffs" à la basse communicative.

20 titres, c’est franchement long, et même super déchiré. On a le droit de vouloir écouter de la bonne musique, non ? Alors il vous faudra peut-être skipper une quantité non négligeable de titres : "Bandelero" et "Don’t Care", répétitives au possible ; "Older" et "Ain’t Got A Lot Of Money", à peine moyennes malgré leurs solos de guitare plutôt sympas. Même constat pour "Up On A Plane" et "Comb 4 My Dome"… ça commence à faire beaucoup, même si la guitare folk de cette dernière piste redonne un petit coup de fouet au projet. Un clavier funky en intro de "Waiting" laisse ensuite place aux guitares groovy pour un résultat assez agréable.

La 'beach vibe' du groupe californien sur "Somebody" se mixe bien au groove des éléments hip-hop comme le scratch qu’on rencontrait déjà dans le précédent opus Everything You Need. Dans les très bons titres, on trouve la basse profonde et la guitare acoustique de "This Joint" sur une fusion de reggae et de rap ; "Basher", une piste reggae trop courte à l’instrumentation ultra-solide, puis on reviendra tout de même vers des sonorités mêlant ska au punk-rock de "Nothin Over Me" et "Righteous Man".

Il faut tout de même attendre la dix-septième chanson (!!!), l’éponyme "Closer To The Sun" pour arriver littéralement au point culminant de l’album et atteindre une sorte de perfection sonore et un travail acoustique magique. S’en suit "Zeplike", une instrumentale idéale pour redescendre tranquillement après la claque de "Closer To The Sun". La dernière piste, "Open Road", clôture le projet sur une note positive, ajoutant encore une fois une tonalité folk avec sa guitare acoustique dynamique. Pour poursuivre avec la tradition des titres cachés (les versions deluxe/bonus d’une autre époque ?) sur les disques de SLIGHTLY STOOPID, on a droit à "Tom & Jerry" et ses guitares aux sonorités presque hispaniques.

Le début est bien, la fin est bonne, et au milieu c’est un peu le fouillis. Dommage pour Closer To The Sun qui souffre très probablement surtout d’une longueur bien trop importante et manque ainsi l'occasion d’être dans la retenue en sélectionnant adroitement les meilleures pistes. Le titre de l’album a tout de même été bien choisi, tant la chanson "Closer To The Sun" reste inoubliable. Le résultat global du disque, une très longue piste au reggae un peu trop mou parsemée de moments forts, semble presque trop chill quand on regarde le paysage post-apocalyptique de la pochette. Elle paraît loin, la hargne rebelle des débuts, même si l’authenticité reste de mise. Cette fois-ci, le groupe semble se concentrer sur un son très détendu qui se marie bien à une ganja de qualité, base solide pour s’élever et cultiver la paix dans le monde.